Moawad : « Un coup d’État contre - les libertés et la démocratie »

L’intervention de Mme Nayla Moawad est strictement axée sur le communiqué de l’armée concernant les «aveux» de Toufic Hindi et la vidéocassette montrant ce dernier en train de parler au procureur de la République, Adnane Addoum. La députée du Liban-Nord lance une attaque en bonne et due forme contre les services de renseignements. «Nous vivons au rythme des communiqués contradictoires (de l’armée) qui rappellent les communiqués diffusés lorsqu’un état d’urgence est déclaré», dit-t-elle non sans ironie. Elle reprend rapidement les évènements des derniers jours. «J’ai toujours appelé à l’égalité des femmes et des hommes. Mais je ne savais pas que mon appel allait être rapidement entendu et qu’on allait rouer de coups avec la même brutalité les jeunes gens et les jeunes filles». La vidéocassette montrant Toufic Hindi avec le juge Addoum «m’a rappelé les films sur Staline et Candid Camera», poursuit-elle sur le même ton ironique avant de contester la présence du magistrat. «Je pense que quelqu’un d’autre doit mener l’enquête en sa présence». «Vous voulez que Hariri enquête avec lui ?», plaisante le président de la Chambre. Elle dénonce ensuite l’allusion selon laquelle des ordres professionnels seraient également impliqués dans les tentatives de déstabilisation du pays. Elle réprouve les tentatives d’intimidation de la presse en notant que «c’est la même voiture des services de renseignements qui poursuivait le journaliste Samir Kassir qui prend aujourd’hui en filature Élie Nakouzi», l’animateur d’un talk-show politique à la MTV. Mme Moawad stigmatise aussi «le coup d’État contre les libertés, la démocratie et l’accord de Taëf» et insiste sur le point de savoir «quelles sont les nouvelles orientations stratégiques de l’État».