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Actualités - OPINIONS

Une affaire de justice

L’Amérique frappée au cœur ? Vraiment ? Les deux tours du WTC et le Pentagone sont des symboles de la puissance financière et militaire des États-Unis. Elles ne sont pas son cœur. Le cœur, c’est le siège de l’esprit, celui de la raison profonde. L’Amérique n’a pas été touchée au cœur, non, car ce cœur est inaccessible aux moyens utilisés. Au Pentagone ou à New York, c’est la matière qui a été touchée, pas l’esprit, malgré les pertes en vies humaines. «Erreur sur la menace» titrait mercredi dernier un article de Daniel Vernet paru dans Le Monde. C’est l’une des clés de la situation. Alors même que George Bush s’employait à doter son pays d’un bouclier antimissile, c’est d’hommes prêts à faire le sacrifice de leur vie que la menace est venue et s’est concrétisée. Le bouclier anti-hommes, c’est autrement plus difficile à déployer. Et ce bouclier, justement, c’est le cœur, c’est l’esprit. Et la réponse du cœur, ce ne sera pas d’opposer la déraison à la déraison, mais d’entendre le message de cet acte fou, et de répondre au Mal par le Bien, à l’injustice par la justice. Y a-t-il pour les Américains quelque chose à comprendre de ce qui s’est passé ? Rejointe par la mort, et ça, les analystes l’ont bien et abondamment dit, l’Amérique doit admettre s’être trompée en croyant pouvoir se calfeutrer dans son isolement et assister de loin aux convulsions des peuples aux prises avec l’injustice, la violence. Le sens de la justice des États-Unis, le sens de la justice exigé des États-Unis, voilà ce qui les rattrape. On ne peut pas être la plus grande puissance du monde et regarder un peuple en décimer un autre sans réagir. On ne peut pas regarder des peuples se débattre contre leur extermination et décider que ce n’est pas votre affaire, et que vous n’avez pas à réagir. Ce serait immoral. C’est un refus d’assistance à peuple en danger. Et ça finit par vous mettre en danger. L’islam peut prendre les formes les plus rétrogrades qu’il veut, le problème, ce n’est pas l’islam. C’est l’injustice. C’est elle le grand ennemi des États-Unis. L’injustice faite à l’homme, l’indifférence à la souffrance des peuples. Voilà le cœur du problème, et voilà le cœur de cette grande nation que sont les États-Unis. La paix du monde, comme toute paix, repose sur la justice et c’est dans la réponse à cette exigence que les États-Unis puiseront la force non pas seulement militaire, mais la force intérieure de répondre dignement au coup qui vient de leur être porté. L’Amérique ne sera touchée au cœur que si elle perd ce sens de la justice qui fait la grandeur de toute nation. Et, indépendamment de l’attentat monstrueux qui vient de se produire, chaque fois qu’elle permettra, dans l’indifférence, que l’on porte atteinte à ce sens de la justice, chaque fois qu’elle acceptera sans réagir une discrimination mortelle contre le droit de quiconque, que ce soit un peuple en danger ou un enfant à naître, c’est au cœur qu’elle sera touchée.
L’Amérique frappée au cœur ? Vraiment ? Les deux tours du WTC et le Pentagone sont des symboles de la puissance financière et militaire des États-Unis. Elles ne sont pas son cœur. Le cœur, c’est le siège de l’esprit, celui de la raison profonde. L’Amérique n’a pas été touchée au cœur, non, car ce cœur est inaccessible aux moyens utilisés. Au Pentagone ou à New...