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Actualités - CHRONOLOGIES

DÉBAT - Session de formation du Pnud et des ONG arabes à Beyrouth - La société civile peut jouer un rôle de premier plan pour humaniser la mondialisation

Afin que les pays en développement, notamment les pays du Moyen-Orient, ne restent pas en marge de la mondialisation, le Pnud et le Réseau des organisations non gouvernementales arabes pour le développement ont organisé durant deux jours une session de formation à l’intention des représentants d’ONG de la région, à l’hôtel Commodore à Beyrouth. Plusieurs participants étrangers, spécialistes de la mondialisation, étaient présents à Beyrouth pour l’événement qui a rassemblé des représentants de la société civile venus de tout le monde arabe. Fondé en 1996, le Réseau des ONG arabes pour le développement regroupe 55 associations civiles originaires de 12 pays du Moyen-Orient. Il a pour but notamment de développer et d’encourager les liens entre les ONG arabes afin qu’elles coordonnent leur action et de contribuer à la formation des membres des associations civiles arabes dans divers secteurs. Le Réseau vise également à former un groupe de pression au sein de la société civile capable de promouvoir la démocratie, les droits de l’homme et le développement durable. Exposant le point de vue du Pnud en matière de mondialisation, M. Yves de San a souligné l’importance de parvenir à une mondialisation à visage humain. Ce sont les pays et les régions qui ont des institutions qui vivent le plus dans la pauvreté. Des réformes sont donc nécessaires. Cette tâche relève des gouvernements, du secteur privé et des associations civiles, qui devront pouvoir influencer le dialogue dans le cadre des accords de l’OMC. Depuis quelques années, le Pnud soutient les sociétés civiles qui ont un rôle primordial dans la promotion du développement. L’œuvre de l’organisme onusien avec les ONG se divise en trois parties et consiste notamment à soutenir le dialogue entre la société civile, le secteur privé et le gouvernement, assurer aux ONG des sessions de formation et encourager la société civile à prendre part aux projets mis en place par le Pnud. En marge de la session de formation tenue à Beyrouth, L’Orient-Le Jour a interviewé deux experts internationaux, M. Martin Khor du Third World Network (le Réseau du tiers-monde), et M. Roberto Bissio, coordinateur à l’Instituto del Tercer Mundo (Institut du tiers-monde). Tous deux luttent, à travers leurs ONG, pour parvenir à une mondialisation à visage humain. M. Khor souligne l’importance «du partenariat entre les médias, le secteur privé et les ONG afin de parvenir à une mondialisation équitable pour tous». Indiquant que «pour adhérer à l’OMC, il faudra signer plusieurs accords», il a noté que «les conventions les plus difficiles à négocier et qui pourront avoir des répercussions néfastes sur l’économie des pays en développement se rapportent, notamment, à la propriété intellectuelle (Trips) et à l’agriculture». Pour M. Khor, «les conditions actuelles de l’OMC sont très difficiles à remplir». «La lutte pour le changement est donc le seul choix qui se présente», indique-t-il. Et si le combat était perdu d’avance ? Pour M. Khor, cette éventualité ne se présente pas. Le travail des ONG en est témoin. «De plus, la société occidentale, surtout la jeunesse, est de plus en plus sensible à la situation du tiers-monde. Elle aussi est prête à lutter». Et d’ajouter : «Quand elles tiennent le sujet, quand elles connaissent les problèmes qui se posent, les ONG sont capables d’influencer les gouvernements qui négocient leur adhésion à l’OMC». M. Bissio mise sur le travail des ONG dans la lutte contre la mondialisation sauvage. Reconnaissant que «beaucoup de pays en développement ne sont pas à la hauteur de négocier», il indique que «dans les discussions, les pays occidentaux, notamment les États-Unis, ont des dizaines, voire des centaines de conseillers, qui travaillent sur le même dossier alors que les pays du tiers-monde chargent au maximum une dizaine de personnes pour négocier tous les accords de l’OMC». Parfois le cynisme va plus loin. «Dans le cas du Venezuela, ce sont les Américains qui ont formé les négociateurs de ce pays d’Amérique latine qui se plaignait de son manque de savoir-faire», note-t-il. Pour l’expert italien, «il n’est pas trop tard de changer la donne ou encore de renégocier des accords déjà signés». «Il est nécessaire également pour les pays lésés d’être plus vigilants dans l’avenir, en exigeant notamment la transparence au cours des négociations», ajoute-t-il. Mais pour M. Bissio, la prise de conscience de la société civile demeure primordiale pour faire pression et parvenir à des accords équitables.
Afin que les pays en développement, notamment les pays du Moyen-Orient, ne restent pas en marge de la mondialisation, le Pnud et le Réseau des organisations non gouvernementales arabes pour le développement ont organisé durant deux jours une session de formation à l’intention des représentants d’ONG de la région, à l’hôtel Commodore à Beyrouth. Plusieurs participants...