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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Sud - Ghajar, un village déchiré

Les habitants de Ghajar sont mécontents. Ce village, à l’origine syrien, est occupé depuis 34 ans par Israël et, depuis un an, on lui rappelle que les deux tiers de ses terres sont au Liban. L’armée israélienne le contrôle par le biais de ses positions au Sud, les combattants du Hezbollah montent la garde à son entrée nord et les agents des services de renseignements libanais y pénètrent à leur guise. Au milieu de cet imbroglio, on trouve des Casques bleus indiens de l’Onu qui, tout sourire, observent la situation à la jumelle dans des patrouilles blindées qui tentent d’éviter les champs de mines. Ghajar, situé au pied du mont Hermon, à cheval entre le Liban et la Syrie, est perché sur une colline surplombant la rivière Wazzani. Le village se situe dans le prolongement du Golan, occupé par Israël lors de la guerre de 1967 et annexé en 1981. Il a récemment déclenché une tension régionale et fait beaucoup de bruit dans les médias, mais les curieux sont frappés par le silence et l’immobilité du village. Nul habitant n’apparaît aux fenêtres de ses petites maisons blanches, dont la plupart des toits sont encadrés d’une fine ligne bleue rappelant le drapeau israélien. Et ses rues semblent toujours désertes. La tension est brusquement montée d’un cran après l’installation des Casques bleus indiens il y a près d’un mois dans une position de l’armée israélienne désertée après le retrait israélien du Liban-Sud en mai 2000. Des visiteurs, dont des militants du Hezbollah, ont alors commencé à se rendre à Ghajar depuis le Liban, ce qui a poussé Israël à déclarer le village zone militaire. Israël a même demandé à Washington d’avertir la Syrie qu’il ne voulait pas prendre le risque d’ouvrir un «second front» au Liban, non loin de celui des fermes de Chebaa. Lorsque Israël a envahi le Liban-Sud en 1978, son armée a déplacé plus au nord la barrière marquant la frontière autour de Ghajar et, au fil des ans, les villageois ont construit des habitations jusqu’à la nouvelle démarcation. Mais de délicate, la situation du village, tout à fait calme par ailleurs, est devenue dramatique lorsque l’Onu a rétabli la démarcation originelle après le retrait israélien. L’Onu a tracé une «ligne bleue» virtuelle qui tient lieu de frontière entre les deux pays et attribue officiellement les deux tiers de Ghajar au Liban, le reste faisant partie du plateau syrien du Golan occupé. De fait, tout le village reste sous le contrôle israélien. «La situation n’est absolument pas normale et on assiste à une intense activité de construction du côté libanais de Ghajar, comme s’ils voulaient nous faire comprendre qu’il n’abandonneront jamais le sol libanais», a indiqué à l’AFP un militant du Hezbollah. «Mais ils se trompent profondément parce que nous ne céderons pas un pouce de notre territoire», a-t-il ajouté.
Les habitants de Ghajar sont mécontents. Ce village, à l’origine syrien, est occupé depuis 34 ans par Israël et, depuis un an, on lui rappelle que les deux tiers de ses terres sont au Liban. L’armée israélienne le contrôle par le biais de ses positions au Sud, les combattants du Hezbollah montent la garde à son entrée nord et les agents des services de renseignements...