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Actualités - CHRONOLOGIES

ÉDITION - L’écrivain, frère de Balthus, est décédé à 96 ans - Pierre Klossowski, - « un pur et simple maniaque »

L’écrivain et peintre Pierre Klossowski est décédé à son domicile parisien à l’âge de 96 ans. Écrivain, traducteur, peintre, théologien et même acteur, Pierre Klossowski, homme d’écrits et d’images, a exploré, à travers tous ces arts, un univers personnel sulfureux mêlant érotisme et sacré, métaphysique et perversion.Ami de Georges Bataille, d’André Gide et d’André Breton, l’essayiste de Sade mon prochain, l’auteur de Roberte ce soir, cette mystérieuse Roberte inspirée par sa femme et modèle Denise, a été associé à tous les mouvements littéraires du siècle, les surréalistes, Jacques Lacan, Michel Leiris, tout en restant un auteur à part, inclassable. Exposant encore l’an dernier dans une galerie lyonnaise, Pierre Klossowski, qui venait d’avoir 96 ans le 9 août, privilégiait depuis plusieurs années l’expression graphique. Cet artiste singulier et pluridisciplinaire a joué au cinéma dans Au hasard Balthazar de Robert Bresson et, avec sa femme, dans Roberte de Pierre Zucca, inspiré de Roberte ce soir et de La Révocation de l’Edit de Nantes. Le cinéaste franco-chilien Raul Ruiz a porté à l’écran un roman de l’écrivain (La vocation suspendue - 1977) ainsi qu’un scénario L’Hypothèse du tableau volé. Des textes de Pierre Klossowski figurent également dans Salo ou les 120 journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini, un univers qui rejoint ses propres fantasmes sexuels. Passage par le séminaire Fils aîné du peintre polonais Erich Klossowski, Pierre a grandi dans un milieu pictural – «la peinture a été une donnée première de ma sensibilité», disait-il dans une interview – d’autant que sa mère était l’élève de Bonnard qu’il a aussi connu. Et s’il a donné, d’abord, la primeur à l’écriture (l’écrivain Rainer Maria Rilke était un familier du domicile), l’adolescent illustrait déjà ses lettres à Gide, son tuteur et mentor, de dessins à l’encre aquarellée. Exégète de Sade, traducteur de Kafka, Suétone, Nietzsche (à qui il consacre l’essai Nietzsche et le cercle vicieux), Kierkegaard et Virgile, Pierre Klossowski est surtout connu sur le plan littéraire par sa trilogie Les lois de l’hospitalité, où l’on voit un mari, Octave, offrir sa femme à d’autres hommes. Cette trilogie regroupe Roberte ce soir (1953), La Révocation de l’Edit de Nantes (1959) et Le souffleur (1960). Son roman fantastique Le Baphomet avait obtenu le prix des critiques en 1965. Parmi les tableaux les plus connus de l’artiste, qui passa par le séminaire et tenta l’expérience monastique chez les dominicains, figure Les barres parallèles où l’on retrouve ses fantasmes avec l’image d’une femme élégante attachée par des courroies à des barres de gymnastique tandis qu’on lui enlève sa jupe. Malgré sa créativité multidisciplinaire, Pierre Klossowski affirmait dans une interview qu’il n’était «ni un romancier, ni un philosophe, ni même un artiste» mais «un pur et simple maniaque». Décrit comme «l’écrivain de la modernité étrange», il avait obtenu en 1981 le grand prix national des lettres.
L’écrivain et peintre Pierre Klossowski est décédé à son domicile parisien à l’âge de 96 ans. Écrivain, traducteur, peintre, théologien et même acteur, Pierre Klossowski, homme d’écrits et d’images, a exploré, à travers tous ces arts, un univers personnel sulfureux mêlant érotisme et sacré, métaphysique et perversion.Ami de Georges Bataille, d’André Gide et...