Liban-Arabie - Le chef de la diplomatie séoudienne à Beyrouth pour discuter de la « mauvaise situation » régionale - Séoud el-Fayçal : Convergence de vues « totale » avec Hariri

Le ministre séoudien des Affaires étrangères Séoud el-Fayçal, qui effectue une tournée dans les pays arabes voisins d’Israël axée sur la situation dans les territoires palestiniens, est arrivé hier soir à Beyrouth, venant de Damas par la route. Il s’est aussitôt entretenu avec le Premier ministre Rafic Hariri, à Koraytem, en présence du chef de la diplomatie Mahmoud Hammoud. À l’issue des discussions, le prince Séoud a indiqué, dans une déclaration à la presse, que «l’entretien a porté sur la détérioration de la situation dans notre région et sur les graves dangers qu’elle annonce et qui nécessitent une concertation permanente». «Il est inutile de vous dire combien la situation est mauvaise», a-t-il déclaré. Il a estimé que «l’application des accords conclus» entre Israël et l’Autorité palestinienne devrait mettre un terme à cette détérioration. «Il faut que les responsables assument leurs responsabilités et ne pas faire porter aux Palestiniens plus qu’ils ne peuvent supporter», a-t-il ajouté. Le prince Séoud a indiqué avoir remis à M. Hariri un message du roi Fahd ben Abdel Aziz et du prince héritier Abdallah portant sur «la concertation et la coordination permanentes entre les États arabes». «J’ai constaté une convergence de vues totale sur tous les points soulevés» avec MM. Hariri et Hammoud, a-t-il ajouté, en se déclarant «certain» de cette convergence lors de l’entretien qu’il doit avoir ce matin avec le chef de l’État Émile Lahoud. Le ministre séoudien devait passer la nuit à l’hôtel Vendôme. Il remettra également à M. Lahoud un message du roi Fahd sur la situation régionale. Il est attendu plus tard dans la matinée en Jordanie où il doit aussi évoquer avec le roi Abdallah II l’escalade dans la région. Le chef de la diplomatie séoudienne avait entamé en matinée sa tournée par une rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak à Alexandrie. Il s’est rendu ensuite à Damas pour un entretien avec le président syrien Bachar el-Assad sur «la poursuite de l’agression israélienne contre le peuple palestinien et sur les efforts en cours pour rétablir la solidarité arabe», selon l’agence officielle syrienne Sana. Le prince Séoud, qui a pris ensuite la route pour Beyrouth, a nié, dans une déclaration à la presse, que son pays tentait d’organiser un sommet américano-palestinien. La presse séoudienne a indiqué hier que Ryad s’efforce d’organiser une rencontre entre le président américain George W. Bush et le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, qui pourrait contribuer à un apaisement de la crise israélo-palestinienne. Selon la presse, cette initiative est au centre de la tournée du prince Séoud. Le président américain, qui n’a jamais reçu M. Arafat depuis son entrée en fonctions en janvier, a fait preuve de fermeté à l’égard du dirigeant palestinien en estimant qu’il ne faisait pas assez d’efforts pour arrêter la violence. Lundi, le roi Fahd avait appelé la communauté internationale à «intensifier ses efforts» pour amener Israël à mettre fin à ses «agressions lâches» contre le peuple palestinien. À Beyrouth, une source bien informée, citée par notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane, a indiqué, peu avant l’entretien du prince Séoud avec M. Hariri, que Ryad cherche à réunir un mini-sommet arabe, qui regrouperait outre l’Arabie séoudite et les Palestiniens, les quatre voisins arabes d’Israël (Égypte, Jordanie, Syrie et Liban). Le but de cette rencontre serait d’examiner les possibilités de l’annonce par les Palestiniens d’une trêve dans l’intifada, afin de faciliter l’apaisement et la reprise des négociations de paix. Cette source relève que le prince Séoud a entamé sa tournée à la suite de la rencontre dimanche entre le roi Fahd et M. Arafat en Arabie séoudite. Au cours de cette entrevue, le leader palestinien avait mis l’accent sur la nécessité de pressions internationales sur Israël pour mettre un terme à la dégradation de la situation. Toujours de même source, on souligne qu’en cas d’accord sur une trêve dans l’intifada, cela constituerait de la part des Arabes une pression sur les États-Unis pour qu’ils amènent le gouvernement israélien à stopper ses attaques contre les Palestiniens.