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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Les chefs spirituels soulignent l’importance du dialogue entre les religions

C’est en présence d’une foule de personnalités officielles, du nonce apostolique, Mgr Luigi Gatti, du vice-président iranien, Mohammed Ali Abtahi, représentant le président iranien, Mohammed Khatami, et des chefs spirituels (ou de leurs représentants) des six principales communautés du pays que s’est tenu hier matin à l’hôtel Marriott le congrès sur le dialogue des civilisations organisé par la Fondation Moussa Sadr. Étaient notamment présents à la séance inaugurale le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, représentant le président Émile Lahoud, le député Ali Osseirane, représentant le chef du Législatif, Nabih Berry, le ministre d’État Béchara Merhej, représentant le chef du gouvernement Rafic Hariri, l’évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, représentant le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, Mgr Élias Najem, représentant le patriarche grec-orthodoxe, Mgr Ignace IV Hazim, le patriarche grec-catholique, Mgr Grégoire III Lahham, le cheikh Akl de la communauté druze, cheikh Bahjat Ghaïth, cheikh Mohammed Salah Dali Balta, représentant le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, les ministres Pierre Hélou et Michel Moussa, les députés Hussein Husseini, Ali Khalil, Mohammed Raad, Yassine Jaber, Jean Oghassapian, Abdel-Latif Zein, Mohammed Fneich, Ammar Moussaoui, Mohammed Berjaoui, Abdallah Kassir, Abbas Hachem et Ayoub Hemayed ainsi que les anciens Premiers ministres Sélim Hoss et Rachid Solh. La présidente de la Fondation Moussa Sadr, Mme Rabab Sadr Charafeddine, a pris la parole en premier pour évoquer les raisons qui ont poussé l’imam Moussa Sadr à choisir le Liban comme champ d’action plutôt que l’Irak ou l’Iran. «La structure sociale en Iran ou en Irak, a notamment déclaré Mme Sadr Charafeddine, impose un mode de vie et de relations qui limite les possibilités d’action (…). La deuxième cause réside dans le fait qu’il souhaitait être le porte-étendard de ceux (au Liban) qui n’étaient pas en mesure de faire valoir leurs droits». Mme Sadr a mis l’accent à ce propos sur l’importance que constituaient, pour toute action, le caractère pluraliste du tissu social libanais ainsi que l’étroitesse du territoire national. L’ambassadeur de la République islamique d’Iran, Mohammed Ali Sabhani, a ensuite prononcé une allocution au nom du président Khatami. Il a d’abord rappelé que c’est à l’initiative de l’Iran que l’Assemblée générale de l’Onu avait proclamé 2001 «année du dialogue des civilisations». M. Sabhani a souligné sur ce plan que le dialogue des cultures n’a, en réalité, jamais été interrompu à travers l’histoire, mais il s’est limité souvent à des zones géographiques bien précises. L’ambassadeur iranien a relevé sur ce plan que le Liban a posé l’un des jalons les plus importants du dialogue des cultures. «Cette réalité a fortement imprégné l’esprit des Libanais, a souligné M. Sabhani, si bien qu’il est quasiment impossible de gérer les relations économiques, politiques et sociales au Liban sans tenir compte de ce fait. Ce qui caractérise le dialogue des cultures et des civilisations au Liban c’est en réalité le dialogue des religions et des communautés. Ce dialogue des religions au Liban représente le seul moyen d’assurer une vie basée sur la sécurité, la justice, la paix et la fraternité». En conclusion, l’ambassadeur iranien a évoqué le rôle respectif de la chrétienté et de l’islam dans le dialogue des religions et des cultures. Pour sa part, le nonce apostolique a souligné que le dialogue des civilisations constitue l’un des principaux axes des prises de position du pape Jean-Paul II «dans le but d’élaborer une civilisation nouvelle, fondée sur la coopération et la concorde». Après avoir mis l’accent sur «les liens spirituels qui unissent les chrétiens et les musulmans», Mgr Gatti a souligné la nécessité d’initier une réflexion sur «les fondements du dialogue, ses résultats et ses acquis». Et le nonce apostolique d’ajouter : «Nous nous devons tous de stimuler tous les aspects de ce dialogue afin de prendre conscience des valeurs qui sous-tendent la culture et la religion des autres. Nous devons amener les générations montantes à réaliser l’importance d’une vie dans une société pluraliste, formée d’une diversité de cultures, d’ethnies et de religions». En conclusion, Mgr Gatti a déclaré que «l’éducation nous impose de voir plus loin que notre pays et nos traditions culturelles». Quant au représentant du mufti de la République, il a souligné que «le dialogue est une nécessité absolue pour l’être humain». Il a stigmatisé, par ailleurs, «la politique partiale et déséquilibrée, pratiquée par les États-Unis, qui vise à protéger Israël et à occulter ses agissements». Le cheikh Akl druze a ensuite pris la parole pour souligner que dans les circonstances internationales présentes, «le monde a besoin, aujourd’hui plus que jamais, de recourir à la sagesse et au dialogue rationnel et calme afin de régler les problèmes complexes auxquels il est confronté, plutôt que de répondre au terrorisme par un terrorisme encore plus violent». Cheikh Ghaïth a, d’autre part, dénoncé «la civilisation de la mondialisation qui risque de s’effondrer du fait qu’elle est bâtie sur des sables mouvants». Le représentant du patriarche maronite est monté à son tour à la tribune pour dénoncer vivement la théorie du «choc des civilisations», déplorant le fait que ce slogan ait trouvé un écho favorable auprès de certaines parties, se traduisant ainsi par des incidents qui se sont produits dans différentes régions du monde. Mgr Matar a relevé à ce sujet le climat de concorde nationale qui prévaut au Liban et qui s’exprime par un dialogue des civilisations. Le prélat maronite a souligné à cette occasion que «la civilisation chrétienne prône la fraternité et la droiture», de même que «la civilisation musulmane prône la justice entre les gens». «Avec de telles valeurs, a ajouté Mgr Matar, le danger ne peut venir que de ceux qui dévient des principes de la religion». En conclusion, Mgr Matar a déclaré : «Nous tous ici, chrétiens et musulmans, nous rejetons le terrorisme comme moyen d’action pour faire aboutir des revendications». De son côté, le représentant du patriarche Hazim a déclaré que «nous avons besoin aujourd’hui plus que jamais de la sagesse et du courage de l’imam Moussa Sadr». Mgr Najem a prôné, en outre, un dialogue «visant à mettre sur pied une seule civilisation unique qui soit au service de l’homme». «La civilisation humaine est unique, même si les cultures diffèrent», a-t-il affirmé. Dernier chef spirituel à prendre la parole, le patriarche Lahham a vivement condamné la politique israélienne dans les territoires palestiniens. Il a souligné que «les peuples méditerranéens sont appelés à jouer le rôle de porte-étendard de l’ouverture et du dialogue entre tous les peuples de la terre». Enfin, le ministre Pierre Hélou a pris la parole au nom du «comité de suivi de l’affaire Moussa Sadr». Il a donné lecture d’un rapport succinct exposant les grandes lignes de l’action du comité. M. Hélou a invité le gouvernement libanais, les organisations internationales de défense des droits de l’homme ainsi que toutes les forces vives de la société civile à placer l’affaire de Moussa Sadr en tête de leurs préoccupations.
C’est en présence d’une foule de personnalités officielles, du nonce apostolique, Mgr Luigi Gatti, du vice-président iranien, Mohammed Ali Abtahi, représentant le président iranien, Mohammed Khatami, et des chefs spirituels (ou de leurs représentants) des six principales communautés du pays que s’est tenu hier matin à l’hôtel Marriott le congrès sur le dialogue des civilisations...