Communautés - Sfeir : Au Liban, la discorde - vient du dehors

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Boutros Sfeir, continue son voyage pastoral en Argentine. Et ses déclarations, toujours aussi attendues ici comme là-bas. Ainsi a-t-il estimé hier que la situation au Liban «allait s’améliorer», et que «la situation mondiale allait concourir à cette amélioration». Réitérant son appel au retrait des forces armées syriennes du Liban, en application de l’accord de Taëf – «au Liban, il y a environ 40 000 hommes. Et ils ont la mainmise sur tout» –, Mgr Sfeir a affirmé que les Libanais étaient tout à fait capables de vivre ensemble, et dans un climat d’entente. «À moins, a-t-il précisé, qu’un élément vienne de l’extérieur semer, entre eux, la discorde». Après avoir été l’invité d’honneur d’une cérémonie particulièrement émouvante organisée par l’école Saint-Maron de Buenos Aires, le cardinal maronite s’est retrouvé ensuite en compagnie d’émigrés d’origine libanaise ayant en partage la pratique de la politique (anciens députés, candidats aux élections, etc.). «Nous avons été heureux d’entendre des responsables argentins, jusqu’au premier d’entre eux, le président de la Rua, vanter le mérite des Libanais – ou des Libanais d’origine –, quel que soit leur secteur d’activité, et notamment la politique. Et nous sommes convaincus que vous pouvez participer aux affaires libanaises, même si vous n’êtes pas présents au Liban. Nous louons votre fidélité à l’Argentine, mais que cela ne vous empêche pas de penser à votre mère patrie, le Liban. Vous pouvez, par exemple, demander au gouvernement argentin d’exercer une pression sur le Conseil de sécurité pour que soient appliquées les résolutions de l’Onu», a ajouté le patriarche maronite. Qui a longuement débattu avec ses interlocuteurs, évoquant un large panel de sujets : le dialogue national, la présence syrienne, la résistance, les attentats du 11 septembre, etc. Et Mgr Sfeir de les inviter à se rendre au Liban, et à y passer quelque temps, à donner à leurs enfants la double nationalité, leur rappelant qu’il était parfaitement au courant de la crise économique qui secoue l’Argentine. Notons enfin que le patriarche maronite a été fait citoyen d’honneur «exceptionnel» de la ville de Buenos Aires par le gouverneur de la capitale argentine, Hannibal Ibarra. Il a également rencontré l’archevêque de Buenos Aires, le cardinal Jorge Mario Bergoglio.