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Actualités - REPORTAGES

AVENTURE - À bord de vélos tout-terrain, ils traversent trois continents - De Londres au Cap, en passant par Beyrouth, - pour lutter contre le cancer

Ils sont quatre. Quatre randonneurs qui ont relevé le défi fou de traverser plus de 14 000 kilomètres à bord de leurs vélos tout-terrain. Soit trois continents. De Trafalgar Square, en plein cœur de Londres, jusqu’au Cap, en Afrique du Sud. Ils sont de passage au Liban et se retrouveront à Damas dès dimanche. Tout cela pour la bonne cause : lutter contre le cancer. Rencontre avec ces courageux voyageurs qui logent tantôt à la belle étoile, tantôt dans de modestes auberges. Un beau jour, quatre amis – Philip, Laurence, Rebecca et Richard – décident de traverser plus de 14 000 kilomètres à bord de simples vélos tout-terrain. Tous les fonds récoltés pendant le voyage vont dans les caisses de l’association Mc Millan, qui lutte contre le cancer. Il faut dire que Philip l’Australien, le grand initiateur de ce voyage, qui travaille pour le compte de cette association, a un passé à rendre jaloux Richard Virenque : il a déjà à son palmarès la traversée de l’Amérique du Sud à bord de son VTT, passant par l’Argentine, la Bolivie et le Brésil. En outre, il a effectué le long voyage Londres – Sydney en pédalant. «C’est beaucoup plus agréable comme ça ; on apprécie plus le paysage», dit-il. Philip et Rebecca sont copains dans la vie, ils ont rencontré Richard en Malaisie. Évidemment, ce dernier faisait lui aussi le tour de Kuala Lumpur sur sa bicyclette. Laurence, elle, a été repêchée en Australie, chez Philip donc, mais elle n’était pas adepte du vélo. Pourtant, elle a accepté de relever ce défi et s’éclate en nous racontant ses aventures : «Pour l’instant, c’est génial. Un peu fatiguée quand même, mais il reste encore 7 000 kilomètres jusqu’au Cap. On pédale 100 kilomètres par jour, on gère la fatigue et on apprécie les beaux paysages. À vélo, vous avez vraiment 6 000 kilomètres dans la tête», assure-t-elle. Une année de préparation Il a fallu une année pour préparer ce voyage. «J’ai passé des centaines de coups de téléphone», raconte Philip. Trois cent soixante-cinq jours pour préparer le parcours, étudier la carte, assurer les sponsors, les assurances… Originalité de cette traversée : vous pouvez suivre les aventures des quatre amis au fur et à mesure sur leur site Web www.cyquest.org.uk «Lorsqu’on parle de fonds récoltés, c’est justement à travers ce site que nous invitons les gens à prendre connaissance avec cette association. Et s’ils le désirent, ils peuvent contribuer à la lutte contre le cancer», explique Laurence. Retour sur le voyage. Les filles portent 20 à 25 kilos de matériels sur le dos. Les mecs, eux, peuvent transporter jusqu’à 30 à 35 kilos. Un peu lourd non ? «Ouais, c’est un peu le désavantage de ce voyage, mais on fait avec et on s’habitue«, dit Philip. Sur leurs vélos, on trouve de tout. Un véritable magasin ambulant ! Dentifrice, brosse à dents, casseroles, cuillères, fourchettes, cutters, tentes, radio, sacs à dos, habits, bouteilles d’eau, des fiches de l’alphabet arabe et… des panneaux solaires. Si, si. Des panneaux solaires de la taille d’une mallette et qu’on branche directement sur une petite batterie fixée à la place de la bouteille d’eau sur le vélo, c’est-à-dire sur l’axe central, entre les deux roues. Nos amis ont ainsi l’électricité pour alimenter leur cellulaire et leur ordinateur portable. Et qui vous sponsorise ? «Les vélos ont été offerts par la compagnie “Daws” ainsi que le matériel. “Terra Nova” nous a offert d’excellentes tentes et une compagnie multimédia “Net Roemer” nous permet d’accéder gratuitement sur le Web. Richard, lui, est sponsorisé au kilomètre. Un centime le kilomètre à peu près». Ah d’accord. Et pour les pièces de rechanges, pneus, chambre à air, guidon… ? «On a un accord avec DHL, qui nous livre immédiatement les pièces dont on a besoin». Et la nourriture ? «On assure tout ce qui est bouffe. On cuisine nous-mêmes et quelquefois on achète des sandwiches. C’est la débrouille quoi… Chacun en fait a mis de côté son argent de poche pendant un an». Leur plus beau souvenir ? (sans hésiter) «C’est pas pour dire, mais franchement, votre vallée de la Kadisha, elle est très belle. Sérieux . C’est, je pense, un de nos plus beaux souvenirs. Cette montée longue de 22 kilomètres… c’était magnifique». Sinon ? «On a beaucoup aimé l’Autriche et sa fameuse route infinie Grossglockner», affirme Laurence. Ce n’était pas trop risqué de s’aventurer comme ça par les temps actuels ? «On suit régulièrement les infos sur chaque pays traversé ; on est vigilant». Comment vous ont accueilli les habitants ? «Ça, c’était génial. On a été vraiment marqué par l’accueil très sympathique des habitants de tous les pays. On nous avait dit qu’en Albanie, il y avait beaucoup de vols… mais en réalité, on a découvert là-bas un pays très pauvre, en ruines. Les gens étaient très sympas. Ils nous ont hébergés et tout…». Le voyage a été tranquille donc ? «Oui, à part en Turquie, où on a vraiment senti la fatigue. Il n’y avait que des collines». Et au Liban ? «C’est un très beau pays. Les gens à la montagne nous interpellent pour nous offrir le café, des pommes et des grappes de raisins, ils sont très chaleureux ici. Cela nous touche beaucoup». Et vous avez le temps de visiter un peu ? «Oui, on est un peu touristes aussi. On part demain voir la grotte de Jeïta, il paraît qu’elle est magnifique». Vous pensez arriver quand à destination ? «On pense arriver en mai au Cap». Un voyage d’un an quoi ? «Oui, une année». Et à Noël, vous serez où ? «On sera à Nairobi, au Kenya, pour les fêtes de fin d’année». Et le retour, par le même chemin bien-sûr ? «(Grande respiration inquiète) Non, non, mon Dieu, on rentre en avion».
Ils sont quatre. Quatre randonneurs qui ont relevé le défi fou de traverser plus de 14 000 kilomètres à bord de leurs vélos tout-terrain. Soit trois continents. De Trafalgar Square, en plein cœur de Londres, jusqu’au Cap, en Afrique du Sud. Ils sont de passage au Liban et se retrouveront à Damas dès dimanche. Tout cela pour la bonne cause : lutter contre le cancer. Rencontre avec ces...