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Actualités - CHRONOLOGIES

Bourges : Médias et journalistes face aux nouveaux défis

«Je tiens à remercier d’emblée les autorités libanaises de l’accueil exceptionnel qu’elles réservent à nos 33es assises, que nous avons tenu à maintenir, malgré le report du sommet de la francophonie, afin de réfléchir ensemble aux effets de la mondialisation de la communication sur les entreprises de presse, à ses enjeux et à ses périls. «Nous ne savions pas, au moment où nous avons arrêté ce thème de travail, que le moment où nous serions réunis lui donnerait une actualité aussi forte, et qu’elle nous fournirait une matière aussi importante à brasser, à interpréter et à comprendre. C’est la raison principale pour laquelle nous avons maintenu ces assises : les journalistes que nous sommes ont parfois besoin de prendre du recul, malgré la rapide succession des faits, pour analyser et réfléchir (...). «Jamais sans doute l’information mondialisée n’avait autant été le ressort et l’enjeu du conflit. Le ressort, parce que la lutte terroriste est d’abord et avant tout une manipulation des opinions publiques par la peur, une peur qui résulte d’actions spectaculaires et de menaces diffuses, créant un sentiment d’insécurité et d’inquiétude. Et l’enjeu, parce qu’une certaine vision du monde, moderne, ouverte, tolérante et libérale, qui est fondamentalement ce que promeuvent les réseaux audiovisuels modernes, fait précisément l’object d’un rejet de la part des activistes fondamentalistes que sont les terroristes (...). «La guerre et le terrorisme sont les deux domaines dans lesquels la “raison d’État” s’oppose le plus fortement à la pure et simple liberté du journaliste (...). «Nous avons vécu depuis quelques mois deux crises fondamentales qui donnent raison à ces analyses avancées dès 1999 ; d’abord l’ouragan financier qui a balayé nombre des sociétés de la “nouvelle économie” et les prédictions définitives de ses prophètes. Ensuite le coup de tonnerre terroriste qui a achevé de disperser les rêves trop faciles d’une mondialisation spontanément bénéfique pour tous (...). «Nous assistons partout à une ouverture du ciel des images qui a des conséquences très fortes : certes, dans un premier temps, on a pu redouter un appauvrissement de l’offre, toutes les chaînes diffusées partout reprenant les mêmes formats et les mêmes concepts. «Mais ce n’est pas tout à fait ce scénario pessimiste que nous voyons se produire : de plus en plus de chaînes, reflets de cultures diverses, tentent l’aventure de la diffusion par satellite et vont défricher de nouveaux marchés, et non plus seulement leurs marchés nationaux (...). «Les médias audiovisuels peuvent donc servir au renforcement des identités et à une décrispation des rapports entre les nations par une meilleure connaissance mutuelle. «C’est au cœur de ce processus que se situe la francophonie, ensemble disparate de cultures et de traditions qui ont en commun l’usage d’une même langue, le français, et qui mettent chacun cette force au service de leur propre rayonnement, de leur propre expression en direction des autres pays. Notre communauté est d’abord et avant tout la réussite d’un formidable métissage entre langue et histoire, langue et mémoire, langue et héritage».
«Je tiens à remercier d’emblée les autorités libanaises de l’accueil exceptionnel qu’elles réservent à nos 33es assises, que nous avons tenu à maintenir, malgré le report du sommet de la francophonie, afin de réfléchir ensemble aux effets de la mondialisation de la communication sur les entreprises de presse, à ses enjeux et à ses périls. «Nous ne savions pas, au moment où...