Rencontre - Hoss : « Le contre-terrorisme - est aussi un terrorisme »

Sur le thème «Rencontre libanaise contre la guerre et le terrorisme», une dizaine de figures de personnalités politiques, parlementaires et partisanes ont pris la parole, hier, au Centre Toufic Tabbara pour dénoncer terrorisme et contre-terrorisme et renvoyer dos à dos Ben Laden et George W. Bush. Mais au fil des interventions, il était clair que le meeting, auquel avait appelé notamment Sélim Hoss, tournait plutôt autour de la dénonciation de la guerre déclarée par l’Amérique au pays le plus pauvre de la terre, l’Afghanistan. De fait, dans son intervention, l’ancien chef de gouvernement s’est interrogé sur la pertinence de la guerre lancée contre l’Afghanistan, et s’est demandé s’il n’aurait pas été plus efficace de combattre la terreur qui a frappé à New York et Washington de manière plus discrète : moyens du contre-espionnage, moyens économiques, financiers, diplomatiques, politiques. «S’il n’existe pas de définition commune de ce qu’est le terrorisme, a notamment affirmé M. Hoss, ce que certains considèrent comme une guerre au terrorisme est considéré par les autres comme un contre-terrorisme. Et le contre-terrorisme est aussi un terrorisme». Selon M. Hoss, la phase dans laquelle l’Administration américaine a engagé les États-Unis, et le monde à sa suite, pourrait gravement porter préjudice à la démocratie, aux libertés, et transformer des sociétés entières en des sociétés policières, en accordant de plus en plus d’emprises sur ces sociétés aux services de renseignements. Pour sa part, l’uléma Mohammed Hassan el-Amine ne voit dans le drame planétaire qui se joue sous nos yeux que le reflet d’une volonté de poursuivre l’instauration d’un «nouvel ordre mondial» dominé par les États-Unis . Sur des thèmes similaires devaient intervenir aussi Mme Nayla Mouawad et MM. Boutros Harb, Najah Wakim, Issam Naaman, Farouk Dahrouje et Antoine Klimos.