Territoires autonomes - Trois morts en Cisjordanie et 80 blessés - Première réunion sécuritaire sur fond de violences

Une première réunion sécuritaire a eu lieu hier entre Israéliens et Palestiniens au surlendemain de la rencontre entre le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et le ministre des Affaires étrangères israélien Shimon Peres, alors que sur le terrain, trois Palestiniens ont été tués en Cisjordanie et 80 autres blessés. La haute commission de sécurité israélo-palestinienne, dont la création a été annoncée mercredi, s’est réunie à Tel-Aviv en présence d’un représentant américain, et a pris des mesures «destinées à rétablir la confiance», a indiqué le ministère israélien de la Défense. La réunion avait pour but de commencer à traduire sur le terrain l’accord conclu par MM. Arafat et Peres pour consolider le fragile cessez-le-feu proclamé le 18 septembre par les deux parties. Les mesures arrêtées comprennent notamment la réouverture dès dimanche du poste frontière de Rafah, à la frontière israélo-égyptienne, et un allègement du blocus des territoires occupés destiné à faciliter la circulation entre les grandes villes palestiniennes. Mais cette dernière mesure, selon un communiqué du ministère, est conditionnée par le «calme prévalant dans chaque secteur». De leur côté, «les Palestiniens ont promis de faire un effort particulier pour faire cesser les tirs dans le secteur de Rafah, ainsi que les tirs de mortiers», selon ce communiqué. Les deux parties sont également convenues qu’une réunion sécuritaire au niveau des commandants sur le terrain se tiendrait dimanche et qu’une nouvelle réunion de la haute commission de sécurité se tiendrait prochainement. «La partie israélienne a transmis une demande sans équivoque pour qu’elle empêche les attaques et fasse arrêter (les Palestiniens) impliqués dans des opérations terroristes», affirme le communiqué. Les Palestiniens, qui avaient rejeté d’avance cette dernière demande, n’ont pas fait de commentaire à l’issue de la réunion. Sur le terrain, de violents heurts ont fait trois morts et près de 80 blessés palestiniens hier lors du premier anniversaire de l’intifada. Dans le même temps, le mouvement du président Yasser Arafat, le Fateh, a affirmé sa détermination à poursuivre le soulèvement palestinien en dépit des pressions des États-Unis. Trois Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens dans le sud de la Cisjordanie. Mohamed Youssef Abou Zoueid, 10 ans, a été tué à l’est de Hébron, Imam Mohammed Rached al-Charif, 26 ans, dans le centre de Hébron, et Mahmoud Sokkar, 18 ans, à al-Khader, près de Bethléem. Par ailleurs, Mohsen Arar, 17 ans, grièvement blessé par balles la semaine dernière à Ramallah (Cisjordanie), est décédé des suites de ses blessures. Ces quatre nouveaux décès portent à 831 le nombre de victimes depuis le début de l’intifada, dont 639 Palestiniens et 169 Israéliens. Par ailleurs, une vive tension a régné sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, partie arabe de la Ville sainte conquise et annexée en 1967 par Israël, où la visite d’Ariel Sharon, alors chef de l’opposition de droite, exactement un an plus tôt, avait servi de catalyse au soulèvement palestinien. D’importantes forces de police avaient été déployées aux abords de l’esplanade, dont l’accès n’avait été autorisé qu’aux résidents de Jérusalem-Est âgés de plus de 40 ans. En dépit de ces mesures, quelque dix mille fidèles ont participé à la prière hebdomadaire avant de se disperser dans le calme. De son côté, le Fateh, dans une déclaration reproduite par le Centre de Jérusalem pour les médias et la communication (JMCC), organisme palestinien indépendant basé à Jérusalem-Est, a affirmé qu’il poursuivrait l’intifada, malgré la trêve et en dépit du contexte international né des attentats du 11 septembre aux États-Unis. «Les États-Unis essaient actuellement d’exploiter les événements qui se sont produits chez eux afin de détruire l’intifada au moyen de pressions sur l’Autorité palestinienne», a indiqué le texte.