Damas appelle à ne pas confondre terrorisme et résistance - Les pays du Moyen-Orient invitent les USA - à éviter toute croisade antiarabe

Les pays du Moyen-Orient multipliaient hier les mises en garde aux États-Unis contre toute croisade antiarabe après les attentats au cœur de l’Amérique, les Palestiniens tentant de redorer leur blason après des manifestations de joie qui ont porté un coup à leur image. En Égypte, pays ami des États-Unis, où le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Maher, a invité Washington à ne pas «anticiper les résultats des enquêtes» sur les attentats. «Il ne faut pas anticiper les résultats de l’enquête et lancer des accusations sans preuves» concernant les auteurs des attentats qui ont frappé la veille les États-Unis, a déclaré à la presse M. Maher, en réponse à une question sur les déclarations de responsables israéliens accusant des extrémistes musulmans. La Syrie a exprimé sa propre inquiétude après l’annonce américaine de la mise en chantier d’une coalition antiterroriste mondiale pour répondre aux attentats, invitant les Occidentaux à ne pas établir d’amalgame entre terrorisme et «résistance légitime» contre l’occupation israélienne. Le quotidien du parti Baas au pouvoir à Damas, «al-Baas», a martelé ce point de vue dans un éditorial : «Les Arabes revendiquent le droit légitime à la résistance». Le président syrien Bachar al-Assad a envoyé un télégramme de condoléances au président américain George W. Bush où il lui propose «une entraide mondiale pour éradiquer le terrorisme sous toutes ses formes». Dans la terminologie syrienne, le phrase «terrorisme sous toutes ses formes» comprend aussi la répression israélienne dans les territoires palestiniens. Quant au secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, il a dit avoir demandé au secrétaire d’État américain Colin Powell qu’«il ne soit pas porté atteinte aux communautés arabes et islamiques aux États-Unis». M. Moussa a également demandé à M. Powell de ne pas faire de conclusions hâtives qui «aboutiraient à des résultats ayant des répercussions dangereuses». La presse officielle des pays du Golfe a lancé des appels dans le même sens.