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Actualités - ANALYSES

Nouveau paysage politique après la tempête

Au cours d’une rencontre de réflexion collective, des professionnels ont dressé le bilan-tableau suivant : – L’ éphémère axe tripartite dit Kantari, groupant MM. Nabih Berry, Rafic Hariri et Walid Joumblatt, reste mort-né. À la première épreuve, le vote du code de procédure pénale, cette alliance a volé en éclats. Seul M. Joumblatt a persisté et signé pour s’opposer au changement de cap exigé par le régime. S’inclinant devant les pressions, le président du Conseil a, quant à lui, fait approuver les nouvelles retouches par son bloc parlementaire. Tout en rappelant qu’il y était hostile et ne se soumettait que pour éviter au pays la secousse dévastatrice d’une crise de pouvoir. – Le président de la Chambre, pour sa part, a également adopté un profil bas, sans trop s’expliquer à ce sujet. Quelques jours auparavant, lors du contre-rejet des propositions de Baabda, M. Berry se trouvait encore en mesure de proclamer avec une pointe de fierté que l’Assemblée «respecte Son Excellence le président de la République, mais pas aux dépens de la législation». Cette attitude de défi avait du reste étonné nombre de parlementaires. Qui avaient de suite relevé que le chef du Législatif n’aurait dû faire aucune mention de la présidence de la République. Car chaque institution avait, pour sa part, à ce moment précis, exercé ses prérogatives constitutionnelles. La présidence en priant la Chambre de revoir sa copie ; et la Chambre en réapprouvant le texte voté en première lecture. Il n’y avait là rien de personnel, ajoutaient ces députés. Qui omettaient quand même de préciser que si le principe de la séparation des pouvoirs était de la sorte respecté, son corollaire, à savoir la coopération requise entre les institutions, était battu en brèche dans cette affaire. Qui a finalement tourné à l’avantage du régime et à l’humiliation d’une Chambre obligée de se rétracter. D’où les mêmes députés tirent aujourd’hui le constat suivant : au lieu de plastronner, il aurait sans doute mieux valu que le speaker de la Chambre allât voir le chef de l’État pour s’entendre avec lui sur un scénario raisonnable, qui ne fît perdre la face à personne. –L’opposition de l’Est a subi un coup dur à travers les rafles. Car elle ne peut plus user de la rue comme d’un levier de pression, pour reprendre la campagne en faveur d’un retrait des forces syriennes. Ce dossier est donc pratiquement gelé jusqu’à nouvel ordre. Et le pouvoir, qui a déclaré que la présence militaire syrienne reste aussi nécessaire que légale, obtient gain de cause. – Autre acquis apparent pour le régime : la Rencontre de Kornet Chehwane se dit désormais prête à se rendre à Baabda, alors qu’elle n’en voyait pas trop l’utilité avant les événements. Toujours selon les mêmes politiciens, cet important groupement de l’Est a également rabaissé le plafond de ses revendications et arrondi les angles, plutôt abrupts, de ses prises de position initiales concernant le pouvoir. Cela, en se rabattant sur des généralités élastiques, comme la demande d’une loi électorale équilibrée, ainsi que la parité islamo-chrétienne pour les postes de première catégorie. Toutes questions qui demandent beaucoup de temps pour être négociées, ce qui abolit le forcing exercé jusqu’alors sur le pouvoir en ce qui concerne le retrait ou l’entente. En d’autres termes, d’après les analystes cités, ce n’est plus que du bout des lèvres que l’Est, rassemblé sous l’autorité morale de Bkerké, continue à prier pour le retrait, à réclamer une participation au cabinet ou encore la libération du Dr Geagea et le retour du général Aoun. – Ce repli politique ne provoque pas beaucoup de bruit. Du fait qu’il se trouve couvert, comme beaucoup d’autres facteurs, par la nécessité de ne plus mettre en avant que le traitement de la crise économique. Dès lors, le régime a semblé marqué des points sur tous les fronts. D’autant qu’il a engagé un processus de dialogue généralisé. Mais, concluent les professionnels, la partie de ping-pong peut reprendre à tout moment. Par exemple, au sujet du thème de l’heure : le redressement économique. Qui peut, à son tour, donner lieu à un bras de fer sur les prérogatives.
Au cours d’une rencontre de réflexion collective, des professionnels ont dressé le bilan-tableau suivant : – L’ éphémère axe tripartite dit Kantari, groupant MM. Nabih Berry, Rafic Hariri et Walid Joumblatt, reste mort-né. À la première épreuve, le vote du code de procédure pénale, cette alliance a volé en éclats. Seul M. Joumblatt a persisté et signé pour...