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Actualités - CHRONOLOGIES

Au cœur de La Havane, l’usine de cigares Partagas

C’est au cœur de La Havane que les cigares exportés vers les pays du monde entier sont fabriqués. Cohibas, Monte Christo, Partagas et d’autres, beaucoup d’autres marques de ces produits de luxe, sont confectionnés par un peu moins d’un millier d’ouvriers qui travaillent pour le compte du gouvernement cubain. Ils encaissent chacun un maximum de dix dollars par mois. Pas de quoi s’acheter une boîte de cigares, voire un cigare, diront certains. Mais le gouvernement prévoit un minimum de 2 cigares par mois pour chaque employé. Construite sur 4 étages à la fin du XIXe siècle, l’usine Partagas, avec ses employés démunis, ses locaux humides, ses murs lézardés et ses escaliers de bois en colimaçon, ressemble beaucoup plus à la prison d’Alcatraz qu’à une usine où l’on fabrique l’un des produits les plus chers du monde. 780 employés travaillent six jours par semaine à raison de huit heures par jour. Un travail à la chaîne où l’on roule, sèche et trie 35 000 cigares toutes les 12 heures. Depuis 1845, le procédé n’a pas été modifié. L’ambiance a probablement un peu changé… Et l’on ne peut que sourire quand on remarque, collées sur les murs lézardés, les images géantes du Che, de Fidel Castro, ou encore des arrangements en feuilles de tabac qui rendent hommage au 1er mai, la fête de tous les travailleurs. Chaleur, humidité et une voix d’homme qui débite solennellement, dans un haut-parleur et à pleins poumons, le même texte espagnol dans tous les étages de la fabrique Partagas. «Le matin, on lit le journal aux ouvriers et au cours de l’après-midi, on leur choisit un roman», explique le guide À la sortie de l’usine-prison vous saurez qui vous êtes. Enivré par l’odeur des feuilles de tabac que l’on trie, l’on roule et que l’on range dans les petites boîtes élégantes en bois de cèdre, êtes-vous prêts à ignorer le magasin de la fabrique où l’on achète les meilleurs cigares de la planète, et faire ainsi un acte citoyen contestant les conditions de travail des employés ? Pourriez-vous résister à ces feuilles entières de tabac dont les couleurs varient du blond au brun, qui sentent terriblement bon et qui vous appellent à les allumer, les consommer, les déguster avec – ou sans – un verre de cognac ou de rhum ? Non, bien sûr que non. Bien au contraire. C’est ici, dans cette usine des Caraïbes, que plus jamais l’odeur du cigare, même dans les endroits clos même celle du tabac froid, ne vous dérangera plus. Avis aux amateurs de havanes entourés de «nez sensibles» : envoyez les contestataires à bord du premier avion allant à La Havane. Une demi- journée à l’usine Partagas ne leur fera, et ne vous fera, que du bien.
C’est au cœur de La Havane que les cigares exportés vers les pays du monde entier sont fabriqués. Cohibas, Monte Christo, Partagas et d’autres, beaucoup d’autres marques de ces produits de luxe, sont confectionnés par un peu moins d’un millier d’ouvriers qui travaillent pour le compte du gouvernement cubain. Ils encaissent chacun un maximum de dix dollars par mois. Pas de quoi...