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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-USA - Les députés rappellent que les Américains présidaient le comité d’avril 1996 auquel le Hezbollah était partie prenante - Les commissions parlementaires disent « non » à Washington

Un nouveau rejet catégorique de la demande américaine de geler les avoirs du Hezbollah, que Washington a cru pouvoir considérer comme faisant partie des organisations terroristes, a été formulé hier – sous forme de recommandation – place de l’Étoile où un grand nombre de députés ont toutefois minimisé l’importance de la demande américaine, partant du principe qu’elle n’émane pas de l’Onu. Mercredi, déjà, le président de la Chambre, M. Nabih Berry, et le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, avaient refusé la demande américaine. Dans le même temps, les parlementaires ont réaffirmé la détermination du Liban à coopérer avec les Nations unies dans la lutte contre le terrorisme, sans exclure – à titre officieux cependant – que l’opposition libanaise à la volonté américaine n’entraîne de nouvelles pressions économiques et politiques sur le pays. Dans la matinée, les trois commissions parlementaires des Affaires étrangères et des Émigrés, de l’Intérieur et de la Défense et des droits de l’homme ont tenu une réunion conjointe qui a été exclusivement consacrée à ce dossier. Présidée par M. Élie Ferzli, vice-président de l’Assemblée, la réunion, qui a duré deux heures et demie, s’est tenue en présence du chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud, des ministres de la Défense, Khalil Hraoui, et des Finances Fouad Siniora. Cinquante-trois députés y ont pris part. Selon des sources parlementaires, une unanimité s’est faite contre la classification américaine du Hezbollah comme organisation terroriste et la demande de Washington de geler les avoirs de cette formation. Mais au moment de la rédaction du texte de la recommandation, deux courants se sont manifestés : le premier, minoritaire, était pour un rejet de la résolution 1 373 (sur la lutte contre le terrorisme) dans son ensemble et des listes américaines sur les organisations terroristes. Le deuxième, dont le point de vue a fini par prévaloir, souhaitait que le Liban se contente de rejeter la présence du Hezbollah et du FPLP sur la liste américaine des groupes terroristes et qu’il insiste pour une application de la 1 373 en même temps que toutes les résolutions internationales en rapport avec le processus de paix. De mêmes sources, on souligne que plusieurs parlementaires ont affirmé redouter que le durcissement de ton libanais ne soit à l’origine de nouvelles pressions économiques et politiques qui seraient exercées sur le pays pour le sanctionner. Mais d’autres ont minimisé l’importance de la demande du gel des avoirs du Hezbollah et ont estimé qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, en développant deux arguments principaux : la requête n’est pas présentée par l’Onu «et ne revêt pas par conséquent un caractère contraignant» et la prise de position américaine «manque de cohérence». Les partisans de cette dernière thèse s’étonnent de ce que les États-Unis puissent inclure le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes et accepter dans le même temps de faire partie d’un comité d’aménagement d’un cessez-le-feu entre deux parties dont le Hezbollah est l’une d’elles (par référence aux arrangements d’avril 1996 après la série d’agressions israéliennes contre les populations civiles au Liban). « Plusieurs arguments juridiques » Ce point de vue a d’ailleurs été répercuté par M. Élie Ferzli lorsqu’il a annoncé à la presse le texte de la recommandation. Selon le vice-président de la Chambre, le Liban peut présenter plusieurs arguments juridiques pour démontrer que sa position est juste. «Rapidement, nous pouvons avancer cette thèse pour répondre aux nombreuses interrogations posées : nous ne devons pas oublier que les États-Unis ont présidé le Comité de surveillance (du cessez-le feu au Liban-Sud, formé des États-Unis, de la France, du Liban, d’Israël et de la Syrie) auquel le Hezbollah et la Résistance libanaise étaient partie prenante. Les États-Unis avaient reconnu cette résistance», a-t-il déclaré. M. Ferzli a insisté sur le fait que la position du Liban est «saine et solide», avant d’affirmer que le dialogue se poursuit avec les États-Unis au sujet de la demande de gel des avoirs du Hezbollah. «Le gouvernement, a-t-il ajouté, a maintes fois assuré que le Liban est prêt à prendre part à la lutte contre le terrorisme en exécution de la résolution 1 373. Il a répété cette position au cours de réunions organisées avec les parties concernées au niveau international et les États-Unis connaissent parfaitement le point de vue de Beyrouth au sujet de la légitimité de la résistance à l’occupation israélienne». M. Ferzli a en outre mis l’accent sur l’adhésion du Liban à la Convention arabe sur la lutte contre le terrorisme, dont le texte souligne aussi le droit des peuples à la résistance contre des occupants. Notons qu’à l’ouverture de la réunion, le chef de la diplomatie avait prononcé une allocution dans laquelle il avait exposé les mesures prises par le Liban pour expliquer sa position, selon laquelle il n’est pas possible de confondre les actes terroristes et de résistance.
Un nouveau rejet catégorique de la demande américaine de geler les avoirs du Hezbollah, que Washington a cru pouvoir considérer comme faisant partie des organisations terroristes, a été formulé hier – sous forme de recommandation – place de l’Étoile où un grand nombre de députés ont toutefois minimisé l’importance de la demande américaine, partant du principe qu’elle...