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Actualités - CHRONOLOGIES

ARTS MANUELS - Yvette Noujaim : des tapis miniatures « faits maison »

Yvette Noujaim est du genre qui ne tient pas en place. Vive, elle s’exprime à force de gestes et de mimiques. Alors quand on apprend que son passe-temps favori c’est le tissage de tapis miniatures, on en reste sur le tapis. Comment a-t-elle la patience de rester des heures, aiguille, fil et grille en main, à compter les points ? Réponse de l’intéressée : cela meuble mes journées. Fille d’un grand couturier de ces dames durant l’âge d’or de Beyrouth, Yvette Saddi Noujaim apprécie toutes sortes de travaux manuels. Quand elle ne confectionne pas des tapis, elle tient des ciseaux de couturière, fait des arrangements floraux ou de la peinture sur soie. «Je suis veuve, et mes enfants sont mariés et vivent à l’étranger. Je me suis donc retrouvée seule à la maison». Pour passer du temps, elle s’est mise au jeu de cartes. Puis un jour, au beau milieu d’une partie, particulièrement ennuyeuse, elle a déclaré à ses partenaires : «Vous savez quoi, votre tête ne me revient pas. Et j’ai claqué la porte». «Oui, oui, je suis très franche, dit-elle en riant, en voyant votre mine étonnée». Elle s’est donc tournée vers une ancienne passion : le tissage. Elle se lève, va dans sa chambre, retourne au salon. Elle porte sous le bras des revues et des photos illustrant des modèles de tapis. Du chinois au caucasien, en passant par l’iranien ou le turque. «Voyez, c’est dans ces revues que je choisis mes modèles à reproduire». Sur quels critères base-t-elle son choix ? «Le coup de cœur, répond-elle sans hésiter. Je ne sélectionne sûrement pas le moins difficile à faire». On l’aura deviné : la solution de facilité, c’est pas la spécialité de la maison. À propos de maison, celle de notre «tapissière» est coquette à souhait. Les canapés sont recouverts d’une housse fleurie (cousue de ses blanches mains, bien sûr), des mini-tapis recouvrent un guéridon, ornent un centre de table ou sont même encadrés et posés sur un chevalet, telle une toile de maître. Yvette Noujaim tire une fierté toute particulière de ses tapis. Je m’attache à eux. Près de deux mois de travail pour chaque pièce, à raison de 6 heures par jour, cela forge des liens. «Je suis amoureuse de mes pièces», dit-elle avec une note de malice dans sa voix. Presque deux ans qu’elle tisse ses tapis. Ses amies sont béates d’admiration devant ces petits bouts de laine à motifs multicolores. Les amies, c’est connu, cela a un pouvoir de persuasion très efficace. C’est ainsi que Mme Noujaim a accepté de céder quelques pièces. Aujourd’hui, elle possède à son actif une trentaine de tapis dont les dimensions varient autour des 75 cm de hauteur et 45 cm de largeur. Qu’elle signe de ses initiales de jeune fille : Y.S. Pour couronner ce travail, elle compte organiser, durant le mois de décembre, une exposition genre «Open House». Bonne idée. Et puis, c’est tellement plus épanouissant que de jouer aux cartes.
Yvette Noujaim est du genre qui ne tient pas en place. Vive, elle s’exprime à force de gestes et de mimiques. Alors quand on apprend que son passe-temps favori c’est le tissage de tapis miniatures, on en reste sur le tapis. Comment a-t-elle la patience de rester des heures, aiguille, fil et grille en main, à compter les points ? Réponse de l’intéressée : cela meuble mes journées....