Communautés - Une délégation des FL à Dimane dénonce la vague d’arrestations dans leurs rangs - Sfeir : « Un pays libre, souverain et indépendant »

Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a souligné une nouvelle fois qu’il revendiquait «un pays libre, souverain et indépendant». C’était à l’occasion de la visite au siège d’été au patriarcat à Dimane d’une délégation du village de Kahalé, qui avait constitué l’une des étapes de son périple du week-end. La délégation était constituée du président de la municipalité Souhail Bejjani, des moukhtars Anouar et Antoine Abi Khalil, du père Pierre Abi Abdallah et d’autres personnes. M. Bejjani a déclaré à l’issue de la réunion que «les habitants de Kahalé croient dans l’ouverture et le dialogue, dans les comportements empreints de sagesse, de même qu’ils tiennent aux valeurs et à leurs libres opinions, et sont fidèles aux prises de position exprimées par le patriarche durant toute sa tournée». Quant au patriarche Sfeir, il a souligné «l’accueil chaleureux que nous ont réservés les habitants de votre localité». «Nous ne pouvons donner plus d’importance qu’il ne faut à quelques incidents, déclenchés tout le long de notre parcours», a-t-il poursuivi, faisant allusion à certains slogans scandés en sa présence. «Nous persistons à lutter pour un pays libre, souverain et indépendant, mais nos mains restent tendues vers tous ceux qui veulent faire de même». Par ailleurs, les arrestations, qui ont touché nombre de personnes affiliées au parti dissous des Forces libanaises, ont fait l’objet de discussions entre une délégation des FL et le patriarche Sfeir . «Une vaste campagne de convocations et d’arrestations a été lancée par les services de sécurité dès la fin de la visite du patriarche dans les villes et villages (du Chouf et de Jezzine)», a précisé la délégation dans un communiqué distribué à l’issue de la visite, et qui comportait également les noms des personnes arrêtées. «Des dizaines de personnes ont été arrêtées, pour leur appartenance politique et nationale», lisait-on dans le communiqué. Par ailleurs, la délégation des FL a émis un certain nombre de remarques : «Toutes ces convocations et ces arrestations ont eu lieu sans couverture juridique et sans mandats d’arrestation, ce qui constitue une atteinte claire aux droits de l’homme et aux libertés. Mais cette campagne, comme toutes celles qui ont précédé ces dix dernières années, est vouée à l’échec. Si l’objectif en est de déformer le sens de la visite historique du patriarche avec sa dimension nationale conciliatrice, c’est le contraire qui aura lieu puisque la conciliation en sortira renforcée. Si l’objectif est de faire peur aux militants FL pour les obliger à se taire et isoler le courant, les expériences passées ont prouvé l’inutilité de telles méthodes. Toutefois, si l’on pense contraindre ainsi les FL à adopter des positions qui ne sont pas les leurs, nous affirmons une fois de plus qu’il n’y aura pas de changement dans notre politique, et que nous continuerons de mener une lutte pacifique pour la démocratie.» D’autre part, le patriarche a reçu les visites du député Nicolas Ghosn, de l’évêque des latins au Koweït Francis Moukallef, d’une délégation de la confrérie Saint-Ephrem pour les syriaques catholiques, venue d’Alep en Syrie, d’une délégation de la jeunesse du diocèse de Jbeil, accompagnée de jeunes du diocèse de Bologne en Italie et d’Angers en France, d’une délégation du camp Acsauvel à Bécharré, d’une autre de l’association «La Takhaf» (n’aie pas peur) présidée par Mgr Mansour Labaki, et, enfin, d’une délégation de la Sûreté d’État au Liban-Nord.