Le colloque antimondialisation a clôturé hier ses travaux - Réserves du Forum mondial des ONG sur la guerre contre le terrorisme

Les ONG réunies en contre-sommet à Beyrouth, avant la conférence à Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont refusé hier que la «prétendue guerre contre le terrorisme soit utilisée pour faire pression sur les pays développés afin qu’ils fassent des concessions supplémentaires et se plient aux souhaits des États-Unis et à leurs intérêts». Le communiqué final a appelé dans ce contexte à «arrêter la guerre en Afghanistan et à ne pas entraîner toute la planète dans la guerre». Le texte a aussi réclamé la «levée de l’embargo imposé à l’Irak, la fin de l’occupation israélienne et de la guerre israélienne d’extermination contre les Palestiniens et la mise en place immédiate d’une protection internationale pour le peuple palestinien». Abordant les aspects économiques de la mondialisation, le forum a refusé que «s’ouvre un nouveau cycle de négociations» et rejette «l’inclusion de nouveaux sujets à l’ordre du jour» de la conférence de Doha, a indiqué dans ses résolutions finales le Forum mondial sur le commerce. Au cours des quatre derniers jours, des dizaines d’organisations non gouvernementales (ONG), de groupes syndicaux et de réseaux militants internationaux d’une quarantaine de pays de tous les continents ont dénoncé la «mondialisation des marchands». Des secteurs, comme les investissements, le travail et les besoins essentiels (eau, santé, enseignement), doivent rester sous le contrôle des gouvernements «afin que les peuples puissent leur demander des comptes», ont affirmé les délégués dans le communiqué final. Le texte a aussi appelé à «une réévaluation des accords conclus précédemment, car leur application a causé des torts aux pays en voie de développement (PVD)». Le précédent cycle de négociations sur la libéralisation du commerce mondial, celui de l’Uruguay Round, s’était terminé en 1994. Les participants ont demandé dans ce cadre la «révision des accords sur la propriété intellectuelle, afin de faciliter aux PVD l’accession aux technologies avancées et de réduire les durées de protection (des brevets)», ainsi que la «réévaluation des accords agricoles et l’interdiction du dumping de la part des industries agroalimentaires dans les PVD». Les participants à la réunion ont en outre appelé à «l’ouverture des marchés des pays avancés aux produits des PVD» et au «refus de la monopolisation de la production des semences par le biais des brevets d’invention et de la manipulation génétique». Notons qu’au cours des débats, l’accent avait été mis sur la nécessité d’un lien croissant entre les victimes de la mondialisation au Nord et au Sud. Le forum a dénoncé la caractère supranational et contraignant des décisions de l’OMC, qui fait passer en force des décisions favorables aux pays riches. Rappelons pour finir que ce forum avait été précédé le week-end dernier par une réunion plus politique, plus ancrée à gauche et plus axée sur le monde arabe. Il avait appelé les militants du monde arabe à s’inscrire encore plus dans le mouvement international contre la globalisation en fondant un «rassemblement panarabe».