Justice - Amnesty épingle le système pénitentiaire libanais

Amnesty International a critiqué dans un rapport rendu public hier le système pénitentiaire libanais où, selon l’organisation internationale de défense des droits de l’homme, les détenus subissent des pressions physiques et morales. Le rapport indique que «les principes de respect de la dignité humaine et des droits à la défense, du non-recours à la torture ou aux pressions morales, que le Liban est tenu de respecter de par sa Constitution et son adhésion aux conventions internationales, sont violés». Le texte met en cause notamment «la détention au ministère de la Défense, où des témoignages ont fait état de mauvais traitements», ainsi que «la détention en isolement», «la prolongation de la garde à vue» et «les procédés utilisés pour obtenir des aveux au cours des interrogatoires préliminaires» à la comparution devant un juge d’instruction. Le rapport met également en garde contre «l’extension de la compétence des tribunaux militaires» et souligne qu’Amnesty a «relevé des cas de torture de prisonniers politiques, notamment de membres de groupements non autorisés, dont des activistes islamiques et des partisans des Forces libanaises». Le texte indique en outre que «ceux qui sont accusés de collaboration avec Israël sont soumis à la torture pour leur extorquer des aveux ou des informations puis sont déférés devant les tribunaux militaires où la procédure est rapide et n’assure pas entièrement les droits de la défense». La publication de ce rapport intervient trois semaines après les rafles effectuées du 5 au 8 août dans les milieux du CPL et des FL. Rappelons que le 22 août, la même organisation avait déjà publié un communiqué concernant les mauvais traitements dont sont victimes les femmes placées en détention. Dans ce cadre, Amnesty International avait appelé les autorités libanaises à «prendre sans délai des mesures afin de protéger les femmes contre les actes de torture, les mauvais traitements et les autres atteintes liées à leur sexe dont elles sont victimes en détention».