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Actualités - CHRONOLOGIES

La mondialisation américaine en marche, la francophonie en danger

Les trente dernières années ont témoigné de l’influence du modèle américain sur les autres cultures désormais considérées comme secondaires. Les États-Unis «superpuissance» propagent leurs valeurs dans les esprits de toutes les nations, petites et grandes. La France et les autres puissances européennes sont touchées par le phénomène. La francophonie est en danger face à l’hégémonie américaine qui se caractérise par la propagation de «l’anglo-américain» et d’une culture créée pour être vendue. Face au rouleau compresseur de la «mercantilisation» de la culture, dont les grands groupes américains sont les principaux bénéficiaires, la francophonie et ses supporters risquent de se retrouver dans l’impasse, dans un système où il n’est permis de jurer qu’en américain. Par exemple, la domination de l’anglo-américain donne à Hollywood le pouvoir total sur le marché mondial. Les USA achètent 1 % des films à l’étranger et inondent le reste de la planète de productions cinématographiques, téléfilms, vidéo-clips qui sont retransmis sur les dizaines de chaînes câblées. La technologie des effets spéciaux et de l’écran géant hollywoodien écrase le cinéma européen, et le cinéma français semble monologuer dans un espace restreint, voire élitiste. D’un autre côté, les modèles vestimentaires, urbanistiques et culinaires américains profitent d’une grande partie du marché mondial. Sur le terrain français, les nombreux Magic Burger, France Quick et autres fast-foods parisiens qui ont délaissé la baguette pour proposer des hamburgers et autres denrées associées aux USA sont loin de rivaliser avec le mythique MacDonald’s. Ce dernier géant qui est l’incarnation du style néo-libéral américain n’est pas touché par ses concurrents. La langue dollar Certains reprochent aux langues européennes de s’affaiblir volontairement face à la langue anglaise. En effet, il est plus simple de nos jours de dialoguer en anglais : des mots techniques comme «currency board» ou «corporate governance», qui n’ont pas de traduction latérale en français, sont utilisés comme tels dans les milieux économiques. Le système américain impose dans tous les domaines une manière de voir et d’aborder les problèmes «the american way». On se contente donc de l’anglais, symbole d’une superpuissance qui s’appuie sur un dollar incontesté, une maturité dans la technologie, une force de frappe militaire et culturelle imbattable, et on va jusqu’à oublier Londres et Shakespeare. La langue qui était moyen de communication est devenue outil pour plaire et convaincre le négociateur ou l’acheteur. Comme Bernard Kouchner, ancien représentant du secrétaire général de l’Onu au Kosovo, qui s’est obstiné à pratiquer l’anglais publiquement même avec ses interlocuteurs francophones, alors que le français est une des langues officielles de l’organisation. Quant à Louis Schweitzer, PDG de Renault, il a imposé l’usage de l’anglais dans les comptes rendus des comités de direction de cette entreprise qui a longtemps représenté la fierté sociale de la France. Ce dernier s’est vu attribuer le prix 1999 de la «Carpette Anglaise» qui distingue annuellement un membre des élites françaises pour son acharnement à promouvoir la domination «anglo-américaine». La mondialisation américaine est déjà en marche et l’on est témoin du déclin des autres cultures. Ce qui exige de supprimer des langues pour l’adoption d’une langue universelle qui assurera la communication planétaire. Les Français, eux, ont adopté un plan de redressement de la langue de Voltaire pour éviter l’usage de mots comme «week-end», qui serait remplacé par «fin de semaine». L’échec de telles mesures n’a fait qu’encourager le viol du champ voltairien. Il faudrait apparemment plus pour détrôner les géants mondiaux.
Les trente dernières années ont témoigné de l’influence du modèle américain sur les autres cultures désormais considérées comme secondaires. Les États-Unis «superpuissance» propagent leurs valeurs dans les esprits de toutes les nations, petites et grandes. La France et les autres puissances européennes sont touchées par le phénomène. La francophonie est en danger face...