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Actualités - CHRONOLOGIES

Dehaybe : un rôle de diversité pour les médias francophones

Administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la francophonie, Roger Dehaybe a parlé du programme d’appui à la presse mis au point par son institution. «Le journaliste se trouve, souvent malgré lui, dans une position ambiguë, car le produit de son travail, tout en s’inscrivant dans le cycle de la consommation, n’est pas une marchandise comme une autre. Si les médias constituent des entreprises à vocation de rentabilité, l’information, produite par les journalistes, ne peut normalement pas être aménagée, accommodée au goût du consommateur, travestie pour plaire. Son traitement repose sur des principes professionnels de rigueur, d’équilibre, d’honnêteté, d’impartialité, qui sont indépendants des lois du marché. C’est en cela, du reste, que la liberté d’information constitue une pierre incontournable de l’édifice démocratique. «Et pourtant, et c’est là le paradoxe et la difficulté, la production de cette information équilibrée et fondée nécessite la mise en œuvre de moyens importants et, dès lors, exige la rentabilisation du produit. «Sur cette ambivalence, deux traditions journalistiques se sont édifiées : l’une qui conçoit la liberté de presse avant tout comme l’opportunité de diffuser des contenus et des idées ; l’autre qui inscrit la liberté de la presse dans la liberté d’entreprise et traite donc la production de l’information comme une activité commerciale. «Aujourd’hui, il faut reconnaître malheureusement que le paysage médiatique mondial est de plus en plus dominé par cette seconde tendance : la mondialisation de l’économie touche aussi les entreprises médiatiques, elle crée donc un contexte nouveau où de grands diffuseurs, économiquement performants, peuvent imposer leurs produits d’information sur toute l’étendue de la planète (...) «Les médias de l’espace francophone, riches de leur diversité, peuvent proposer un autre modèle de développement, guidé par une double vocation. «Dans la lignée du plan d’action élaboré lors de la 3e Conférence ministérielle de la francophonie sur la culture, qui s’est tenue à Cotonou en juin dernier, l’Agence intergouvernementale de la francophonie veut encourager mieux encore les différents pays membres dans leur volonté de préserver, valoriser, développer leurs identités diverses afin de leur forger une place dans les systèmes globaux d’échanges culturels et de permettre un véritable dialogue des cultures. «Dans le domaine des médias, vecteurs-clés des biens culturels et des valeurs, l’agence a mis en place et s’apprête à renforcer plusieurs dispositifs qui s’attaquent à trois grands principes qui, quoique cruciaux pour la démocratie, risquent d’être balayés par la mondialisation médiatique sous sa forme actuelle. «Ces principes sont : – le pluralisme dans le traitement de l’information, élément-clé pour asseoir le débat démocratique ; – la valorisation et le renforcement des spécificités culturelles et linguistiques locales ; – la garantie institutionnelle de la diversité culturelle et de l’accès à l’expression de toutes les identités (...)».
Administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la francophonie, Roger Dehaybe a parlé du programme d’appui à la presse mis au point par son institution. «Le journaliste se trouve, souvent malgré lui, dans une position ambiguë, car le produit de son travail, tout en s’inscrivant dans le cycle de la consommation, n’est pas une marchandise comme une autre. Si les médias...