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Actualités - CHRONOLOGIES

Colin Powell multiplie les appels aux dirigeants arabes - Washington promet de ne pas oublier - le conflit israélo-palestinien

Les États-Unis ont promis hier que les attentats de New York et Washington ne les éloigneraient pas de la recherche d’une solution au conflit israélo-palestinien, cherchant ainsi à répondre aux craintes de nombreux pays arabes et d’experts. Le secrétaire d’État Colin Powell a multiplié les appels aux dirigeants de la région pour parler de ces attentats, mais aussi pour souligner l’urgence d’une rencontre entre le président palestinien Yasser Arafat et le ministre des Affaires étrangères israélien Shimon Peres. «J’ai encouragé toutes les parties à faire tout ce qui est possible pour que démarre ce processus de réunions que nous attendons tous», a-t-il déclaré. Le chef de la diplomatie américaine a espéré que l’émotion créée par les attentats de mardi à Washington et New York soit un déclic pour faire repartir un dialogue de paix dans une région elle aussi victime de la violence. «Dans ces temps de tragédie, de tensions à travers le monde et spécialement dans cette région, il faut saisir cette occasion pour voir si l’on peut commencer à programmer ces réunions», a-t-il estimé. «Même si nous devons traiter la crise ici à New York et Washington, nous devons aussi travailler sur la situation au Proche-Orient», a-t-il déclaré. Il a également démenti les commentaires, fréquents dans le monde arabe, laissant entendre que les États-Unis avaient aggravé les tensions au Proche-Orient et attisé les risques d’attentats, en restant à la fois trop en retrait sur le plan politique et globalement trop favorables à Israël. Le roi Abdallah II de Jordanie a ainsi estimé que ces attentats n’auraient pas eu lieu si les États-Unis avaient réglé les problèmes du Proche-Orient. M. Powell, qui a parlé au souverain jordanien, a déclaré à la presse que ce genre de critiques était infondé. «Certaines organisations que nous avons vues à l’œuvre au fil des ans mènent des activités terroristes contre les États-Unis, indépendamment de savoir où le processus de paix mène ou ne mène pas», a-t-il affirmé. Les États-Unis n’ont toujours pas désigné les responsables des attentats de mardi et les pays qui ont pu les soutenir, mais les responsables américains ne cachent pas officieusement que tous les soupçons convergent vers Oussama Ben Laden, le milliardaire intégriste séoudien réfugié en Afghanistan. M. Powell a pris soin de préciser que Washington entendait associer les pays musulmans à la constitution de ce qu’il a appelé une «coalition forte» contre le terrorisme, cherchant à démentir par avance que ce projet puisse être une croisade occidentale contre le monde islamique, ou sans lui. «Les pays musulmans ont autant que nous à craindre du terrorisme qui frappe des civils innocents», a-t-il souligné. L’émotion immense créée aux États-Unis par ces attentats et l’invocation de plus en plus précise d’une piste extrémiste islamiste risque toutefois de compliquer les choses pour M. Powell, estiment des experts américains. «Cela pourrait rendre la tâche plus difficile pour ceux qui veulent davantage d’engagement américain au Proche-Orient» au sein de l’Administration Bush, par rapport aux avocats d’une plus grande réserve, relève Jon Alterman, spécialiste du Proche-Orient au US Institute of Peace. «La chasse des responsables de cet attentat va devenir la première priorité de la politique étrangère américaine dans les mois à venir. Tout le reste va devenir secondaire», relève pour sa part Shibley Telhamy, expert de cette région à l’Université du Maryland. «Les États-Unis risquent de regarder la question israélo-palestinienne au travers du prisme de cette politique générale», estime-t-il.
Les États-Unis ont promis hier que les attentats de New York et Washington ne les éloigneraient pas de la recherche d’une solution au conflit israélo-palestinien, cherchant ainsi à répondre aux craintes de nombreux pays arabes et d’experts. Le secrétaire d’État Colin Powell a multiplié les appels aux dirigeants de la région pour parler de ces attentats, mais aussi pour...