Dossier régional - Le chef de la diplomatie séoudienne a conféré avec Lahoud avant de se rendre à Amman - - Séoud al-Fayçal : La situation va de mal en pis au Proche-Orient

Le chef de la diplomatie séoudienne, l’émir Séoud al-Fayçal, a quitté Beyrouth hier matin pour Amman au terme d’une visite éclair s’inscrivant dans le cadre d’une tournée régionale axée sur les développements en cours dans les territoires palestiniens. Arrivé mardi en fin de soirée à Beyrouth, venant de Damas, l’émir Fayçal a conféré hier avec le président Émile Lahoud, après un entretien nocturne, peu après son arrivée, avec le Premier ministre Rafic Hariri et le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud. Le président Lahoud a exprimé à l’émir Fayçal, au cours de l’entretien qui a eu lieu au palais de Baabda en présence de M. Hammoud, «le soutien du Liban aux efforts déployés par l’Arabie séoudite en vue de dégager une position arabe commune susceptible de soulager le peuple palestinien de l’oppression et de sauvegarder les droits arabes». Une source autorisée de la présidence de la République a indiqué en outre que le chef de l’État a mis l’accent sur «l’appui du Liban à l’intifada palestinienne face à l’occupation israélienne». «La leçon que l’on peut tirer de l’action menée par la résistance libanaise prouve qu’Israël ne restitue les droits spoliés que par la force», a déclaré le président Lahoud. Et le chef de l’État d’ajouter : «Les divisions arabes et l’absence de vision commune à l’égard des développements en cours encouragent Israël à aller de l’avant dans ses agressions et ses attitudes racistes. Le processus de paix s’est arrêté en raison de ce déviationnisme israélien qui s’accompagne d’un mutisme international à l’égard des droits arabes, parallèlement à la couverture qui est assurée à la politique d’agression pratiquée par Israël». En conclusion, le président Lahoud a prôné un retour aux principes de la conférence de paix de Madrid, en sus de l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu. De son côté, le chef de la diplomatie séoudienne a souligné la nécessité, dans une déclaration faite avant son départ pour Amman, de «mettre un terme à la violence» exercée par Israël contre les Palestiniens ainsi qu’à ses mesures de rétorsion économique. «Les choses vont de mal en pis, a déclaré l’émir Fayçal. La violence exercée par Israël sous toutes ses formes, que ce soit contre les civils palestiniens innocents, ou sur le plan économique (...) doit cesser», a-t-il déclaré après son entretien avec le président Lahoud. Le prince al-Fayçal a indiqué, en outre, avoir remis au chef de l’État un message du roi Fahd d’Arabie et du prince héritier Abdallah portant sur «la concertation et la coordination entre les États arabes face aux graves dangers nés de l’extrémisme israélien et de la dangereuse déviation du processus de paix». Le ministre séoudien a, d’autre part, fait état d’une «convergence de vues tant sur l’analyse que sur les mesures qui doivent être prises pour remettre le processus sur la voie juste et sauvegarder la dignité et le droit des Arabes». Il n’a donné aucune indication sur la nature de ces mesures, mais a affirmé que les dirigeants qu’il a rencontrés lors de sa tournée, qui l’a conduite mardi en Égypte et en Syrie, avaient «des idées et une vision», dont il allait en référer aux dirigeants séoudiens. Rappelons qu’après son entretien avec M. Hariri, mardi soir, le ministre séoudien avait jugé que «l’application des accords conclus» entre Israël et l’Autorité palestinienne devrait mettre un terme à la détérioration de la situation dans la région. «Il faut que les responsables assument leurs responsabilités et ils ne doivent pas faire porter aux Palestiniens plus qu’ils ne peuvent supporter», avait-il souligné. Lors de sa tournée, le prince Séoud al-Fayçal a nié à plusieurs reprises que son pays tente d’organiser un sommet américano-palestinien, une initiative destinée, selon la presse séoudienne, à apaiser la crise israélo-palestinienne. Il a également écarté la tenue d’un sommet arabe extraordinaire à ce sujet.