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Actualités - INTERVIEWS

RENCONTRE - L’Agence intergouvernementale de la francophonie est un soutien au développement, explique Roger Dehaybe - Quatorze centres de lecture et d’animation culturelle - inaugurés samedi dernier

Malgré l’ajournement du Sommet, l’Organisation internationale de la francophonie continue de poursuivre son programme au Liban. En effet, après des manifestations comme «Ciné Caravane» en juillet dernier ou comme le colloque des libraires francophones il y a quelques semaines, c’était au tour de l’inauguration, samedi 20 octobre, de 14 Clac (Centres de lecture et d’animation culturelle) à travers le pays, en présence de Roger Dehaybe, administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la francophonie. Rencontre avec un Belge, amoureux d’une langue, le français, et d’une notion : le dialogue des cultures. «Le dialogue des cultures, dont on parle beaucoup ces temps-ci, existe depuis la création, le 20 mars 1970, de l’Agence de la francophonie, initiée par trois chefs d’État, le Sénégalais Léopold Sedar Senghor, le Tunisien Habib Bourguiba et le Nigérien Hamani Diori», explique Roger Dehaybe. «Elle se devait alors d’instaurer un dialogue intergouvernemental et d’encourager la diversité culturelle». Le respect de la culture d’un pays ou d’une communauté est en effet le noyau fondateur de l’institution : «Ce n’est pas la langue française qui nous importe en premier lieu, comme on pourrait d’emblée le penser, souligne-t-il. L’Agence est avant tout un organisme de soutien et de développement : en clair, cela veut dire que le respect de la langue de la communauté est essentiel et que nos actions se limitent à souder les liens des gens d’un village ou d’une bourgade, les aider à fonder une structure qu’ils prennent eux-mêmes en charge». Mais il est vrai que l’Agence continue de se battre pour que le français soit conservé au sein du Conseil de l’Union européenne comme «langue internationale», souvent deuxième langue des pays africains ou autres. Agir ensemble Le Clac est une illustration parfaite de la préoccupation culturelle de l’Agence : «À la demande d’une municipalité, un Clac est inauguré», poursuit Roger Dehaybe. «Rien n’est jamais imposé, ce qui serait en effet une aberration. Ce centre fait office de bibliothèque (environ 2 000 ouvrages), mais aussi et surtout de lieu de rencontre : c’est pour cela que la plupart des centres sont ouverts dans les milieux ruraux. Ceux-ci sont désertés à cause de l’exode vers la ville et la communication entre ceux qui sont restés est rompue. Le Clac leur donne une occasion de se retrouver». De se retrouver, mais surtout d’agir ensemble. Roger Dehaybe donne l’exemple d’un Clac d’Afrique qui a donné la possibilité au village où il était installé de lutter efficacement contre une invasion endémique de déchets urbains ; d’un autre, toujours sur le même continent, qui est parvenu, avec ses propres moyens, à maîtriser la présence gênante de rats ou encore de celui dont les jeunes ont lancé une campagne efficace contre la poliomyélite. Belles réussites «Un des beaux exemples de la réussite de la politique de coopération de l’Agence, ce sont les radios locales», renchérit l’administrateur général. «Elles sont fondées avec notre soutien puis entièrement prises en charge par les gens de la communauté. Elles émettent à 90 % dans la langue parlée et sont en contact direct avec la vie quotidienne du village : annonce de décès, aide aux malades, conseils, etc. La formule est efficace et il existe à ce jour 50 radios de ce genre». «De la culture vers le développement» : c’est l’étendard, discret mais prégnant, de l’Agence francophone. «La francophonie, ce n’est rien d’autre que l’utilisation d’une langue pour le développement», affirme Roger Dehaybe. L’inauguration, samedi dernier, des Clac de Bint Jbeil, Hasbaya, Jbaa, Barja, Jab Jenine, Mansoura, Bednayel, Bickfaya, Kfarzebian, Amioun, Halba, Kobeyat, Haret Hreik et Sin el-Fil continue l’expérience sur un sol francophone, avec cependant trois nouveautés : «Pour la première fois, nous inaugurons un Clac dans un milieu urbain comme Beyrouth, précise l’administrateur général. Ensuite, nous avons tenu à ce que la moitié du fonds de la bibliothèque soit en arabe. Enfin, les 14 centres seront mis en réseau pour un meilleur suivi de leur actualité». L’Agence intergouvernementale de la francophonie, dans son travail depuis 31 ans sur «la coopération Nord-Sud d’un point de vue culturel», est une authentique réussite, ce qui permet à Roger Dehaybe de conclure sur une note enthousiaste : «Notre action est certainement un modèle pour les politiques de coopération».
Malgré l’ajournement du Sommet, l’Organisation internationale de la francophonie continue de poursuivre son programme au Liban. En effet, après des manifestations comme «Ciné Caravane» en juillet dernier ou comme le colloque des libraires francophones il y a quelques semaines, c’était au tour de l’inauguration, samedi 20 octobre, de 14 Clac (Centres de lecture et...