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Actualités - REPORTAGES

Pourquoi l’enseignement technique ?

Au prestige d’être affilié à une université, les instituts et établissements d’enseignement technique opposent le savoir-faire opérationnel. Ils rétorquent que la théorie enseignée par les universités ne convient guère au marché du travail. Pour Roy Aoun, directeur du CEC/ ISEC, «l’enseignement technique et professionnel en soi possède une particularité, celle de privilégier les méthodes pratiques dans l’enseignement. De plus, le CEC/ISEC a équipé ses salles en technologie de pointe (ordinateurs, Internet, écrans…) afin de créer une ambiance plus animée avec des cours proactifs, des travaux de groupe, des échanges d’idées, etc. Et avec l’université du Québec à Chicoutini, l’institut travaille sur la recherche et l’analyse des informations. Ainsi, la formation des étudiants s’enrichit doublement dans ses deux aspects technique et universitaire. En plus des travaux pratiques, des stages en entreprise sont souvent organisés afin de compléter l’aspect pratique de la formation. CEC/ISEC veille à ce que ses étudiants travaillent tout en poursuivant leurs études. Ainsi, à la fin du cycle de trois ans d’études, cette alternance travail/ études leur donne un avantage face au marché de l’emploi qui recherche un savoir-faire opérationnel». C’est la recherche de ce savoir-faire pratique et opérationnel qui fait la force de l’enseignement technique. Toufic Tasso, directeur de Pigier-Liban, explique pourquoi le besoin qui a été derrière la fondation de Pigier il y a 81 ans au Liban est toujours aussi pressant. «Les diplômés reçoivent en général une formation théorique, assez générale. Dans la majorité des cas, elle n’est pas opérationnelle. La logique de Pigier consiste à former pour les entreprises, en voyant de près les besoins du marché du travail ». Ce besoin du marché se ressent à deux niveaux. « Il ne s’agit pas seulement de former les jeunes, mais aussi les adultes et les entreprises afin de les adapter aux nouveaux développements et aux technologies sans cesse évolutives», précise Toufic Tasso. Quant à la différence entre un TS, un BA et une licence universitaire, Roy Aoun assure que la valeur est la même. «Ces diplômes sont tous équivalents à un bac+3, mais la méthodologie de l’enseignement et le genre de formation diffèrent. Toutefois, dans les domaines de la gestion et de l’informatique, ces différences demeurent minimes. L’enseignement technique se base surtout sur l’aspect pratique. Quant à l’enseignement universitaire, il se base surtout sur la culture et la recherche. Encore une fois, cette différence se ressent beaucoup moins dans la gestion et l’informatique. Il faut aussi souligner que le TS est un diplôme d’État libanais alors que le BA ou la licence est un diplôme privé de l’université». Si les partisans de l’enseignement technique et professionnel ne trouvent pas de différence entre un TS et une licence, il n’en demeure pas moins vrai qu’ils recherchent quand même avant tout des partenariats ou des conventions avec les universités, surtout étrangères. Au Liban, les partenariats avec les universités étrangères sont garants de la qualité de l’enseignement technique et professionnel offerte par les écoles et les établissements d’enseignement technique supérieur. Ainsi, le CEC/ISEC a conclu des partenariats avec des universités canadiennes pour élargir les horizons de ses étudiants. «Grâce à de tels partenariats, les étudiants ont un enseignement ouvert au monde pratique grâce au TS libanais, et riche en informations et en recherches grâce au BA canadien. Cette diversification rend les étudiants de l’institut capables de fonctionner dans différents milieux commerciaux et culturels», explique Roy Aoun. De son côté, Pigier offre à ses étudiants diplômés en gestion la possibilité de poursuivre des études de spécialisation au Liban (dans le cadre de Pigier/Supec) ou en France à l’Université de Lyon, à l’Université catholique ou dans l’une des Écoles supérieures de management du groupe Pigier. Concurrence constructive La concurrence des nouvelles universités et des autres instituts techniques au Liban n’inquiète nullement Roy Aoun. Pour lui, cette concurrence est enrichissante. Confiant, il précise : «CEC/ ISEC entame sa 44e année d’existence, ce qui prouve sa crédibilité. Ayant survécu à toutes les difficultés, notre institution est plus tenace, grâce à une expérience très riche et très variée. Cette expérience n’a jamais été uniquement locale ou technique, ce qui lui vaut sa particularité. C’est une institution technico-universitaire, spécialisée dans la gestion et l’informatique, et bénéficiant de la grande expertise canadienne. Ainsi, la présence de nouveaux compétiteurs est inévitable à l’ère d’une grande évolution éducative dans le mode entier. Cela ne peut que valoriser encore plus notre approche», conclut-il. C’est cette même concurrence potentielle qui a poussé Pigier à élaborer de nouveaux moyens et à s’adapter à la réalité du marché pour rester dans une position de force malgré le foisonnement de l’offre. Ainsi, en réponse aux besoins croissants de l’industrie hôtelière et touristique au Liban, Pigier a adopté le programme d’Esitel (groupe Pigier - France). Tout en mettant l’accent sur la gestion des hôtels et restaurants, ce programme vise l’ensemble des compétences requises d’un gestionnaire. Former les jeunes à la vie active Pionnier dans la formation des jeunes et des adultes, Pigier est depuis 1850 à l’écoute des besoins des entreprises. Pour cela, il propose un large éventail de programmes de formation. Des séminaires et stages sont offerts aux professionnels à la recherche de compétences nouvelles et aux entreprises soucieuses de gains réels de productivité. Les formations sont conduites soit dans les centres Pigier, soit dans les entreprises. Pour Toufic Tasso, «la formation professionnelle se doit d’être utile. Elle doit donner les compétences recherchées par les entreprises. Pour atteindre cet objectif, Pigier a recours à des professionnels de haut niveau pour enseigner des méthodes actives et participatives, et des programmes axés sur la pratique professionnelle. En aidant ses étudiants à trouver des emplois durant leurs études, Pigier leur assure une formation plus professionnelle (tout en leur facilitant le financement des études)». De plus, des programmes de spécialisation offrent aux professionnels en exercice et aux diplômés en gestion la possibilité de se spécialiser dans les domaines de l’audit, de la finance, du marketing et du management. En puisant dans sa longue expérience de la formation, Pigier est rapidement devenu un partenaire recherché dans la gestion des ressources humaines. Créé à l’origine pour aider dans le placement des étudiants des écoles Pigier, le Service de recrutement a été développé en 1995 en un Cabinet professionnel de recrutement et de placement. Les services proposés recouvrent : la définition de postes, la recherche et la sélection de candidats, l’évaluation de candidats, les plans de rémunération et de motivation, la politique et les plans de formation, l’audit des ressources humaines, le conseil en organisation. «L’idée est de voir ce que les entreprises veulent, ce que le marché du travail exige et d’adapter les programmes en permanence», déclare Toufic Tasso. Dans la même optique, les anciens étudiants du CEC ayant bien percé sur le plan local ou international des affaires contribuent à assurer des bourses et des aides aux étudiants en difficulté. Les partenaires canadiens offrent aussi des bourses aux meilleurs candidats désirant aller au Québec poursuivre leurs études de 2e cycle en maîtrise. De plus, vu la situation économique actuelle du pays, l’institut facilite les paiements dans le règlement des scolarités. Tout semble aller pour le mieux. D’ailleurs, Roy Aoun est optimiste. À son avis, «le système d’enseignement au Liban se libéralise de la plupart des contraintes du passé grâce à un ministre de l’Éducation ouvert et pragmatique, toujours à l’écoute, dirigeant lui-même des réunions de réflexions afin d’aboutir aux décisions les plus plausibles et les plus favorable à la jeunesse estudiantine libanaise, tout en se conformant aux normes internationales».
Au prestige d’être affilié à une université, les instituts et établissements d’enseignement technique opposent le savoir-faire opérationnel. Ils rétorquent que la théorie enseignée par les universités ne convient guère au marché du travail. Pour Roy Aoun, directeur du CEC/ ISEC, «l’enseignement technique et professionnel en soi possède une particularité, celle de...