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Actualités - CHRONOLOGIES

ENQUÊTES - Le député de Batroun met en garde contre les atteintes aux libertés et à la démocratie - Harb confirme que Hindi et Younès ont été victimes de pressions

M. Boutros Harb a affirmé hier que l’enquête préliminaire avec MM. Toufic Hindi et Habib Younès, dans l’affaire des contacts présumés avec Israël, s’est «déroulée dans des conditions inhumaines» et confirmé que «les aveux leur ont été extorqués par la force de pressions psychologiques qui ont été exercées sur eux». Le député de Batroun, qui est par ailleurs l’avocat des deux hommes, a également confirmé que MM. Hindi et Younès se sont rétractés devant le juge d’instruction militaire. Harb a reçu hier à Batroun une délégation de la paroisse française, St-Étienne, devant qui il a longuement parlé des spécificités libanaises. «Toute tentative de porter atteinte aux libertés au Liban équivaut à frapper les bases sur lesquelles le pays est fondé et sans lesquelles il ne pourrait pas survivre», a-t-il déclaré devant ses hôtes. Après avoir souligné que le Liban a réussi à résister à toutes les secousses qui ont marqué son histoire, le parlementaire a affirmé que cette résistance «donne la preuve de son inviolabilité et de sa capacité à faire face à tous les dangers et à tous les complots qui peuvent être tramés contre son système». «Toutes les tentatives visant à ébranler son système démocratique fondé sur les libertés et sur la volonté populaire seront vouées à l’échec. Il en sera de même pour les tentatives visant à transformer notre système politique, fondé sur les institutions, la loi et la volonté populaire, en un système au sein duquel les services de sécurité joueront un rôle essentiel au détriment des institutions», a-t-il ajouté. Interrogé ensuite sur l’affaire Hindi et Younès, M. Harb a rappelé devant ses visiteurs que «la collaboration avec Israël est un crime qui entraîne des sanctions pénales». «Et si nous défendons les libertés, cela ne veut pas dire que nous défendons la liberté de commettre des crimes», a-t-il dit, après avoir expliqué la prise de position du syndicat des journalistes qui avait retiré son appui aux deux journalistes Antoine Bassil et Habib Younès. «S’il se confirme que MM. Hindi et Younès, dont j’assume la défense, ont collaboré avec Israël, nous ne les défendrons pas ; sinon, il n’est pas permis de porter des jugements sur ces personnes et de les accuser, à tort, d’avoir eu des contacts avec Israël», a-t-il poursuivi. « Hindi et Younès ont obtempéré par peur de la violence » Harb a indiqué dans ce cadre qu’«au cours de l’instruction, il est apparu que l’enquête préliminaire menée auprès de MM. Toufic Hindi et Habib Younès s’est déroulée dans des conditions inhumaines. Les aveux leur ont été extorqués par la force de pressions morales. C’est ce qu’ils ont eux-mêmes révélé. Ils se sont d’ailleurs rétractés devant le juge d’instruction, niant les aveux consignés dans les procès-verbaux. Ils ont révélé qu’ils ont apposé leur signature sur tout ce qui leur a été demandé par peur de la violence et dans un climat d’intimidation étrange. Ce genre de climat pousse n’importe quelle personne qui souhaite préserver sa dignité et son intégrité physique à se soumettre parce qu’elle sait qu’elle pourra s’exprimer comme il le faut devant le juge d’instruction». Le député a raconté que lorsque MM. Toufic Hindi et Habib Younès se sont trouvés en présence du juge d’instruction, «ils ont révélé que des pressions ont été exercées sur eux et que toutes leurs dépositions et les informations qui leur ont été attribuées ne sont pas correctes». «Ce qui confirme, a-t-il poursuivi, les prises de position des Ordres des avocats de Beyrouth et du Liban-Nord qui avaient affirmé que les enquêtes préliminaires effectuées par les services de renseignements qui ne sont pas soumis aux ordres du procureur général, et non par la police judiciaire, sont contraires aux lois et notamment aux règles définies dans le code de procédure pénale». « Des accusations plus politiques que judiciaires » «Toutes ces enquêtes sont nulles et non avenues, a ajouté Harb, et ne peuvent pas être retenues. Aussi, avons-nous demandé à ce que seules les dépositions faites devant le juge d’instruction soient prises en considération, que les accusations soient lancées à partir de là et ne soient pas parachutées, surtout qu’il est apparu que les inculpations contenues dans le document sur base duquel le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire a déféré les prévenus devant le juge d’instruction militaire, sont plus politiques que judiciaires : on y laisse entendre que tout appel au retrait syrien du Liban constitue une trahison et un service rendu à Israël et que les Assises de Kornet Chehwane ont été formées à la demande d’Uri Lubrani (l’ex-coordinateur des activités israéliennes au Liban-Sud). C’est là une chose que nous ne pouvons accepter et à laquelle nous ferons face. Si la campagne menée (contre nous) se poursuit, nous l’affronterons avec des moyens différents de ceux que nous avons adoptés jusqu’aujourd’hui».
M. Boutros Harb a affirmé hier que l’enquête préliminaire avec MM. Toufic Hindi et Habib Younès, dans l’affaire des contacts présumés avec Israël, s’est «déroulée dans des conditions inhumaines» et confirmé que «les aveux leur ont été extorqués par la force de pressions psychologiques qui ont été exercées sur eux». Le député de Batroun, qui est par ailleurs...