Solidarité - Le congrès d’appui à l’intifada a publié hier ses recommandations - Appel à des pressions sur Washington et à une assistance militaire aux Palestiniens

Organisé par le Comité de commémoration du premier anniversaire de l’intifada de l’Aqsa, le congrès de soutien à l’intifada, qui a entamé ses travaux jeudi à Beyrouth, a notamment décidé hier d’organiser des manifestations populaires le 28 septembre. Les personnalités politiques, sociales et religieuses, arabes et islamiques réunies à l’hôtel Carlton ont appelé à l’organisation de marches populaires, à des arrêts de travail de deux minutes à 15h heure de Beyrouth ainsi qu’à des prêches en signe d’appui aux Palestiniens dans les mosquées et les églises dans les pays arabes et islamiques. Parmi les participants au congrès : le secrétaire général du Congrès mondial de soutien à l’intifada, l’ex-ministre iranien de l’Intérieur Ali Akbar Mohtachémi, le chef du Hezbollah sayyed Hassan Nasrallah ainsi que le secrétaire général du Conseil des Églises du Proche-Orient, le pasteur Riad Jarjoura. Notons par ailleurs qu’une délégation du congrès, parmi laquelle figurait le mufti de Jérusalem cheikh Ekrima Sabri, s’est rendue dans le camp de réfugiés de Rachidiyé pour exprimer son appui aux Palestiniens. À l’issue du congrès, les membres du Comité formé notamment de l’ancien ministre Michel Eddé, président du Comité des amis de la Maison d’Orient, de Maan Bachour, président du Forum national arabe, et de Nawaf Moussaoui, responsable des relations avec la presse au sein du Hezbollah, ont tenu hier matin une conférence de presse pour rendre publiques les recommandations prises par les participants au congrès. Pour un boycott d’Israël Sur le plan officiel, les personnalités arabes et islamiques réunies ont notamment réclamé le boycott total d’Israël. Elles ont aussi recommandé «une révision des relations politiques, commerciales, économiques et sécuritaires avec les États-Unis et le recours à tous les moyens économiques et politiques – y compris l’arme du pétrole et les dépôts arabes et musulmans dans les banques américaines –, en vue de faire pression sur Washington». Le congrès appelle en outre «les régimes et gouvernements arabes à assumer pleinement leurs responsabilités en garantissant un soutien politique, diplomatique, médiatique, financier et militaire à la lutte du peuple palestinien». Il les incite plus précisément à «convoyer des aides militaires aux régions palestiniennes occupées» et à «adopter une politique arabe et palestinienne de représailles contre les attentats et les actes de génocide perpétrés par les forces sionistes pour aboutir à la dissuasion». Rappelons que sayyed Hassan Nasrallah avait appelé jeudi les participants à «réfléchir à une stratégie qui permettrait aux Palestiniens d’utiliser une arme qui dissuaderait les Israéliens de poursuivre leurs assassinats ciblés» d’activistes palestiniens. D’autre part, les participants demandent aux régimes et gouvernements arabes de permettre aux jeunes de se porter volontaires pour contribuer à la lutte palestinienne contre l’occupation et de «remettre en liberté tous les détenus qui ont cherché à venir en aide aux combattants de l’intifada en tentant de leur fournir des armes ou une assistance militaire». Plus concrètement, le congrès a invité Qatar à «interdire toute participation israélienne à la conférence de l’Organisation mondiale du commerce qui doit se tenir à Doha, sous peine d’un boycott arabe et islamique à cette même conférence». Sur le plan international, le communiqué final recommande d’«œuvrer en vue de soumettre à l’Assemblée générale des Nations unies une proposition visant à exclure l’entité sioniste de l’Organisation (...), sachant que l’État hébreu refuse de remplir la condition de son adhésion à l’Onu, en l’occurrence le retour de tous les réfugiés palestiniens chez eux». D’autres recommandations ont été également prises aux niveaux populaire, syndical et médiatique, en vue d’appuyer l’intifada.