Francophonie - Un espace de croissance - et de solidarité - Par le général Émile Lahoud - Président de la République libanaise - Un espace de croissance et de solidarité : c’est en ces termes que le président Émile Lahoud définit la francophonie, dans un message au Forum francophone des affaires. «

Francophonie Un espace de croissance et de solidarité Par le général Émile Lahoud Président de la République libanaise Un espace de croissance et de solidarité : c’est en ces termes que le président Émile Lahoud définit la francophonie, dans un message au Forum francophone des affaires. «L’Orient-Le Jour» est heureux de reproduire ce message qui préfacera, avec un texte du président Jacques Chirac, une publication que prépare le Forum en prévision du IXe sommet de la francophonie, programmé pour le mois d’octobre prochain à Beyrouth. Le monde francophone se caractérise par le contraste entre sa grande étendue territoriale – il englobe plus d’un quart des États membres des Nations unies – et sa puissance économique relativement modeste : moins d’un huitième du produit mondial brut procède de pays francophones. Ce contraste au plan mondial s’accompagne à l’intérieur de l’Organisation francophone d’une profonde disparité entre certains pays qui, comme le Luxembourg, la Suisse, la France, le Canada, la Belgique, sont parmi les plus riches du monde et d’autres qui sont parmi les moins favorisés. Sans ces quelques nations riches, les statistiques de la Banque mondiale indiquent que la part de la francophonie dans le produit mondial tomberait à moins de deux pour cent. Ce contraste au plan mondial et cette disparité au plan francophone dictent à notre Organisation ce qui, dans le domaine économique, doit être sa tâche essentielle pour la période à venir. Cette tâche s’articule autour de deux impératifs : le développement et le rééquilibrage. Ces deux impératifs sont indissociables, consubstantiels. En effet, si la richesse de certaines économies francophones constitue pour l’ensemble un atout précieux, le niveau élevé de cette richesse même en limite le taux de croissance potentiel. Inversement, c’est dans les économies en retard qu’une croissance rapide peut être espérée, et donc qu’un plus grand effort de développement s’impose. Réduisant les inégalités au sein de la famille francophone, il relèverait dans le même temps la part du monde francophone en général dans le produit mondial brut. C’est dire que pour le Liban, hôte du IXe sommet de la francophonie, l’Organisation internationale de la francophonie doit être un lieu privilégié du codéveloppement et de la coopération économique Nord-Sud. Respectueux des particularismes économiques et culturels de ses États membres, l’espace francophone est pour nous un espace de croissance et de solidarité. Tels sont les thèmes qu’au nom du Liban je soumets à la réflexion des membres du Forum francophone des affaires.