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Actualités - REPORTAGES

Problème aigü à l’Hôtel-Dieu de France - 40 départs pour un personnel - infirmier de 300…

Depuis l’été dernier, les départs en masse des infirmières libanaises se suivent, tous les mois, et commencent à se répercuter négativement sur le bon fonctionnement des services, en milieu hospitalier. À l’Hôtel-Dieu de France, qui employait initialement 300 infirmières, majoritairement diplômées de l’USJ, 40 blouses blanches ont pris le large et choisi de s’expatrier en France, à la recherche de conditions de travail meilleures. La directrice des soins infirmiers de cet hôpital, sœur Françoise Bakhache, dénonce le malaise qui règne au sein de la profession, malgré les efforts entrepris par la direction pour améliorer les conditions de travail de ses infirmières. «40 départs sur un personnel infirmier de 300 personnes, c’est trop lourd, affirme la directrice, d’autant plus que nous inaugurons quatre nouveaux services, dans le cadre de la politique d’expansion de l’hôpital». Des services pour lesquels l’hôpital a recruté 67 blouses blanches, pour tenter de combler le vide provoqué par les départs, nombre largement insuffisant, selon les dires de sœur Françoise. En effet et depuis la pénurie, l’hôpital tente de recruter un nombre plus important d’infirmières, principalement diplômées de l’USJ, mais cette université est dans l’incapacité de répondre, à elle seule, aux importants besoins de l’Hôtel-Dieu, car les candidates se font rares, vu le manque de valorisation de la profession. «Comme nous l’avons fait lors des 120 départs en masse de nos infirmières entre 1986 et 1990, durant la guerre, nous tentons de combler les manques en embauchant des blouses blanches de l’Université libanaise»., reprend la directrice. «Malheureusement, regrette-t-elle, nous avons dû nous résoudre à fermer six lits dans les services de réanimation et de réanimation cardiaque, ainsi qu’en unité de soins intensifs». Une qualité de soins excellente Car les blouses blanches qui s’expatrient ont, en moyenne, près de cinq années d’expérience et sont capables d’assumer des responsabilités et d’encadrer les nouvelles recrues, remarque la directrice. «Elles excellent dans leur métier, ajoute-t-elle, notamment dans la prise en charge du malade et l’exécution d’actes de soins, de traitements et de surveillance, ainsi que dans l’éducation du patient et la prévention des maladies. Elles sont chargées, de plus, de réaliser les indispensables investigations relatives à chaque cas». C’est la raison pour laquelle les offres d’emploi continuent d’affluer de toutes les régions de France entraînant les départs précipités de nos infirmières. «Départs qu’il est difficile de prévoir et de contrôler, reprend la directrice. Et pourtant, dit-elle, les conditions de travail des infirmières de l’Hôtel-Dieu sont bonnes». Pour 40 heures de travail par semaine, une débutante reçoit un salaire mensuel de 860 000 LL ainsi que 100 000 LL de déplacements. Quatorze mois de salaire sont payés alors que les congés annuels varient entre 18 jours et un mois, selon l’ancienneté. Et d’ajouter que les infirmières sont totalement couvertes par l’assurance. Par ailleurs, reprend sœur Françoise, nos infirmières ont la possibilité de faire carrière. D’abord soignantes, elles peuvent prétendre à devenir responsables, infirmières chef, surveillantes générales ou expertes dans des domaines de soins spécialisés, après avoir suivi des sessions de formation universitaire continue payées par l’hôpital. Et d’ajouter que l’hôpital donne de nombreuses responsabilités à son personnel infirmier qui organise lui-même son propre travail, de manière autonome, en interdépendance avec les autres professions médicales. Certes, explique la directrice, les offres de travail que reçoivent nos infirmières sont alléchantes, et les salaires ne sont pas comparables à ceux qu’elles touchent ici. Mais l’hôpital n’est pas en mesure de réagir à ce problème en haussant les salaires. Pour l’instant, la direction envisage de créer une garderie à l’intention des enfants du personnel de l’hôpital, et d’aménager un foyer destiné à accueillir les infirmières qui vivent dans les régions trop éloignées de l’hôpital. Quant à la valorisation de la profession, elle doit venir des instances officielles, selon sœur Françoise. «Nous réclamons un Ordre des infirmières depuis 1965. Car nous tenons à ce que la profession soit exercée dans toutes les régions du pays avec compétence, et que cette compétence soit maintenue».
Depuis l’été dernier, les départs en masse des infirmières libanaises se suivent, tous les mois, et commencent à se répercuter négativement sur le bon fonctionnement des services, en milieu hospitalier. À l’Hôtel-Dieu de France, qui employait initialement 300 infirmières, majoritairement diplômées de l’USJ, 40 blouses blanches ont pris le large et choisi de...