Répression - Harb insiste : Il faut sanctionner - les « cogneurs » du Palais de justice

Boutros Harb, député de Batroun, a insisté hier sur la nécessité de sanctions à l’encontre des assaillants qui ont battu des manifestants la semaine dernière près du Palais de justice, et réclamé du ministre de la Défense Khalil Hraoui d’ouvrir une enquête rapide à ce sujet. M. Harb se fondait dans une déclaration sur les informations diffusées la veille par les milieux proches du ministère de l’Intérieur. Selon ces milieux, l’enquête ordonnée par le ministre Élias Murr a abouti à la conclusion selon laquelle les agents en civil qui ont battu les manifestants ne relèvent pas du ministère de l’Intérieur, mais des services de renseignements de l’armée. Pour M. Harb, cette conclusion de l’enquête «ne saurait être suffisante». «Il faut que le gouvernement mette la main sur ce dossier pour sanctionner ceux qui ont porté atteinte aux droits de l’homme, que ce soit par des agressions physiques ou par des arrestations contraires à la loi», a-t-il dit. «Il est tout naturel que l’opinion publique s’attende à ce que ces agresseurs soient déférés devant la justice compétente et que des mandats d’arrêt soient issus à leur encontre, et non pas à l’encontre de ceux qui ont manifesté et qui ont été agressés», a poursuivi le député. «Nous attendons donc du ministre de la Défense qu’il ordonne une enquête rapide et nous appelons le parquet militaire à entamer des interrogatoires à ce sujet auprès de ministres ou de n’importe quelle autorité politique concernée», a-t-il lancé. S’adressant au ministre de la Justice Samir el-Jisr, dont il a affirmé «comprendre les souffrances qu’il doit endurer et son refus de ce qui s’est produit», M. Harb lui a demandé de «prendre l’initiative d’inviter le parquet» à entamer les investigations nécessaires. «Je sais que le ministre de la Justice est un démocrate, soucieux des libertés et des droits des gens. C’est pourquoi je l’exhorte à agir et à ne pas se suffire d’une condamnation implicite des derniers événements», a conclu M. Harb.