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Actualités - OPINIONS

Zoom sur le zoo : - Tom Ahawk & Jerry Lewis

La traversée du désert. D’Arabie, comme Hariri pendant deux ans ? Non, du Nevada, comme un joueur décavé qui ne peut plus se payer l’avion. Las Vegas-Carson City, neuf heures de route. La Vallée de la Mort, pas âme qui vive, pas un brin d’herbe. Puis à mi-chemin à peu près, avant le Parc Yosemite, à gauche comme à droite de la route, des tells. Artificiels. Sur plus de trois cents kilomètres. Un projet touristique mégalo ? Pas du tout : ces dunes sont des silos de missiles balistiques. Plus loin, un lac. Également préfabriqué et profond, très profond : il servirait à des explosions pour tester du matériel nucléaire léger. Comme celui que le Pentagone pourrait employer pour dératiser les grottes de l’Hindou Kouch où Ben Laden se réfugie. Cela pour rappeler l’effroyable puissance militaire des États-Unis. Justement, les stratèges des quatre continents nous expliquent que cette force, disproportionnée, n’est d’aucun secours contre l’Afghanistan, les taliban et Ben Laden. Qui n’offrent, nous répète-t-on, aucune prise à des frappes classiques. C’est oublier un peu vite que qui peut le plus, peut le moins. Et que, sauf dans les dessins animés, quand on veut jouer au chat et à la souris, le plus malin, à terme, n’est jamais le plus petit. On sourira donc en entendant les mêmes têtes chercheuses affirmer que c’est cuit pour les Américains, qu’ils se retrouvent le bec dans l’eau. Mais on peut également ricaner, en revanche, en écoutant les mêmes disserter, tout aussi savamment, sur l’après-taliban ! Il ne faut pas non plus, pour rester dans les métaphores animalières, vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. De toute manière, elle paraît bien bizarre cette furieuse manie des médias et de leurs invités de vouloir sauter aux conclusions pour annoncer les résultats d’un match qui vient à peine de démarrer. Ainsi, tout cynisme mis de côté, il y a de quoi se marrer. Effarement universel pendant le week-end : trente-cinq bombes sur Kaboul ! Le Libanais, s’il s’en souvient, en a reçu dix fois, vingt fois plus en pleine gueule quand il s’entre-tuait. Ou que les chers frères, les braves cousins, les exquis voisins, peu avertis des choses de la géographie humaine, le prenaient pour tête de Turc. Le problème aujourd’hui, au fond et en partie, c’est Freud. Ou plutôt, le complexe d’infériorité mondial à l’égard de la superpuissance US. Un anthrax qui présente diverses variantes, selon les cas. Et auquel n’échappent, tout compte fait, que les Chinois, à cause de leur culture comme de leur nombre. Seuls, devant l’oncle Sam, ils ne paraissent ni aigris, ni manœuvriers, ni hostiles, ni sombres. Comme l’avenir économique qui se bâtit çà et là sur une simple psychose. Et sur ses décombres.
La traversée du désert. D’Arabie, comme Hariri pendant deux ans ? Non, du Nevada, comme un joueur décavé qui ne peut plus se payer l’avion. Las Vegas-Carson City, neuf heures de route. La Vallée de la Mort, pas âme qui vive, pas un brin d’herbe. Puis à mi-chemin à peu près, avant le Parc Yosemite, à gauche comme à droite de la route, des tells. Artificiels. Sur plus de...