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Actualités - CHRONOLOGIES

L’Iran redoute un afflux massif de réfugiés sur son sol

L’Iran, qui accueille déjà quelque deux millions de réfugiés afghans, redoute un nouvel afflux massif après le début des frappes américaines sur l’Afghanistan, mais a déjà averti qu’il comptait les accueillir dans des camps construits à la frontière sur le sol afghan. L’évolution militaire et une éventuelle déroute des taliban, qui deviendraient incapables de contrôler les frontières, changeraient complètement les conditions des secours aux Afghans et devraient les faciliter, soulignent des sources humanitaires à Téhéran. La situation est jusqu’à présent calme aux frontières, ont constaté les rares journalistes et membres d’organisations humanitaires qui s’y sont rendus lundi. Toutefois, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a reçu des «rapports informels» provenant de l’intérieur de l’Afghanistan signalant des mouvements de population vers les frontières iraniennes plus importants que les jours précédents. «Les sans-abri, qui ont perdu leurs maisons, les souffrances du peuple afghan qui va augmenter : nul ne sait ce qu’il advient d’eux. Quel musulman peut ne pas avoir à cœur l’image de ces femmes, enfants et hommes afghans innocents ?», a déclaré le guide de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei. Le ministre des Affaires étrangères Kamal Kharazi a néanmoins réitéré hier la décision iranienne de maintenir ses frontières fermées et de secourir les Afghans à la frontière mais sur le sol afghan. Il a précisé que le refus d’accorder l’utilisation de l’espace aérien iranien aux Américains s’appliquait aux vols «humanitaires». Le Croissant-Rouge iranien, maître d’œuvre des opérations de secours, continue ses négociations, tant avec le ministère de l’Intérieur qu’avec le HCR, pour examiner les moyens les plus appropriés d’assurer l’aide. Le HCR maintient sa position que les frontières iraniennes devraient être ouvertes en cas «d’afflux massif». Les sept camps, que l’Iran a affirmé construire du côté afghan de la frontière et qui pourraient accueillir quelque 200 000 réfugiés, ne sont pas encore aménagés. L’Unicef prépare pour mardi un convoi vers la ville afghane de Herat, avec quelque 3 000 couvertures et 250 «kits de santé» pour subvenir aux besoins de plus de deux millions de personnes pendant quatre mois, ainsi que 2 000 paquets de tablettes de purification d’eau. 100 tonnes de blé provenant du Pam (Programme alimentaire mondial) seront également acheminées à Herat, où la situation sanitaire se détériore. Principale organisation non gouvernementale présente, Médecins sans frontières a renforcé son équipe. «Nous avons stocké à Machhad (nord-est de l’Iran) de quoi monter un grand dispensaire de campagne pour 30 000 personnes et distribuer de l’eau. D’autres matériels sont attendus à Zahedan (sud-est de l’Iran), plus importants encore», explique son responsable pour l’Iran, Bruno Jochum. «Notre action dépend des évolutions, combats et retournements de situation. Si Herat change de camp et tombe aux mains de (l’opposition afghane de) l’Alliance du nord, le problème d’aider à la frontière ou non ne se posera plus, car on pourra y aller», ajoute-t-il. «Pour travailler de l’autre côté de la frontière, il faut l’autorisation des taliban. Mais on peut exprimer des doutes sur les capacités des taliban à contrôler les frontières. Selon des rumeurs, ils sont en train d’en quitter certaines», a ajouté M. Jochum.
L’Iran, qui accueille déjà quelque deux millions de réfugiés afghans, redoute un nouvel afflux massif après le début des frappes américaines sur l’Afghanistan, mais a déjà averti qu’il comptait les accueillir dans des camps construits à la frontière sur le sol afghan. L’évolution militaire et une éventuelle déroute des taliban, qui deviendraient incapables de...