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Actualités - ANALYSES

VIE POLITIQUE - Les dirigeants se disputent pour un oui, pour un non - Le règne des institutions se fait attendre

Une évidence que met en lumière un pôle indépendant de premier plan : le règne des institutions se fait attendre. À cause de la personnalisation du pouvoir et des pouvoirs. D’où de perpétuels tiraillements, une constante lutte d’influence, entre les dirigeants. Ce qui cause nombre de préjudices dont le pays se passerait volontiers. Surtout dans ces temps de crise socio-économique aiguë qu’il traverse. On le voit aujourd’hui avec les nominations administratives, bloquées à cause des différends entre les responsables. Selon cette personnalité, si le système fonctionnait de manière vraiment institutionnelle, il n’y aurait aucun problème à un tel niveau. Le pouvoir s’en remettrait au Conseil de la fonction publique pour le choix des candidats aux postes vacants de première et de deuxième catégories. Et s’il devait s’avérer, comme certains le soutiennent, que les organismes de contrôle ont eux-mêmes besoin d’être réhabilités, l’autorité politique y veillerait. En y installant des cadres compétents, comme l’avait fait jadis le président Fouad Chehab. En tout cas, poursuit cette source, il est normal que ces organismes, notamment le CFP, ne soient pas en mesure d’accomplir normalement leur tâche, quand les membres de leurs directoires n’ont encore qu’un statut d’intérimaires opérant par délégation. La plupart du temps parce qu’ils ont atteint l’âge de la mise à la retraite. Il faut donc tout d’abord les titulariser, ou en désigner d’autres à plein temps. Pour qu’ensuite ces professionnels puissent effectuer les sélections nécessaires au pourvoi des postes vacants de première et de deuxième catégories. En base de seuls critères techniques et loin de tout clientélisme politique. Dans la même optique, la personnalité citée pense que le gouvernement ferait bien de laisser l’Université libanaise choisir elle-même les doyens de ses facultés. Ce qui renforcerait à la fois son indépendance et ses aptitudes académiques. Il en irait de même, à son avis, pour la justice, où le Conseil supérieur de la magistrature garderait les coudées franches pour les affectations de postes, les nominations ou les permutations de juges. Sans craindre des retouches que le Conseil des ministres effectuerait à des fins politiciennes ou d’intérêts déterminés. Même chose, évidemment, pour le palais Bustros, les accréditations d’ambassadeurs libanais, surtout dans les grandes capitales, ne devant plus être un privilège d’ordre politique, mais une promotion du mérite professionnel bien compris. Et la rotation entre directeurs généraux, dont il a été question il y a quelques années ? Elle peut être utile dans beaucoup d’administrations, pour les dynamiser, répond cette personnalité. Qui relève cependant que certains postes sécuritaires, financiers ou techniques sont trop spécialisés pour qu’on les confie à d’autres qu’à des experts chevronnés. Ce qui réduit évidemment le champ des possibilités en matière de remplacement. Sans compter que les équilibres confessionnels entrent en jeu, comme une nécessité incontournable, dans certains cas de figure sensibles. C’est ce que signale de son côté M. Walid Joumblatt, en citant comme exemples de technicité requise ou d’attribution automatiquement confessionnelle, le gouvernorat de la Banque centrale et le commandement de l’armée. Quant aux directeurs, ou assimilés, recrutés hors cadre, la personnalité en question estime qu’à chaque nouveau régime, ils devraient mettre leur démission à la disposition du gouvernement. Qui choisirait soit de l’accepter soit de la refuser pour des raisons d’efficacité. Une pratique qui a déjà cours, rappelons-le, pour les ambassadeurs nommés hors cadre. Quant aux fonctionnaires du cadre, ils devraient être ventilés, c’est-à-dire permutés régulièrement. En fonction des besoins techniques ou même de l’appareillage des équilibres politiques. En tout cas, conclut cette source, le président de la République garde le droit de ne pas se soumettre à la pratique de l’exclusivité à caractère confessionnel et de passer outre, dans l’intérêt de l’État. Le président Émile Lahoud a ainsi donné l’exemple en désignant un directeur des services de la présidence, un chef de la garde présidentielle et un directeur général de la Sûreté qui n’appartiennent pas à sa propre communauté, comme c’était l’usage avant lui.
Une évidence que met en lumière un pôle indépendant de premier plan : le règne des institutions se fait attendre. À cause de la personnalisation du pouvoir et des pouvoirs. D’où de perpétuels tiraillements, une constante lutte d’influence, entre les dirigeants. Ce qui cause nombre de préjudices dont le pays se passerait volontiers. Surtout dans ces temps de crise socio-économique...