La tournée patriarcale - Nouvelles réactions favorables - dans les milieux parlementaires

De nouvelles réactions ont été enregistrées au cours des dernières vingt- quatre heures dans les milieux parlementaires au sujet de la tournée pastorale du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, dans les régions du Chouf, de Jezzine et de Aley. Plusieurs députés ont applaudi ainsi au climat qui a entouré la visite du patriarche maronite, mettant l’accent sur ses retombées positives au niveau de la réconciliation nationale et de la consolidation de la coexistence. M. Nabil Boustany, député du Chouf, a rendu hommage sur ce plan aux habitants du Chouf, de Jezzine et de Aley pour «l’accueil particulièrement chaleureux» qu’ils ont réservé au patriarche Sfeir, soulignant qu’un tel accueil reflète «la volonté d’ouverture de cette population et son souci de préserver l’atmosphère de fraternité, de liberté et de coexistence afin de reconstruire la montagne». M. Boustany a, d’autre part, déclaré que la rencontre à Moukhtara entre le patriarche maronite et le leader du PSP, Walid Joumblatt, «a consacré la réconciliation dans les régions de la montagne et a ouvert une nouvelle page de coopération afin de répandre un climat de réconciliation au Chouf». M. Mosbah Ahdab, député sunnite de Tripoli, a applaudi à la tournée du patriarche maronite au Chouf et a exprimé le souhait que «l’esprit de cette réconciliation puisse s’étendre à toutes les fractions libanaises». «L’accord de Taëf, a notamment déclaré M. Ahdab, a défini il y a près de dix ans un cadre politique et institutionnel pour la réunification du Liban. Les prises de position nationales et historiques adoptées lors de la visite du patriarche au Chouf constituent un facteur essentiel pour parachever la mise en application de l’esprit de Taëf». Et le député de Tripoli de poursuivre : «En ce qui nous concerne au Liban-Nord et à Tripoli, nous accueillons très favorablement toute initiative qui contribue à la réconciliation nationale. Il est temps d’engager le pays sur la voie de l’unité et de la citoyenneté. Nous tendons la main pour que l’esprit de cette réconciliation englobe toutes les fractions libanaises, sans exception». De son côté, M. Gebrane Tok, député de Becharré, a estimé que la visite du patriarche Sfeir a constitué «une étape historique sur la voie du renforcement de la coexistence et du retour des déplacés». M. Tok a réclamé la libération du leader des Forces libanaises, Samir Geagea, appelant à une «unanimité nationale» à ce propos. « Sfeir a consacré l’unité du Liban », affirme le Mouvement du renouveau démocratique Le Mouvement du renouveau démocratique (MRD), présidé par M. Nassib Lahoud, a estimé, dans un communiqué publié hier, que «la visite du patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir au Chouf et à Jezzine consacre l’unité du pays». Pour le MRD, dont le comité exécutif a tenu une réunion centrée sur l’évaluation de la visite de Mgr Sfeir dans la montagne : «Cette visite contribue de façon indéniable à remettre le Liban sur la voie de la convalescence politique». «C’est une visite qui a permis au Liban de se réconcilier avec lui-même. Cette réussite indéniable confirme la capacité des Libanais à tourner la page d’une des périodes les plus dures de leur histoire et à se tourner vers l’avenir, forts qu’ils sont de leurs anciennes expériences, aussi bien les meilleures que les moins bonnes», a encore estimé le MRD. Le Mouvement rappelle aussi que cette ouverture pour une réconciliation profonde et généralisée, prônée notamment par le patriarche Sfeir et M. Walid Joumblatt, concorde tout à fait avec son programme politique. «Nous avons prôné une réconciliation généralisée à plusieurs niveaux, une réconciliation des Libanais avec eux-mêmes, une réconciliation de la nation avec notre mémoire collective, une troisième entre la société et l’État, une dernière entre les différentes forces politiques, ce qui fait que ce auquel nous avons assisté dans la montagne ne peut que nous réjouir car il constitue un prélude à un mouvement conciliateur plus vaste», ont affirmé les dirigeants du MRD. Le BCCN : Une visite historique Le Bureau central de coordination nationale (BCCN) a qualifié d’«historique» la récente visite du patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir à Jezzine et dans la Montagne et estimé que «le grand rassemblement populaire qui s’est constitué autour de sa personne et de ses prises de position nationales est, en fait, un plébiscite en faveur de la souveraineté, de l’indépendance et de la libre décision». «Le sens le plus important de cette visite a été le défi lancé aux tabous établis par les autorités autour d’un consensus libanais sur les constantes nationales», a ajouté le communiqué publié par le BCCN. Pour le Bureau central, «les détracteurs de la décision du patriarche de ne pas se rendre au Liban-Sud oublient sciemment que l’État n’y possède aucune autorité et qu’il est totalement inadmissible que la visite du patriarche se déroule sous l’égide des milices. Le fait que le patriarche ait omis de se rendre au Liban-Sud constitue une protestation très claire contre l’absence de l’autorité de l’État dans cette région du territoire national». En conclusion, le BCCN estime que «les Nations unies demeurent la garantie essentielle des droits nationaux des petits pays» et qu’il ne faut, en aucun cas, s’opposer à la volonté de la communauté internationale, «surtout au détriment de l’intérêt supérieur de la nation et au bénéfice de parties régionales dont personne n’ignore plus les desseins ou l’identité».