La réunion des ministres des AE aujourd’hui au Caire, - un lot de consolation à Arafat - Les Arabes à la recherche d’une « position unifiée » sur le conflit israélo-palestinien

Les ministres arabes des Affaires étrangères tenteront aujourd’hui au Caire, en présence du président palestinien Yasser Arafat, de sortir de «l’inaction» dont ils s’accusent eux-mêmes et d’adopter une «position unifiée» dans leur soutien à la question palestinienne. M. Arafat participera à cette réunion extraordinaire des ministres ou représentants des 22 membres de la Ligue arabe, a annoncé mardi Mohammed Sobeih, délégué palestinien à la Ligue. L’Irak et les Émirats arabes unis ont confirmé la participation de leurs ministres, respectivement Naji Sabri et Rached Abdallah al-Nouaïmi. Les ministres tenteront «de formuler une position arabe unifiée afin de soutenir la cause palestinienne et d’arrêter le cycle de la violence israélienne contre le peuple palestinien sans armes», selon le quotidien gouvernemental al-Ahram. Le journal égyptien précise que M. Arafat soumettra à la réunion un rapport sur la situation dans les territoires occupés et les efforts diplomatiques déployés pour obtenir une décision du Conseil de sécurité de l’Onu sur l’envoi d’observateurs internationaux dans les territoires. Le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Maher doit présenter les résultats de la mission que vient d’achever aux États-Unis le conseiller du président Hosni Moubarak, Oussama al-Baz, pour explorer de nouvelles propositions de règlement du conflit israélo-palestinien. M. Maher a expliqué lundi que les deux parties avaient échangé des «idées» et qu’«il y a un désir de travailler ensemble pour aboutir à la paix au Proche-Orient», ajoutant que l’Égypte souhaite «une solution fondée sur la légitimité mutuelle (d’Israël et des Palestiniens) et sur les résolutions de l’Onu». L’Égypte doit maintenant soumettre ces propositions aux Palestiniens, a indiqué M. Maher. Cette réunion extraordinaire, qui se tiendra au siège de la Ligue, a été décidée au terme de tractations interarabes, et annoncée mercredi dernier après une rencontre regroupant au Caire M. Arafat, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, et les ministres égyptien et jordanien des Affaires étrangères, MM. Maher et Abdel Ilah Khatib. « Déclarations creuses » «C’est un peu le cadeau de consolation des Arabes aux Palestiniens, après le refus de réunir un sommet arabe», a commenté un diplomate étranger qui a requis l’anonymat. Le président Moubarak avait ainsi jugé inutile et «illogique d’envisager un sommet», à l’issue d’un entretien le 1er août avec M. Arafat, alors que ce dernier réclamait avec insistance la tenue d’une telle réunion. Depuis le début de l’intifada, le 28 septembre, deux sommets arabes ont été organisés, au Caire et à Amman, avec pour résultat des engagements de soutien financier aux Palestiniens, qui n’ont été que partiellement respectés par les pays membres. Une réunion la semaine dernière au Caire des ministres arabes de l’Information a dénoncé les offensives des médias israéliens, sans prendre de décision concrète. Cette passivité est dénoncée par la presse arabe, de la Tunisie à l’Irak, en passant par l’Égypte. Le quotidien tunisien Le temps se lamentait ainsi la semaine dernière sur le peu de résultats de la réunion des ministres de l’Information, sous le titre : «Trop-plein israélien et... néant arabe !», après avoir dénoncé quelques jours plus tôt «les égoïsmes arabes» face à la «solidarité américano-israélienne». Quant au journal du parti Baas irakien as-Saoura, il critiquait sévèrement le silence arabe face à l’«extermination» dont sont victimes les Palestiniens aux mains des forces israéliennes. «Les dirigeants arabes se comportent envers la cause palestinienne comme si elle était uniquement l’affaire des Palestiniens, se contentant de sympathiser avec eux par des déclarations creuses», écrivait le quotidien.