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Actualités - CHRONOLOGIES

DIPLOMATIE - Le président russe à Erevan aujourd’hui pour une visite de deux jours - Poutine veut resserrer les liens - économiques avec l’Arménie

Le président russe Vladimir Poutine arrive aujourd’hui en Arménie pour une visite de deux jours (14 et 15 septembre) afin de consolider les liens économiques de la Russie avec son principal allié dans le Caucase. «Nous avons déjà des liens politiques et militaires étroits, mais il y a du retard dans le domaine économique, ce qui est une maladie très répandue dans la CEI (ex-URSS moins les pays baltes)», a constaté l’ambassadeur d’Arménie à Moscou, Souren Sahakian. La visite de M. Poutine intervient peu de temps avant celle du pape Jean-Paul II à Erevan, prévue du 25 au 27 septembre. On attend à l’occasion de la visite russe une série de contrats sur la protection des investissements, les liens avec des régions de Russie, la reconnaissance mutuelle des diplômes et le tourisme, a indiqué le diplomate. Le point fort de ces accords devrait être la prise de participation d’intérêts russes dans des entreprises arméniennes, en échange d’une réduction, voire de la suppression, de la dette d’Erevan à l’égard de Moscou, évaluée autour de 100 millions de dollars. L’Arménie espère ainsi revitaliser son secteur de l’électronique, qui était un important fournisseur du complexe militaro-industriel soviétique. Pauvre en ressources énergétiques, à l’exception d’installations hydroélectriques, l’Arménie attend aussi des investissements russes dans ce domaine permettant une production locale. Le gaz est importé en totalité de Russie. L’Arménie échange de son côté de l’électricité avec l’Iran. L’économie mise à part, les présidents Poutine et Kotcharian aborderont aussi les problèmes de politique régionale, dans cette zone volatile, marquée notamment par le conflit du Nagorny Karabakh. Ce territoire séparatiste situé en Azerbaïdjan et peuplé en majorité d’Arméniens a proclamé son indépendance en 1991, avec le soutien d’Erevan qui l’a défendu durant une guerre de trois ans, faisant près de 30 000 morts et un million de réfugiés. Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais un traité de paix est toujours en cours de négociation. La Russie copréside avec la France et les États-Unis le groupe de Minsk chargé par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de trouver une solution négociée à ce conflit. Le groupe de Minsk avait avancé en 1998 la proposition d’une large autonomie pour le Karabakh dans le cadre d’un «État commun» avec l’Azerbaïdjan. Une offre abandonnée ensuite à cause de l’opposition de l’Azerbaïdjan. Des rencontres à Paris entre les présidents arménien et azerbaïdjanais en mars dernier n’ont rien donné. «Le problème est un peu gelé», a remarqué l’ambassadeur d’Arménie. En attendant, Erevan compte avant tout sur Moscou pour assurer sa sécurité face à ses voisins azerbaïdjanais et turc. L’Arménie a été la première des ex-républiques soviétiques à signer, dès 1992, un accord confiant la protection de sa frontière aux troupes russes. Moscou dispose aussi d’une unité de défense antiaérienne dans la base de Gumri, et d’un régiment près d’Erevan. Une présence, qui tranche avec le repli en cours dans la Géorgie voisine, où Moscou a déjà rendu une base, est en passe d’en remettre une seconde et négocie l’abandon des deux dernières. «Les éléments russes participent pleinement à la défense aérienne du territoire arménien, a remarqué un diplomate occidental à Moscou. L’Arménie est le point d’appui de la Russie pour la Transcaucasie». L’Arménie a rejoint le programme de Partenariat pour la paix de l’Otan, destiné à nouer des liens avec les anciens pays communistes, mais Erevan ne veut pas froisser Moscou pour autant. «Nous comprenons l’intérêt que suscite le Caucase auprès des grandes puissances et nous ne souhaitons pas ajouter notre part aux tensions qui s’y font jour», a remarqué diplomatiquement M. Sahakian.
Le président russe Vladimir Poutine arrive aujourd’hui en Arménie pour une visite de deux jours (14 et 15 septembre) afin de consolider les liens économiques de la Russie avec son principal allié dans le Caucase. «Nous avons déjà des liens politiques et militaires étroits, mais il y a du retard dans le domaine économique, ce qui est une maladie très répandue dans la CEI...