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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Élections Kataëb - « Nous ne participerons pas à ce cirque », assure l’ancien président de la République - Le front commun Gemayel-Karamé se précise

Davantage de fermeté et plus de cohésion pour former un front commun organisé contre ce qu’ils appellent les «dîners secrets», les «élections-nominations» et une direction du parti parachutée «par les fantômes» pour assurer une couverture «de l’état de fait au Liban», celui de «l’absence de la souveraineté, de l’indépendance et de la libre décision et du Liban-otage». Mais aussi, encore et toujours, une main tendue vers le dialogue et la réconciliation, pour un parti Kataëb «indivisible» et «fidèle aux principes du fondateur», cheikh Pierre Gemayel. Tels sont, en substance, les discours tenus hier par l’ancien président de la République, Amine Gemayel, et le chef de l’opposition Kataëb, Élie Karamé, dans une conférence de presse commune, au domicile de feu Pierre Gemayel à Bickfaya, en présence de l’ancien président du conseil consultatif du parti Antoine Moarbès et de l’ancien secrétaire général du parti Joseph Abou Khalil. «Nous sommes déterminés à répondre aux aspirations de milliers de militants du parti Kataëb qui désirent une autre direction, en attendant et en espérant le retour du parti à ses origines», ont affirmé hier MM. Gemayel et Karamé, mettant en exergue leur volonté commune de «s’organiser en une opposition détenant un programme et les moyens de sa politique». «Nous allons œuvrer par tous les moyens légaux et démocratiques pour rectifier le tir en nous basant uniquement sur la base kataëb, et former une opposition qui ne fermera la porte à aucun effort pour la réconciliation mais, au contraire, qui gardera toutes les portes ouvertes dans sa conviction que l’admission des erreurs passées est possible à tout moment», ont-ils poursuivi, dans un document rendu public par M. Joseph Abou Khalil. Quelques minutes plus tôt, avant la lecture de ce document, M. Karamé avait estimé dans son mot d’ouverture que la direction actuelle du parti est coupée de sa base et que c’est l’opposition qui représente aujourd’hui les militants. Les deux hommes ont mis l’accent sur le fait que l’opposition à la direction du parti remonte à dix ans. «Depuis lors, les souffrances du parti n’ont jamais cessé», ont-ils indiqué, qualifiant les circonstances qui ont accompagné l’annonce du rapprochement de la date des élections au sein de la formation de «coup d’État». «La direction, dont les membres se sont affrontés avec férocité, ont échangé des insultes et marginalisé le parti entend aujourd’hui rester au pouvoir à travers un plan organisé, un parachèvement de la destruction du parti», ont estimé MM. Gemayel et Karamé. Selon eux, «l’invitation surprise» adressée au bureau politique pour qu’il tienne une session exceptionnelle, «après une coupure de longue date en raison de dissensions internes», comportait deux points à l’ordre du jour : compléter le collège électoral du parti et appeler le congrès général, l’instance qui élit la direction du parti, à se réunir le 4 octobre 2001 pour élire le président, les vice-présidents et le bureau politique du parti. Le plus surprenant, ont-ils expliqué, est que cet appel ait été lancé «après une avancée importante», au niveau de toutes les parties, «du processus de réconciliation interne». «Il s’est avéré que cette initiative ne visait pas à appuyer le mouvement vers l’entente, mais à organiser des élections, préparées à l’avance dans le plus grand secret», a souligné le communiqué, lu par M. Abou Khalil. Ce règlement comportait, entre autres, selon MM. Gemayel et Karamé, «des nominations à certains postes du parti, dont l’objectif était de modifier la nature du congrès général et à effectuer des changements radicaux au sein de l’instance électorale pour aboutir à des résultats connus à l’avance». Ils ont également accusé les «services» d’avoir manigancé toute l’opération, et ce «malgré les tentatives de certains membres du bureau politique qui ont essayé d’empêcher le parti de tomber sous la coupe d’intrus et d’entrer dans la longue liste des formations polichinelles sous tutelle», allusion aux 12 membres du bureau politique qui ont boycotté la «session surprise» et ont prié le président de reporter les élections, sans résultats. Depuis, certains membres de l’instance électorale proches de l’opposition «ont été démissionnés, en contradiction totale avec la procédure et les règlements du parti», et certaines nominations ont été effectuées pour remplir certains postes vacants au sein du parti, tandis que d’autres postes «sont sciemment demeurés vides», notamment ceux des représentants du Metn , de Baabda et de Kesrouan-Ftouh, «régions qui constituent le réservoir humain» du parti. Les deux hommes ont évoqué les manipulations au niveau du collège électoral, lequel est composé en fonction d’une représentation géographique des différentes régions. Exemple, le Metn voit ses représentants au sein de cette instance passer de 9 à une personne, une manière «d’affaiblir la base du parti dans cette région et le rôle du peuple, autorité suprême, dans le cadre du processus électoral», selon MM. Gemayel et Karamé. Et les deux opposants de dénoncer «la volonté de mainmise sur le parti, que l’on cherche à dévier de son parcours national», et de rappeler qu’un procès remettant en question la validité des élections internes depuis 1989 est intenté à la direction, procès dont M. Antoine Moarbès est en charge. «Ceux qui pensent que les Kataëb peuvent espérer tenir un rôle dans le projet politique imposé au Liban actuellement se trompent. Le parti est engagé malgré lui, il n’est pas maître de ses décisions (…). On cherche à employer les Kataëb dans un projet en contradiction avec le Liban», ont-ils conclu. À noter enfin la réponse ferme du président Gemayel à une question sur sa participation éventuelle ainsi que celle de M. Karamé aux élections du parti : «Notre communiqué commun à ce sujet était clair, nous refusons de participer à ce cirque préparé à l’avance au cours des dîners secrets dans la Békaa», a-t-il dit, accusant «les fantômes» d’être à l’origine des élections anticipées et précisant que l’action de l’opposition sera «légale». «Certains de nos compagnons représentent un danger pour le parti, en raison des procès judiciaires qui sont intentés contre eux. Ceux-ci sont une épée de Damoclès constante au-dessus du parti, à qui il risque d’arriver la même chose qu’aux Forces libanaises», a-t-il conclu, allusion claire à Karim Pakradouni.
Davantage de fermeté et plus de cohésion pour former un front commun organisé contre ce qu’ils appellent les «dîners secrets», les «élections-nominations» et une direction du parti parachutée «par les fantômes» pour assurer une couverture «de l’état de fait au Liban», celui de «l’absence de la souveraineté, de l’indépendance et de la libre décision et du...