ARTISANAT - Le développement de la cité se fonde sur ses ressources humaines - Création d’un Centre de métiers d’art dans la vieille ville de Byblos

Excellente initiative de l’Association des amis de Byblos et de la municipalité de la ville, celle de transformer un ancien local voûté, datant de l’époque des Mamelouks et des Ottomans, en Centre de métiers d’art. Situé en prolongement de la voie romaine de l’entrée du vieux souk, ce centre est attenant à l’ancien khan de la ville dont il fait d’ailleurs partie. Mais avant d’aller plus loin, quid de l’Association des amis de Byblos. Ses objectifs, ses projets. Conscients de la nécessité d’organiser la ville, de mettre en valeur ses richesses, de la développer et de l’animer, l’ancien président de la municipalité de Jbeil et actuel ministre des Télécommunications, M. Jean-Pierre Cordahi, a décidé, avec les membres du conseil municipal d’alors, de créer une association composée d’amis de Byblos. Association à but non lucratif qui aurait pour objectif de promouvoir le caractère culturel et touristique de la ville ainsi que de préserver son patrimoine. Et le développement de la cité se fonde sur celui de ses ressources humaines. C’est dans cet esprit que l’association a créé un Centre de métiers d’art destiné à former des jeunes aux diverses disciplines : ébénisterie, ferronnerie, céramique, verrerie, tapisserie, poterie, mosaïque, vannerie, tapisserie… Ils ont alors rédigé une circulaire proposant les objectifs du projet, qu’ils ont envoyée un peu partout dans le monde à des personnes sensibilisées à Byblos. Aujourd’hui, l’association compte près de deux cents membres. La première opération a été l’achat du pas-de-porte du local, grâce à des cotisations (100 dollars par personne). Défriché, nettoyé, décapé, cet espace de près de 500 mètres, qui abritait une série de petites échoppes, est transformé. Des voûtes de toute beauté se sont révélées. Puis, il a fallu parer au plus pressé : installer l’électricité, les dépendances, poser la moquette, assurer la ventilation, constituer un dossier en attendant d’autres fonds qui serviront à la restauration des lieux. Mais là est une autre histoire. Le coup d’envoi du «Centre» a été donné par Mme Andrée Lahoud, le 16 août dernier, jour de l’inauguration du Festival de Byblos, Mediterraneo, qui se déroule sur le vieux port. Le centre est aujourd’hui une réalité, patronné par la municipalité et pris en charge par l’association. L’accueil est personnalisé, intelligent et chaleureux. Des membres de l’association se chargent de la visite des lieux, des explications des objectifs et du travail qui se fait aujourd’hui. Un comité de sélection est déjà créé pour choisir les artisans et créateurs qui se présenteront. Byblos entend mettre à la disposition des jeunes artisans et créateurs un lieu de travail gratuit qui soit à la fois centre de rencontres et centre d’échanges, où ils peuvent aussi exposer leurs œuvres. Par la suite, les artisans et créateurs pourront bénéficier, toujours gratuitement, des réseaux établis entre Byblos et des régions françaises où se déroulent des biennales de métiers d’art. Ainsi, les membres de l’association essayent d’ancrer les jeunes à leur pays en leur assurant des opportunités de travail et leur ouvrant de nouveaux horizons. L’association semble déterminée à sortir Byblos de sa longue léthargie. Alléluia. Elle s’ouvre également aux artisans des autres régions. Ainsi, pour l’exposition organisée à l’occasion du festival Mediterraneo, des créateurs d’autres localités sont venus se joindre à ceux de la ville pour donner à voir leurs travaux : calligraphes, sculpteurs, tisserands, repousseurs de cuivre, savonniers, tapissiers et tant d’autres. Certains ont travaillé sur place, d’autres ont seulement exposé leur production locale ou même leurs œuvres. Parmi les nombreux projets de l’association, il y en a une qui fera la joie des promeneurs et des amoureux du vieux petit port, c’est d’interdire la circulation dans toute l’ancienne ville qui deviendra piètonne. Après avoir assuré plusieurs parkings évidemment. Aujourd’hui, la création d’un site Internet est en cours afin de faire connaître la ville, le centre et ses objectifs. Une initiative à suivre. Reste à souhaiter qu’elle fasse boule de neige dans d’autres régions qui mériteraient un peu plus d’attention de la part de leurs édiles.