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Actualités - CHRONOLOGIES

Karam promet une « riposte sans précédent » en cas d’atteinte à un membre de la profession - Le syndicat des journalistes réclame la libération immédiate d’Antoine Bassil

Le conseil du syndicat des journalistes, réuni sous la présidence de M. Melhem Karam, a réclamé hier «la libération immédiate» de notre confrère Antoine Bassil, arrêté jeudi par les services de renseignements de l’armée près de son domicile de Ballouné. M. Bassil, qui est correspondant de la chaîne de télévision séoudienne MBC émettant de Londres, a été appréhendé par les SR pour recueillir son témoignage dans le cadre de l’enquête menée avec M. Toufic Hindi, a indiqué une source officielle. Certains organes de presse ont rapporté hier matin des informations attribuées à des «sources judiciaires» selon lesquelles M. Bassil serait accusé par les SR d’avoir facilité un contact entre M. Hindi et un responsable israélien. Il s’agit, note-t-on, du premier journaliste arrêté par les autorités militaro-sécuritaires dans le sillage de la campagne menée contre les milieux de l’opposition. Compte tenu de la gravité d’un tel précédent, le conseil du syndicat des journalistes a tenu dans la matinée d’hier une réunion extraordinaire consacrée à cette affaire. Au début de la réunion, M. Karam a informé les membres du conseil du syndicat du résultat des contacts qu’il a entrepris avec le procureur général de la République Adnane Addoum, le directeur de la Sûreté générale, le général Jamil el-Sayyed, et le directeur des renseignements de l’armée, le brigadier Raymond Azar. Les responsables en question ont indiqué à M. Karam que M. Bassil avait été appréhendé «non pas pour des raisons professionnelles en rapport avec la liberté de la presse ou une position politique, mais pour des raisons se rapportant à l’enquête menée avec M. Toufic Hindi». À la lumière de ces contacts, M. Karam a déclaré que le syndicat des journalistes réclame «la libération immédiate de M. Antoine Bassil». «Le syndicat, a précisé M. Karam, continuera à le défendre jusqu’au bout car chaque citoyen et chaque syndicaliste ont le droit de bénéficier du soutien de ceux qui souhaitent défendre leurs droits et leur liberté». Après avoir souligné que le syndicat saura prendre les mesures qui s’imposent si les accusations lancées contre M. Bassil s’avèrent fondées, M. Karam a indiqué que l’avocat du syndicat, Me Antoine Houeiss, a été chargé de suivre cette affaire avec les autorités judiciaires concernées. M. Karam a souligné à cette occasion que le syndicat des journalistes est solidaire des ordres professionnels qui réclament la libération des membres des Ordres arrêtés dans le cadre des rafles opérées dans les rangs aounistes et des Forces libanaises. Une attitude ferme Le président du syndicat a répondu par la suite aux questions des journalistes, mettant l’accent sur l’attitude ferme qu’est déterminé à adopter le syndicat en vue de défendre les libertés d’expression. Interrogé sur le fait de savoir si une grève pourrait être décrétée par les organes de presse pour protester contre l’arrestation de M. Bassil, le président du syndicat a indiqué que dans une première étape, toutes les démarches nécessaires seront entreprises au niveau judiciaire. «Nous n’écartons aucune position que nous pourrions adopter pour défendre les libertés», a affirmé M. Karam qui a ajouté à ce sujet : «Nous devons tout mettre en œuvre pour défendre cette cause. La liberté constitue l’oxygène que nous respirons et qui constitue la raison d’être du Liban». M. Karam a, par ailleurs, réitéré la solidarité totale du syndicat des journalistes avec les ordres professionnels dans la bataille visant à obtenir la libération des personnes arrêtées. «Nous nous estimons concernés par l’arrestation de tout membre d’un quelconque ordre professionnel», a-t-il souligné. En réponse à une question, M. Karam a affirmé que «toute agression contre un quelconque média et toute atteinte contre un journaliste provoqueront de notre part une riposte sans précédent dans la vie syndicale» du pays. Et d’ajouter : «À mon avis, nul ne tentera de porter atteinte à la liberté d’expression. Si le contraire se produit, nous aurons une riposte qui dépasse les calculs de ceux qui tirent les ficelles». M. Karam a, par ailleurs, catégoriquement réfuté le prétexte avancé par certains responsables sécuritaires qui ont invoqué un prétendu contact de M. Bassil avec un responsable israélien pour dissuader le syndicat des journalistes de prendre la défense de notre confrère de la MBC. «J’ai répondu (aux responsables sécuritaires) que nous refusons une telle logique, a déclaré M. Karam. C’est lorsque toute la procédure judiciaire légale sera achevée, dans ses différentes phases, qu’une accusation peut être retenue. Il est très facile en effet de lancer des accusations à tort et à travers». En conclusion, M. Karam a déclaré que le procureur général avait promis d’obtenir la libération de M. Bassil. «À la lumière de sa réponse, nous adopterons la position qui s’impose», a affirmé le président du syndicat.
Le conseil du syndicat des journalistes, réuni sous la présidence de M. Melhem Karam, a réclamé hier «la libération immédiate» de notre confrère Antoine Bassil, arrêté jeudi par les services de renseignements de l’armée près de son domicile de Ballouné. M. Bassil, qui est correspondant de la chaîne de télévision séoudienne MBC émettant de Londres, a été...