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Actualités - CHRONOLOGIES

Enseignement - Deuxième journée du colloque des écoles catholiques - Le livre d’histoire, outil rassembleur ou de division ?

L’enseignement de l’histoire, le livre d’histoire unifié, mais aussi les droits de l’homme et l’environnement ont été abordés durant la seconde journée du neuvième colloque des écoles catholiques, qui s’est déroulé dans l’amphithéâtre du collège de La Sagesse de Jdeidé. «L’enseignement de l’histoire, chance ou handicap pour le dialogue», était le sujet de l’intervention du Dr Henri Awit, secrétaire général de l’Université Saint-Joseph et directeur de l’Institut universitaire de formation d’enseignants et de directeurs d’écoles. Le rôle de l’enseignement de l’histoire dans le renforcement ou la rupture du dialogue, dans la construction d’une union nationale ou dans l’accentuation des clivages pose le problème de la raison d’être du cours d’histoire et de sa finalité. Dans un premier temps, le docteur Awit a tenté de répondre à cette question par une analyse des programmes de différents livres d’histoire, tout en donnant certains points de vue concernant le livre d’histoire unifié, tel que prévu par le document d’entente nationale. «Les écoles privées et publiques, explique-t-il, utilisent deux genres de manuels d’histoire qui ne peuvent, ni l’un ni l’autre, prétendre bâtir une véritable citoyenneté». D’un côté, les manuels à visées idéologiques, qui racontent l’histoire vue par telle ou telle communauté, et accentuent les divisions au point de défavoriser le dialogue national. D’un autre, les manuels qui ont l’entente pour seul but, au détriment même de la vérité et qui racontent aux élèves une histoire artificielle, incomplète, tout en contradiction avec l’histoire vécue, relatée par les enseignants, les médias et dans les familles. Abordant en second lieu le problème très controversé du livre d’histoire unifié, dont les premiers manuels seront bientôt publiés, le docteur Awit a insisté sur les efforts déployés et les difficultés rencontrées par le comité de rédaction pour mener à bien cette tâche. Un comité soucieux, selon lui, de relater les faits historiques de manière exacte et de donner plusieurs versions des événements, tout en n’avantageant aucune région géographique au détriment d’une autre. Et de conclure en exprimant ses craintes que le livre d’histoire unifié ne concrétise pas tous les espoirs placés en lui, tout en souhaitant que l’on ne lui fasse pas assumer des responsabilités qui dépassent sa finalité, car le livre d’histoire n’est pas responsable des divisions des Libanais et ne peut en aucun cas prétendre, à lui seul, les rassembler. Les droits de l’homme, lieu de dialogue M. Fadi Moghaizel, à son tour, a abordé les droits de l’homme, à travers cinq thèmes, comme lieu favorable au dialogue. «Le respect des droits de l’homme est devenu de nos jours, dit-il, un critère de progrès et de civilisation». Quant à l’universalité, elle implique que tous les êtres humains sans exception jouissent des droits de l’homme, qui constituent des repères pour le comportement des hommes vis-à-vis de leurs semblables. Droits qui sont devenus la matière du droit international public contemporain et le critère de développement des nations. Et d’ajouter que les droits de l’homme représentent un engagement collectif, car le rôle de l’État ne peut se réaliser complètement que si les citoyens assument eux aussi leur rôle à ce niveau. Par ailleurs, a repris M. Moghaizel, le respect des droits de l’homme est une caractéristique essentielle du régime démocratique et demeure déficient en l’absence d’un système véritablement démocratique. Démocratie qui ne peut exister sans citoyenneté assurant l’égalité entre tous les citoyens, aussi bien au niveau des droits que des obligations. Finalement, a-t-il conclu, les droits de l’homme jouent un rôle unificateur qui renforce l’appartenance et l’unité nationales autour de principes sur lesquels il n’existe pas de divergences fondamentales. Le député Akram Chehayeb a, par la suite, traité de l’environnement comme sujet favorable au dialogue, insistant sur le fait que la protection de l’environnement n’est pas simplement un problème mais une véritable cause. Cause qui tend à limiter les dégâts faits à l’environnement, à réparer ce qui peut encore l’être, et qui représente une garantie pour le respect des droits de l’homme actuellement et à l’avenir. Et de déplorer que le code de l’environnement n’ait toujours pas été adopté. C’est pourquoi il tire la sonnette d’alarme, car, dit-il à titre d’exemple, «la pollution menace 80 % des sources d’eau et des fleuves», alors que les maladies dues à l’eau impure se propagent de manière dramatique, sans compter celles résultant de l’air vicié par les différents carburants. Et de dénoncer «le gaspillage de 100 millions de dollars, pour des soins hospitaliers ou des maladies causées par la pollution». Akram Chehayeb aborde d’autres problèmes qui contribuent, de même, à abîmer l’environnement, notamment l’état déplorable des côtes, le manque de contrôle dans l’utilisation des insecticides et produits chimiques pour l’agriculture et les produits alimentaires, ainsi que les incendies, les carrières qui défigurent les montagnes et la transformation des régions résidentielles en boîtes à sardines où le béton a remplacé la verdure et envahi non seulement les villes mais les villages. «Nous avons droit à un environnement sain, autant que la liberté, la démocratie, l’égalité et le dialogue», a conclu l’ancien ministre. Au terme de chaque conférence, des intervenants dont deux adolescents ont apporté leurs témoignages sur l’enseignement de l’histoire, les droits de l’homme, l’environnement et la mondialisation, tels qu’ils sont abordés dans les établissements scolaires, faisant part de leurs expériences et de leurs attentes dans ces domaines.
L’enseignement de l’histoire, le livre d’histoire unifié, mais aussi les droits de l’homme et l’environnement ont été abordés durant la seconde journée du neuvième colloque des écoles catholiques, qui s’est déroulé dans l’amphithéâtre du collège de La Sagesse de Jdeidé. «L’enseignement de l’histoire, chance ou handicap pour le dialogue», était le sujet...