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Actualités - ANALYSES

La conférence de Doha devrait aboutir à des résolutions concrètes

Un ancien ambassadeur libanais affirme que le Liban et les pays arabes ne peuvent se contenter de réclamer sans cesse un distinguo entre terrorisme et résistance. Une prise de position commune et concrète est en effet indispensable au niveau de la Ligue arabe et de l’Organisation de la conférence islamique. Il incombe ainsi à la conférence, qui réunira les deux instances à Doha, mercredi, d’adopter une attitude commune à cet égard, car la résolution prise par le Conseil de sécurité des Nations unies et relative à la lutte antiterroriste n’a proposé aucune définition de ce concept afin de faciliter la mise sur pied d’une véritable coalition contre le terrorisme. De même source, on exprime la crainte qu’en l’absence d’une définition précise dans le cas du terrorisme, le Liban ne soit obligé d’appliquer la résolution onusienne dans le cas du Hezbollah. Ce que les Libanais refusent, du moment qu’ils considèrent le parti islamiste comme un mouvement de résistance contre l’occupation israélienne. Une fois la libération du pays achevée, la lutte n’aurait évidemment plus sa raison d’être. Face au combat contre le terrorisme exigé par les Nations unies, les autorités à Beyrouth seront de toute évidence embarrassées à double titre : – Elles seraient d’abord contraintes de geler les avoirs de groupes ou de partis susceptibles d’être qualifiés de terroristes, comme par exemple le Hezbollah, ce que le Liban n’est pas disposé à accepter. – D’autre part, Beyrouth serait dans l’obligation de porter atteinte au secret bancaire dès lors que certains dépôts seraient jugés «suspects». Conformément à la résolution internationale susmentionnée, ce qui est requis du Liban l’est aussi évidemment des autres pays arabes, notamment des autorités palestiniennes dans la mesure où des mouvements comme le Hamas ou le Jihad islamique pourraient être qualifiés de terroristes faute d’une définition claire de ce terme. Selon l’ancien ambassadeur, la conférence de Doha pourra notamment réclamer un gel de l’application de la résolution des Nations unies en attendant un consensus sur le sens à donner au vocable de terrorisme. Une telle mesure est d’autant plus urgente que tout État refusant d’appliquer cette résolution est passible de sanctions de la part de la communauté internationale. D’où la nécessité d’accorder l’importance qui convient à la décision du Conseil de sécurité. Il incombe au Liban de s’entendre avec les autres pays qui ont émis des réserves à ce sujet pour exiger que l’on distingue les organisations proprement terroristes de celles qui agissent en vertu du droit légitime à la résistance. Du reste, le distinguo à opérer entre les deux concepts ne concerne pas seulement les pays arabes et musulmans, mais des organisations qui existent aussi en Occident. En résumé, il convient donc, selon la même source diplomatique, d’intensifier les contacts avec les membres du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’Onu sur base des résolutions ou des recommandations qui seront prises à la conférence de Doha. On peut envisager ainsi la tenue d’une conférence internationale sur le terrorisme. Il y a déjà quelques années, les États arabes étaient parvenus à un accord sur la lutte contre le terrorisme. Cet accord pourrait fort bien inspirer les participants à la réunion de Doha. Il avait été signé au Caire le 22 mars 1998 par les ministres arabes de l’Intérieur et de la Justice. Nombre de personnalités juridiques estiment que le texte de l’accord se caractérise notamment par une formulation nette et précise des critères du terrorisme, en l’occurrence : est considéré terroriste tout acte de violence ou toute menace de violence à des fins criminelles, à titre individuel ou collectif, visant à semer la terreur. L’ancien ambassadeur propose enfin que cet accord soit débattu à la conférence des ministres des Affaires étrangères pour aboutir à l’élaboration et l’approbation d’un nouveau texte qui serait soumis à tous les pays membres des Nations unies. Sans doute parviendra-t-on alors à une définition claire du terrorisme.
Un ancien ambassadeur libanais affirme que le Liban et les pays arabes ne peuvent se contenter de réclamer sans cesse un distinguo entre terrorisme et résistance. Une prise de position commune et concrète est en effet indispensable au niveau de la Ligue arabe et de l’Organisation de la conférence islamique. Il incombe ainsi à la conférence, qui réunira les deux instances à Doha,...