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Actualités - OPINIONS

La sécurité par les libertés plutôt que par la corde au cou -

Le président Bush veut « mener le monde à la victoire ». Oui, mais... On ne vainc pas le terrorisme. Sauf à détruire l’humanité. C’est en effet un gène héréditaire, une tare éternelle autant qu’universelle. Au même titre, bien évidemment, que le crime, la maladie. Et la douleur d’être. On ne vient pas à bout de ce cancer. On peut, au mieux, le prévenir. Par le renseignement, la traque, la délation et la trahison. Par la force armée de patience et de ruse, on parvient parfois à en démanteler des cellules malignes. Ce fut le cas pour l’OAS française, les Brigades rouges italiennes, la Fraction allemande Baader-Meinhoff, l’Armée rouge japonaise, le PPK kurde, les Loups gris turcs. Mais l’IRA irlandaise, qui a cent ans d’âge, et l’ETA basque résistent à tous les traitements. Cependant, excepté le cas des nationalismes, dont le corse, le dossier du gauchisme ou du droitisme s’est refermé grosso modo avec la mort des idéologies issues de la révolution industrielle. Pour céder la place, globalement, à la confrontation avec un radicalisme théocratique, islamiste, hindou, sikh ou infrachrétien comme en Irlande voire en Ukraine. Vaste problème. Que d’aucuns mettent sur le compte de la mondialisation, concept nébuleux. Il reste qu’actuellement, côté nébuleuse, c’est Ben Laden et l’islamisme absolu, pour qui la fin (d’autrui) justifie tous les moyens, qui focalisent l’attention. La cible ponctuelle, quelque mobile qu’elle soit, est bien définie. Pour l’attaquer, ses ennemis disposent de sérieux atouts. Comme l’appui du monde musulman, au nom du rejet de tout infamant amalgame. Et à ce propos, il est évident que la cause palestinienne, autant que des régimes islamiques hostiles au terrorisme comme le Soudan qui a livré Carlos, peut être utile pour infiltrer les réseaux déviants. Et contribuer à en provoquer l’implosion. Il reste que les résultats obtenus dans une lutte pareille sont autant de succès relatifs. Aux effets plus ou moins importants ou durables. Mais qui ne permettront jamais, répétons-le, de crier victoire. D’autant que le vrai, le grand travail, qui doit se faire en silence, sur des dizaines d’années probablement, ne consiste pas à se battre contre la nature mixte de l’homme. Mais pour les valeurs qui optimisent sinon le bien, notion relative distincte selon les nations ou les cultures, du moins la paix. La paix du monde. Rectifiant dans cet ordre d’esprit le slogan vengeur de Bush, son ministre de la Défense, M. Donald Rumsfeld, précise que la guerre engagée «va être large, politique, économique, diplomatique, militaire, elle sera non conventionnelle». Au sens sécuritaire du terme. Car pour le fond, pour parer au maximum le danger terroriste, mais aussi l’arbitraire et le totalitarisme dont il procède souvent, il faudra au contraire que l’on cible un objectif tout à fait conventionnel. Comme de réduire le fossé entre le Sud et le Nord, la misère et la surabondance. Comme, également, de mieux répandre l’esprit démocratique rationnel, par des accommodements progressifs avec toutes les exceptions spirituelles, ethniques ou sociales. Pour promouvoir les droits de l’homme, de la femme, des enfants, des vieillards. Et produire, ainsi que les Arabes de cette région du monde le réclament, la sécurité par la paix bien comprise, l’inverse n’étant qu’une chimère. C’est dire qu’il faut tenter de corriger, petit à petit, l’ensemble de ces monstrueuses dérives, comme les guerres civiles, les occupations ou les mises sous tutelle oppressive, qui cloutent la planète sur une croix de souffrance. Par la défense des libertés. De la liberté. Des peuples et des sous-peuples. Il serait donc gravement erroné, le pape l’a dit, de réagir avec haine dans un esprit de vengeance. Mais aussi de se braquer sur le sécuritaire au point de favoriser, comme le craint M. Carlos Eddé, la militarisation rigide des régimes aux dépens d’une souple évolution vers la démocratisation. Et la libération.
Le président Bush veut « mener le monde à la victoire ». Oui, mais... On ne vainc pas le terrorisme. Sauf à détruire l’humanité. C’est en effet un gène héréditaire, une tare éternelle autant qu’universelle. Au même titre, bien évidemment, que le crime, la maladie. Et la douleur d’être. On ne vient pas à bout de ce cancer. On peut, au mieux, le prévenir. Par le...