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Actualités - CHRONOLOGIES

Santé - Plaidoyer pour une commission parlementaire d’enquête - Frangié s’attaque au fléau du gaspillage

Dans son intervention lors du séminaire sur la santé organisé lundi au Parlement, M. Sleimane Frangié a mis le doigt sur la plaie. Et dénoncé tout haut ce que tout le monde murmure tout bas. À savoir que pour réduire vraiment la facture santé, très lourde pour les finances publiques, il faut d’abord neutraliser la politique politicienne, clientéliste, et les trafics ou abus d’influence. Qui obligent le Trésor à casquer ou à raquer, pour parler familièrement, au nom de prétendus équilibres politiques. Ainsi ce pays pauvre, et qui ne cesse de s’appauvrir, se paie des luxes que l’on ne voit nulle part ailleurs. Le ministre a cité comme exemple les opérations à cœur ouvert qui battent au Liban, sur le plan des pourcentages, tous les records mondiaux. Il a levé le voile sur les magouilles autour des médicaments, des listes et autres juteux commerces sur le dos des malades comme du Trésor. M. Frangié a beaucoup insisté sur la nécessité de cesser l’exploitation politique ou démagogique de ce grave dossier qui touche les gens dans leur existence même. En mettant les points sur les i, M. Frangié a contré, sur le plan purement politique, la tactique originale de harcèlement adoptée par le président de la Chambre. Qui, sous prétexte d’aider le gouvernement en apportant un éclairage mieux soutenu à divers problèmes, a décidé d’organiser place de l’Étoile des séminaires consacrés à ces questions épineuses. Selon les détracteurs du chef du Législatif, en ouvrant le débat sur la santé, il aurait voulu faire d’une pierre deux coups. «D’abord, disent ces contempteurs, causer quelques tracas au gouvernement. Ensuite, plus ponctuellement et plus régionalement, exercer une pression accrue pour mieux noyauter avec ses fidèles les conseils d’administration des hôpitaux publics au Sud et ailleurs. Ce qui n’aurait rien de répréhensible au fond, si ces cadres étaient compétents. Or, on constate qu’ils ne le sont pas. À preuve que deux ans après la nomination des membres du conseil d’administration de l’hôpital de Beyrouth, cet établissement n’est toujours pas équipé et ne fonctionne pas». M. Frangié pour sa part a stigmatisé les pratiques de certaines personnalités influentes appartenant au pouvoir. Ces pôles obligent l’Administration à servir leurs intérêts propres au détriment de l’intérêt général. «Les scandales que le ministre dénonce, renchérit un politicien, ne doivent pas être étouffés. Il faut ouvrir une instruction judiciaire. Et puisque les propos ont été tenus place de l’Étoile, nous devons former une commission parlementaire d’enquête. C’est d’autant plus nécessaire que si l’on a bien compris ce qu’a dit le ministre, l’administration hospitalière échappe pratiquement à tout contrôle, à toute inspection. Grâce ou à cause de l’ombrelle assurée par les pôles politiciens». Ce même député ne manque cependant pas de s’étonner «qu’à l’instar du président Hariri, qui a avoué son impuissance au sujet des écoutes, le ministre Frangié relève qu’il ne peut pas faire grand-chose pour redresser la situation sur le plan de la santé. Cela alors qu’il est en charge de ce portefeuille depuis de longues années». Et de conclure en soulignant qu’il ne suffit pas «de porter un diagnostic aussi juste que sévère sur les fuites de robinet. Il faut encore savoir jouer les plombiers et prendre des mesures précises. Sans se soucier si cela plaît à tel ou tel». Certes, mais lutter contre un geyser, c’est risquer d’être renversé. Posture plutôt malsaine pour un gouvernement et pour un gouvernant.
Dans son intervention lors du séminaire sur la santé organisé lundi au Parlement, M. Sleimane Frangié a mis le doigt sur la plaie. Et dénoncé tout haut ce que tout le monde murmure tout bas. À savoir que pour réduire vraiment la facture santé, très lourde pour les finances publiques, il faut d’abord neutraliser la politique politicienne, clientéliste, et les trafics ou...