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Actualités - CHRONOLOGIES

Salamé : « Le journalisme est un humanisme »

Le ministre de la Culture Ghassan Salamé a salué dans le journalisme «un humanisme» qui trahirait sa vocation en cessant de tendre vers l’objectivité ou en ne faisant pas de la place aux valeurs. Voici de larges extraits de l’allocution de M. Salamé : «(...) Votre présence parmi nous nous honore, nous satisfait, et nous console un tant soit peu du report d’un sommet de la francophonie pour lequel nous étions fins prêts et que nous avions voulu comme une rencontre salutaire et fort à propos autour d’un thème prémonitoire, celui du “Dialogue des cultures» (...). «Les débats que vous tenez dans notre pays ne sont en rien éloignés ou étrangers à la problématique de ce sommet suspendu. D’une part, en raison de la nature de votre aréopage et de sa diversité. De l’autre, parce que le journalisme qui vous fait vivre et pour lequel vous vivez, pour la plupart, joue de nos jours le rôle que jouaient naguère les voyageurs. Un rôle de témoin attentif aux mouvements du monde, curieux des particularités de chacune des contrées visitées, soucieux en même temps d’en comprendre les tensions vers l’universel (...). «L’information n’est objective, et donc morale, que si elle fait place aussi bien à la victime qu’à l’agresseur, au faible qu’au fort, au dominé qu’au dominant. Bien avant l’invention de la “guerre-zéro-mort” dans les sables mouvants du désert du Golfe, bien avant la répétition de ces images quasi virtuelles de cibles informes pulvérisées par des missiles que l’on dit intelligents, la technologie moderne et l’affinage incessant des outils de destruction avaient transformé la guerre en spectacle. C’est de cette dérive d’une mort livrée au show-business que votre sens du discernement doit donc constamment vous prévenir. À ne se soucier que de la force de l’image et de l’impact des folies que les hommes laissent étaler à la face du monde, à ne chercher que le sensationnel et l’invraisemblable, au détriment du sens et de sa recherche, le journalisme court le risque, et y succombe souvent, de ne plus être, d’abord, un humanisme. «S’il existe une Union internationale de la presse francophone, c’est justement parce que ces défis sont au cœur de votre problématique et que la recherche dont vous témoignez est celle d’un métier, d’une profession, où il y aurait encore de la place pour des valeurs. La technologie moderne a transformé les métiers de la communication, voire les a révolutionnés. Elle a sans doute homogénéisé les normes techniques et les codes de travail. Mais elle n’a pas encore, et il ne faudrait pas que cela arrive, unifié le regard, lissé la langue, dont chaque “école” nationale de journalisme, dont chaque journaliste use en puisant dans son propre registre déontologique. C’est dans cette résistance à la pensée informationnelle unique que votre appellation gardera un sens, autre que celui d’une simple corporation en quête d’acquis à protéger. Mon espoir est que vous puissiez être les porteurs d’une mission on ne peut plus noble et je suis persuadé que vous le serez».
Le ministre de la Culture Ghassan Salamé a salué dans le journalisme «un humanisme» qui trahirait sa vocation en cessant de tendre vers l’objectivité ou en ne faisant pas de la place aux valeurs. Voici de larges extraits de l’allocution de M. Salamé : «(...) Votre présence parmi nous nous honore, nous satisfait, et nous console un tant soit peu du report d’un sommet de la...