La TVA en TGV sauf IVG

Les assureurs vont rehausser leurs tarifs. D’au moins 40 %. Ils assurent – c’est un tic chez eux – qu’ils ne peuvent faire autrement. Mais ils ont au moins la décence d’attendre janvier. Alors que le marché courant flambe d’un coup dès aujourd’hui, et bien moins que demain, comme le susurre Rosemonde Gérard. Un sinistre, c’est le mot, allumé à l’essence, avec une brusque majoration de 3 000 LL le bidon. Et attisé à la vitesse grand V par la simple annonce de la prochaine naissance de Son Altesse la TVA. Qui pourrait rester du reste, destin fatal, dans son présent état fœtal, si le Parlement en refuse la paternité. Mais, en tout cas, le mal est déjà fait. Quelques petits exemples d’étalage : les nostalgiques des pastilles genre Valda ou Läkerol doivent apprendre à se rationner car la boiboîte passe sans boiter de 1 250 à 1 750 LL, 40 %. Les boissons rafraîchissantes, malgré la fin de la saison chaude, de 950, ou 1 000, à 1 250 LL, 25 % au moins. Même parcours exactement pour les concombres, d’usage si multiple qu’on peut en faire toute une salade. À 1 000 LL, on a droit désormais à un seul kilo de tomates douteuses, au lieu d’un kilo et demi, 30 %. Enfin, les bonnes patates sauteuses sinon sautées, doublent de prix, de 500 à 1 000 LL le kilo. Ainsi de suite, les carottes sont donc cuites. Et tout le marché s’est donné le mot : quand la ménagère demande pourquoi ces relèvements inopinés, le vendeur (de salades, on y revient toujours) lui répond avec aplomb qu’ils lui sont imposés par l’État ! Ce qui est vrai sans l’être. Imposés, et surimposés même, nous y sommes promis sans faute, sauf erreur. Mais le négoce pour sa part aura gagné du temps, le temps c’est de l’argent, et quelques réserves, en prenant les devants. Avec la TVA pour paravent. Comme il l’a toujours fait d’ailleurs, auparavant.