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Actualités - CHRONOLOGIES

À Bint-Jbeil, rivalités au niveau des familles dans les villages chrétiens - et panachage dans les localités chiites

Pour la première fois depuis trente-huit ans, les habitants des villages de la zone libérée peuvent exercer leur droit au vote municipal. Et pourtant, hier, le calme qui régnait dans la région ne laissait présumer le déroulement des élections municipales partielles tant attendues… du moins dans le caza de Bint-Jbeil. À 10h, les rues étaient encore désertes et dans les bureaux de vote les électeurs se faisaient rares. Dans les villages chrétiens du caza, une atmosphère bon enfant dominait les lieux. Les batailles se jouaient au niveau des familles, et les partis politiques, en particulier le Hezbollah, ne sont pas intervenus, selon des témoignages. À Dibl, trois listes électorales opposaient les familles Nassif, Béchara et Naddaf, «les autres familles s’étant réparties entre les listes en fonction de leurs intérêts personnels», explique M. Nassim Nassif, qui poursuit que tout indique que la liste présidée par Ibrahim Béchara sera probablement élue. À Aïn Ebel, la liste de «L’appartenance et du développement» présidée par Imad Sader, 34 ans, semble mobiliser un nombre important des électeurs. Et pour cause ! Le père du candidat est un haut fonctionnaire à la présidence de la Chambre et «les services qu’il peut rendre à la localité ne sont pas négligeables», comme l’assure M. Sader. Par ailleurs, pour le président de la liste de «La fidélité», Mazen Cha’ia, «les Sader auraient employé leurs connaissances pour exercer une sorte de trafic d’influence à l’égard de l’électorat, asphaltant des routes, par exemple». M. Cha’ia estime que «la liste opposée est en fait appuyée par l’État à travers le président de la Chambre Nabih Berry, quoique ce dernier s’en défende». Il est convaincu que, malgré cet appui, plusieurs membres de sa liste parviendront à se faire élire. C’est également l’avis de M. Fouad Barakat, membre de la liste de «La fidélité», qui assure que l’important, c’est d’avoir un conseil municipal compétent qui œuvrera pour l’essor et la croissance de la localité. À Rmeich, par contre, les résultats de la bataille électorale sont connus d’avance et les candidats sont tranquilles, puisque «la liste que je préside, celle de l’Union indépendante des fils de Rmeich, a réussi à réunifier les familles en vue d’une alliance avec la famille Hajj, qui représente le plus grand nombre d’électeurs dans le village, environ 1 280 voix», explique le général de brigade Ibrahim Hajj. Fait à noter, le nombre élevé des candidats jeunes, âgés de 30 à 40 ans, ainsi que la masse d’électeurs venus de Beyrouth et même de l’étranger. «Les jeunes sont l’avenir du pays, estime M. Abdallah Diab. C’est le sang nouveau qu’il faut injecter dans le conseil municipal». Et Joe Sakr d’insister : «Les municipales sont plus importantes que les législatives, car le conseil municipal est le responsable direct de la réorganisation et du développement du village. Certes, ces élections vont insuffler une vie nouvelle dans la région, et les prochaines municipales seront prises avec un peu plus de sérieux». Panachage dans les villages chiites Bien qu’un accord ait été conclu entre le mouvement Amal et le Hezbollah, le mot d’ordre dans les villages chiites demeurait le panachage, et les listes des opposants risquaient de percer celles des deux formations chiites. À Bint-Jbeil, la liste des «Indépendantistes» constitue une menace sérieuse à celle de «La loyauté à Bint-Jbeil», et à Aïtaroun la liste du Parti communiste était redoutable. «L’entente n’a pas eu l’effet que l’on voulait, précise un responsable du Hezbollah. Nous nous sommes efforcés de réunir tous les partis politiques de la région, mais certains d’entre eux n’étaient pas prêts à faire des concessions pour le bien de ces élections. Si, dans l’après-midi, le taux de participation demeure aussi insignifiant qu’il l’est maintenant (à 13 heures, moins de 30 % des habitants avaient voté), je pense que les prochaines élections ne se dérouleront pas comme aujourd’hui, d’autant que tous les candidats ne répondent pas aux aspirations des électeurs et qu’ils nous ont été imposés pour une raison ou pour une autre. Pour les prochaines municipales, il faudrait, impérativement, réviser le mécanisme des alliances».
Pour la première fois depuis trente-huit ans, les habitants des villages de la zone libérée peuvent exercer leur droit au vote municipal. Et pourtant, hier, le calme qui régnait dans la région ne laissait présumer le déroulement des élections municipales partielles tant attendues… du moins dans le caza de Bint-Jbeil. À 10h, les rues étaient encore désertes et dans les...