Vie politique - Vaste contestation au sein du parti phalangiste - Les élections anticipées du nouveau directoire - Kataëb fixées au 4 octobre

Des élections anticipées auront lieu au sein du parti Kataëb le 4 octobre prochain pour élire le président, trois vice-présidents et seize membres du bureau politique. Une décision en ce sens a été prise au cours d’une réunion que le bureau politique kataëb a tenue hier soir à la maison centrale de Saïfi sous la présidence de M. Mounir Hajj, en présence du vice-président du parti, Karim Pakradouni, du secrétaire général, Antoine Chader, et de onze membres du bureau politique. Le bureau politique a, d’autre part, désigné 21 chefs de régionaux et responsables de diverses sections et services du parti qui, de ce fait, feront partie du collège électoral appelé à élire le 4 octobre le nouveau directoire. La nouvelle direction du parti prendra en charge ses fonctions le 1er mai prochain pour une période de cinq ans. Le président et les cinq membres du conseil disciplinaire, ainsi que le président et les quatre membres de la commission de surveillance financière seront également élus le 4 octobre. Ces élections anticipées sont vivement contestées par de nombreux dirigeants et hauts responsables Kataëb qui affirment que cette précipitation dans la réorganisation du parti est pratiquement commanditée par le régime et certains «services» ou responsables sécuritaires qui désirent imposer «leur» candidat à la tête du parti afin de barrer la route au président Amine Gemayel ou à certaines figures de proue du parti bénéficiant du soutien d’une large frange de la base, tel que l’ancien leader des Kataëb, M. Élie Karamé. La réunion du bureau politique tenue hier soir a été boycottée par douze membres de l’instance dirigeante du parti (qui en compte 25). Dans un communiqué conjoint, les douze contestataires ont souligné que la décision de fixer dès à présent la date des élections anticipées ainsi que la désignation précipitée de 21 hauts responsables (et membres du collège électoral) constituent une atteinte aux efforts de conciliation déployés ces dernières semaines par la commission ad hoc qui avait été formée à cette fin par le bureau politique. La commission de conciliation, rappelle-t-on, avait entrepris une série de contacts avec le président Gemayel, le leader de l’opposition Kataëb, M. Élie Karamé, ainsi qu’avec le président du parti, Mounir Hajj, et M. Karim Pakradouni. Ces démarches avaient pour but de dégager un terrain d’entente entre les divers courants du parti afin de jeter les bases d’une réorganisation des rangs Kataëb, parallèlement à une redéfinition de la ligne de conduite politique du parti. Dans le communiqué qu’ils ont publié hier, les douze membres du bureau politique qui contestent le principe des élections anticipées ont souligné que les efforts de la commission de conciliation avaient atteint un stade avancé et que la décision de fixer d’ores et déjà la date du scrutin et de nommer une partie du collège électoral constituent un torpillage de la médiation entreprise par la commission ad hoc. Les signataires de ce communiqué sont le député Antoine Ghanem, Jad Nehmé, Bernard Jerbaka, Fawzi Kalach, Jean Biagini, Wagih Kassab, Georges Jreige, Joseph Ammoun, Élie Dagher, Gaby Sayegh, Maurice Saba et Mme Yvette Ghazi. Les nominations Peu avant la réunion du bureau politique, M. Hajj avait présidé une réunion du conseil central, au cours de laquelle il avait tenté de justifier la décision de fixer d’une manière précipitée la date des élections anticipées. M. Hajj a d’abord reconnu que «les différends apparus au sein du parti avaient abouti à une paralysie du pouvoir de décision de la direction actuelle du fait du boycottage» (observé par les opposants). M. Hajj a affirmé sur ce plan qu’il n’y avait pas de «différend fondamental au sujet du discours politique ou de la réorganisation du parti», mais simplement une «lutte de pouvoir». «Tous les opposants ont estimé que le meilleur moyen de trancher au plus tôt cette lutte de pouvoir était de paralyser le chef du parti, d’affaiblir le parti et de le marginaliser», a déclaré M. Hajj. Se basant sur son analyse de la situation, M. Hajj a indiqué qu’il avait proposé d’avancer la date des élections du nouveau directoire «afin d’éviter une vacance au niveau de la direction du parti» (après la fin du mandat du commandement actuel, en mai prochain). Au terme de la réunion du conseil central, M. Hajj a présidé la réunion du bureau politique qui a décidé, en sus de la date des élections anticipées, d’accepter l’adhésion de 150 nouveaux membres. Le bureau politique a également procédé aux nominations suivantes : Georges Kassis, chef du régional du Metn-Nord ; Jad Nehmé, chef du régional de Jbeil ; Fadi Habre, chef du régional de Aley ; Fawzi Kalach, chef du régional du Koura ; Simon Khazen, chef de la région d’Achrafieh ; Ibrahim Richa, chef de la région de Medawar ; Antonio Khoury, chef du cinquième secteur ; Bernard Jerbaka, chef du service de l’environnement ; Michel Makhlouf, secrétaire général adjoint ; Khaled Sleiman, chef du conseil financier ; Chawki Ferekh, chef du service de mobilisation ; Massoud Mrad, chef du service de discipline ; Wissam Saadé, chef du service d’enquête ; Georges Chahine, chef du service d’information ; Élias Haddad, chef du service des dépenses ; Ghassan Daou, chef du service financier ; Tony Eido, chef du service des biens-fonds ; Nabil Kahhalé, chef du service des coopératives ; Michel Baaklini, chef du service des secours ; Ziad Hajj, chef du service sportif et Charbel Charbel, chef du service des associations amies.