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Actualités - CHRONOLOGIES

Baabda - Le chef de l’État lance un avertissement à la communauté internationale - Lahoud : Il est hors de question de modifier - notre politique à l’égard de la Résistance

Quelque vingt-quatre heures après qu’il eut réuni autour de lui les présidents de la Chambre et du Conseil, Nabih Berry et Rafic Hariri – qui ont tous deux informé l’ambassadeur américain Vincent Battle de la position libanaise refusant le gel des avoirs du Hezbollah –, le chef de l’État, Émile Lahoud, s’est exprimé hier. «L’intégrisme et le racisme sont les deux faces d’une même médaille, a-t-il d’abord souligné. Et le fanatisme est en totale contradiction avec l’appartenance nationale. L’ensemble des religions monothéistes se base sur le pardon, l’amour, et la victoire du droit», a-t-il ajouté. Assurant que pour triompher du terrorisme, la seule solution consiste en «la lutte pour arriver à instaurer une équité politique et une équité sociale». L’avertissement à la communauté internationale Le général Lahoud s’exprimait devant les membres du comité al-Qods, présents à Beyrouth à l’occasion de la réunion de leur conseil de tutelle. Dénonçant vigoureusement les atteintes portées, à Jérusalem et par Israël, contre ce que le christianisme et l’islam ont de plus sacré, «une tentative vaine de changer la face de cette ville, son arabité et son orientalité». Le n° 1 de l’État a en revanche rendu hommage à l’action du comité al-Qods, à ses activités, ainsi qu’à ses efforts pour préserver la Ville sainte. «Et si quelqu’un souhaitait établir le diagnostic du véritable terrorisme, il n’aurait qu’à étudier les exactions terroristes qu’Israël commet dans les territoires palestiniens occupés. Là où (l’État hébreu) s’oppose aux enfants de l’intifada à l’aide d’avions F16, de chars, et de canons. Exactement comme il s’opposait aux Libanais au Liban-Sud, avant que la Résistance ne réussisse à libérer le territoire grâce à l’unité nationale de nos concitoyens derrière leur État, leur armée, grâce aussi au soutien de la Syrie-sœur», a-t-il dit. Et de rappeler que la politique et les choix du Liban «ont toujours été clairs dans les cénacles régionaux et internationaux. Et notamment au sujet de la distinction entre le terrorisme que nous condamnons et le droit des peuples à libérer leurs terres occupées. Ainsi que notre refus, dès le lendemain des attentats du 11 septembre aux États-Unis, d’assimiler la résistance nationale à une organisation terroriste. Et il est hors de question que nous modifions notre politique à cet égard, quelles que soient les circonstances : c’est une politique basée sur des convictions et des constantes nationales, et qui est intrinsèquement liée à la dimension réelle de la position libanaise à l’égard du conflit israélo-arabe», a martelé le chef de l’État. Qui a lancé un appel à un «sursaut international, qui ferait que tous les contempteurs du terrorisme à travers le monde luttent pour une équité entre les pays. Une équité également dans des sociétés au sein desquelles le fossé entre pauvres et riches se creuse de plus en plus». Estimant que l’écart – qui va crescendo – entre les différentes couches de n’importe quelle société «optimise les situations de détresse humaine. Lesquelles portent en leur giron les graines du terrorisme et de l’explosion». Le locataire de Baabda a également lancé un avertissement à la communauté internationale. À tous ceux qui «continuent d’ignorer le droit des peuples arabes à récupérer leur souveraineté territoriale et à construire leur indépendance». Considérant que «la politique des deux poids, deux mesures», adoptée par les grandes puissances depuis le 11 septembre pour réagir aux événements qui en ont découlé, «a des retombées négatives» sur ces mêmes grandes puissances. «Puisqu’il leur est impossible de nier que le terrorisme fondamentaliste ressemble au terrorisme israélien. Et le fait que ces pays continuent à ignorer ce qui se passe en Palestine tout en se focalisant sur l’Afghanistan : voilà un exemple clair de parti pris. Et si ce parti pris ne cesse pas, ce serait une faute très grave», a indiqué le général Lahoud. Le vice-président du conseil de tutelle du comité al-Qods, Ali Akbar Mohtachemi – qui est également le président du Congrès international pour le soutien à l’intifada en Palestine, et qui était accompagné à Baabda par, entre autres, un autre vice-président du conseil de tutelle, l’ancien ministre Michel Eddé – a remercié le chef de l’État, rappelant que «Jérusalem n’est pas une ville comme les autres : c’est une ville-symbole qui concerne au premier chef tous les Arabes, tous les musulmans et tous les chrétiens à travers la planète, une ville sous la constante menace, depuis son occupation, de judéisation», a-t-il ajouté. Avec Abtahi, et puis les ministres… Parallèlement à tout cela, le chef de l’État s’est entretenu avec le vice-président iranien Mohammad Ali Abtahi – qui a été également reçu par le président du Conseil Rafic Hariri, qui l’a retenu à déjeuner, puis par le chef du Parlement, Nabih Berry. Au menu des discussions au palais de Baabda : un tour d’horizon des derniers développements régionaux et internationaux – ainsi que la position de Beyrouth et de Téhéran à leur égard. Sans oublier les relations bilatérales et les moyens de les consolider… Le vice-président iranien, présent à Beyrouth à l’occasion de la tenue du Congrès sur le dialogue des civilisations, organisé par la fondation Moussa Sadr, a réaffirmé, à l’issue de son entretien avec le général Lahoud, sa condamnation du terrorisme «partout dans le monde». Et insisté sur le fait que «le travail de la résistance ne pouvait en aucun cas être un travail terroriste». Sur le plan local, le locataire de Baabda a reçu les ministres membres de la Rencontre démocratique de Walid Joumblatt : Marwan Hamadé (Déplacés), Ghazi Aridi (Information) et Fouad es-Saad (Réforme administrative). Évoquant avec eux, notamment, le dossier des nominations – celles, désormais effectives, à l’Université libanaise (et qui ont donné lieu à un gel momentané des activités des trois ministres précités), ainsi que celles, à venir, dans les institutions et autres administrations publiques et qui «se baseront sur des critères de compétence, d’expérience et d’équilibre confessionnel». Autres visiteurs de Baabda : le ministre de la Santé Sleimane Frangié, que le chef de l’État a gardé à déjeuner après avoir évoqué avec lui les derniers développements sur la scène locale. Le ministre du Tourisme Karam Karam, à son tour, a informé le général Lahoud du plan mis en œuvre par son ministère pour faire face au marasme touristique et pour promouvoir le tourisme écologique arabe et international au Liban. Karam Karam a également discuté avec le chef de l’État de la prochaine réunion, en Italie, du Conseil exécutif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – qui débattra des moyens de s’opposer aux guerres bactériologiques et chimiques, ainsi que des mesures à prendre pour s’en protéger. Le ministre du Tourisme représentera le Liban à cette réunion de l’OMS. Au tour ensuite du ministre de la Culture Ghassan Salamé, accompagné notamment du directeur général des Antiquités Frédéric Husseini, et des deux représentants libanais pour quatre ans à la commission du Patrimoine mondial – qui relève de l’Unesco –, Chadi Hamadé (patrimoine naturel) et Jade Tabet (patrimoine culturel). Sur le plan diplomatique, le général Lahoud a reçu l’ambassadeur de Turquie Nazim Dumlu, à l’occasion du départ définitif de ce dernier de son poste à Beyrouth. Enfin, une délégation du conseil de tutelle de l’Institut arabe d’études statistiques, qui se réunit à Beyrouth, s’est entretenue avec le chef de l’État.
Quelque vingt-quatre heures après qu’il eut réuni autour de lui les présidents de la Chambre et du Conseil, Nabih Berry et Rafic Hariri – qui ont tous deux informé l’ambassadeur américain Vincent Battle de la position libanaise refusant le gel des avoirs du Hezbollah –, le chef de l’État, Émile Lahoud, s’est exprimé hier. «L’intégrisme et le racisme sont les deux faces...