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Actualités - CHRONOLOGIES

Bkerké - Vincent Battle assiste à une messe à la mémoire des victimes des attentats de New York et Washington - Sfeir : « Un acte criminel de cette ampleur mérite le châtiment le plus sévère »

«La catastrophe qui a frappé le peuple américain a frappé l’humanité entière», a déclaré hier le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, au cours d’une messe à la mémoire des victimes des attentats terroristes du 11 septembre à New York et Washington. Dans une homélie prononcée en présence du nouvel ambassadeur américain au Liban, Vincent Battle, et sans revenir en détail sur un événement «abondamment commenté et analysé», le patriarche a fait sien l’avis selon lequel «après la catastrophe, les États-Unis ne seront plus jamais les mêmes». «Il ne fait pas de doute qu’un acte terroriste comme celui-ci mérite le châtiment le plus sévère», a enchaîné le patriarche, «mais ceux qui l’ont commis ont accepté d’avance ce châtiment, qui est la mort, et la mort violente. Restent les commanditaires et ceux qui sont complices, et il semble qu’ils soient nombreux. Ils méritent un châtiment aussi sévère qui les empêcherait de répéter un crime aussi terrible contre l’humanité et les innocents». «Cela dit, il est de notre droit de nous poser la question : le châtiment seul, même le plus sévère, sera-t-il suffisant pour dissuader les exécutants et leurs semblables de recourir de nouveau à un terrorisme analogue pour parvenir à leurs fins ?» a ajouté le patriarche maronite. Et de poursuivre : « Les moyens d’information ont souligné que ceux qui font l’objet de soupçons ont entrepris, après avoir appris qu’ils étaient visés, à se préparer à commettre des actes terroristes encore plus violents». Et le patriarche Sfeir de souligner que des groupes «bien organisés et agissants» ont pris la succession du communisme, et ont entraîné à leur suites des populations «miséreuses et désespérées», «sachant bien que le désespoir donne à ces foules une force de destruction analogue à celle d’une bombe atomique, comme le prouvent des exemples très proches de nous, pour ne rien dire de ceux que nous avons sous les yeux». «Il n’est donc pas étonnant de dire que ce qui s’est produit aux États-Unis aidera à changer la civilisation humaine qui se tient à la croisée des chemins : elle doit choisir entre être la civilisation de l’amour ou disparaître. Mais Dieu seul sait tirer le Bien du Mal, et c’est ce pour quoi nous prions. Nous prions également pour les États-Unis d’Amérique, afin qu’ils soient des pionniers de la civilisation de l’amour et des valeurs humaines dans le monde». «Nous prions pour que la grâce soit répandue sur les âmes des victimes de cette catastrophe», a conclu le patriarche maronite, soulignant que parmi ces victimes «figurent des Libanais», et demandant à Dieu de «garder les États-Unis, État et peuple, le pays de la liberté, de la démocratie et des valeurs humaines». À l’issue de la messe, debout sur le perron de la cour intérieure du patriarcat, M. Battle a adressé quelques mots aux personnes présentes, les remerciant «au nom du président et du peuple américains» et leur déclarant qu’il se trouve «au milieu d’un peuple ami, le peuple libanais dans toutes ses communautés, qui ont toutes exprimé leurs condoléances». «Au nom de chaque Américain, a-t-il ajouté, je remercie chacun d’entre vous et toutes les personnes qui se sont tenues à nos côtés». Le patriarche maronite et le diplomate ont ensuite eu un tête-à-tête d’une dizaine de minutes dans le bureau du chef de l’Église maronite. Interrogé à sa sortie au sujet du ressortissant libanais soupçonné d’être l’un des terroristes ayant participé à l’exécution des attentats, M. Battle a déclaré : «Je n’ai aucun commentaire à faire à ce sujet. Mais la famille de ce jeune homme a pris contact avec l’ambassade pour présenter ses condoléances au peuple américain». «Le Liban doit-il craindre d’être pris pour cible ?» a-t-on encore demandé au diplomate, qui a répondu : «Nous sommes là pour prier, et je crois que c’est ce que nous devons faire». Au sujet de l’existence d’un Libanais parmi la liste des suspects, le patriarche a déclaré à son tour : «Nous regrettons très vivement ce qui se passe. Nous l’avons exprimé au cours de la messe et il n’y a pas lieu d’ajouter quoi que ce soit. Le temps est à une profonde réflexion. Cette catastrophe n’a pas seulement affecté le peuple américain, mais toute l’humanité. Nous prions pour que Dieu nous aide, et surtout les dirigeants de ce monde, à savoir comment régler cette affaire». «Les chrétiens sont-ils en danger ?» a-t-on demandé (naïvement) au patriarche Sfeir, qui a répondu : «La question ne concerne pas exclusivement les chrétiens, mais toute l’humanité. Si les choses demeurent en l’état, c’est toute l’humanité qui est en danger. Nous avons le choix entre la civilisation de l’amour, de l’entente, et le chaos».
«La catastrophe qui a frappé le peuple américain a frappé l’humanité entière», a déclaré hier le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, au cours d’une messe à la mémoire des victimes des attentats terroristes du 11 septembre à New York et Washington. Dans une homélie prononcée en présence du nouvel ambassadeur américain au Liban, Vincent Battle, et sans...